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Un terroriste ? Non, un frère

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1989


De nos jours, la société se trouve en face de situations angoissantes qui sèment la confusion dans les rangs des journalistes, des théologiens, des hommes d’État et dans le public en général. Lorsque des terroristes commettent par désespoir des crimes très graves contre l’humanité, des voix s’élèvent pour demander vengeance, d’autres pour préconiser de patientes négociations. La vengeance, cependant, n’apporte pas de solution permanente, et l’impatience va croissant quand la situation dramatique se prolonge.

Les circonstances nous forcent aujourd’hui à nous tourner vers des sources spirituelles, non seulement pour calmer les craintes qu’engendre le terrorisme, mais aussi pour nous en protéger, nous-mêmes et les autres. Ce n’est pas impossible. Il nous faut rester modestes, mais la solution est là. Elle prend la forme d’une idée spirituelle dont l’altitude dépasse ce que nous comprenons maintenant; mais ce n’est certes pas au-delà de nos capacités. Il nous suffit de regarder avec plus d’attention et de persistance dans la bonne direction.

Et où devons-nous porter les regards ? Vers Christ Jésus, sa vie et ses enseignements. Il eut à faire face à la déloyauté, à la trahison, à l’injustice, à la brutalité et à l’exécution. Et pourtant, avec l’amour de Dieu, il l’emporta. Grâce à la loi divine, il fut vainqueur. Il sortit de son austère tombeau; et la Science de la Vie éternelle ainsi illustrée fait resplendir la lumière la plus pure, la plus puissante qui ait jamais brillé sur la race humaine.

Dans le monde actuel, les forces militaires offensives et défensives servent éventuellement de dissuasion à l’agression. Mais la méthode de Jésus était spirituelle. Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce), écrit: « Judas avait les armes du monde. Jésus n’en avait pas une seule et ne choisit pas les moyens de défense du monde. “Il n’ouvrit point la bouche.” » Elle poursuit plus loin dans le même paragraphe: « Pierre aurait voulu frapper les ennemis de son Maître, mais Jésus le lui défendit, réprouvant ainsi le ressentiment ou courage animal. Il dit: “Remets ton épée dans le fourreau.” » Science et Santé, p. 48.

Même si aucun de nous aujourd’hui n’a une compréhension spirituelle aussi vaste ni aussi profonde que celle de notre saint Maître — compréhension qui lui permit de triompher totalement de la mort et du mal — Christ Jésus est bien le Guide de l’humanité. Il montra le chemin à suivre pour surmonter tout malheur humain, y compris le fléau qu’est le terrorisme. A maintes reprises, il dit: « Suis-moi. » Voir, par exemple, Matth. 16:24; Jean 12:26. Soyons certains que dans la mesure où nous le suivons dans le chemin qu’il indiqua, nous serons en sécurité, nous aiderons les autres à être en sécurité, et nous pourrons même bénir ceux qui, à l’heure actuelle, jugent nécessaire ou souhaitable de commettre des actes cruels.

La victoire de Jésus relatée dans le Nouveau Testament fait apparaître sous une lumière nouvelle, chrétienne, un événement décrit dans les premières pages de l’Ancien Testament Voir Gen. 13:1–12.. Abram était l’oncle de Lot. Peu après l’an 2000 avant Jésus-Christ, Abram et Lot, qui avaient vécu en nomades pendant un certain temps, s’installèrent dans ce qui est devenu la Palestine, région où règnent de nos jours tant de dissensions. Leurs troupeaux avaient grandi au point que, comme le déclare la Bible, « ... la contrée était insuffisante pour qu’ils demeurassent ensemble... Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot ».

Au lieu de laisser persister ces querelles, Abram suggéra une solution qui permettrait aux uns comme aux autres de trouver suffisamment de place. Il dit à Lot: « Qu’il n’y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. »

Cette déclaration de fraternité se référait uniquement, pourrait-on penser, aux liens du sang qui existaient entre Abram et Lot. Or, perçue plus spirituellement, elle révèle une vérité spirituelle profonde. Puisque Dieu est l’Esprit et crée tout ce qui existe, chacun, y compris nous-mêmes — chaque personne que nous croyons maintenant connaître comme un être humain — est en réalité l’enfant spirituel de Dieu. En tant que tel, il reçoit de Dieu tout ce dont il a besoin pour exprimer une identité distincte et éternelle. La source du bien n’est pas une autre personne, mais Dieu donne tendrement à chacun tout le bien par réflexion constante. Nul ne dépouille, nul n’est dépouillé. Il n’y a pas de terroristes ni de victimes dans le royaume de Dieu. Nul n’est consumé par la haine, le désir de vengeance, la violence ou la crainte. « Nous sommes frères. »

Cette vérité spirituelle de l’identité et de la fraternité de l’homme englobe l’amour qui transcende de loin tout lien humain et constitue la base de l’harmonie humaine. Jésus enseignait et vivait cette vérité. Il dit: « Vous avez appris qu’il a été dit: Œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre... Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux... Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matth. 5:38, 39, 43–45, 48.

Ce qui est merveilleux, c’est que notre humble Maître a non seulement prononcé ces paroles, mais a aussi reçu de Dieu le pouvoir de les vivre et de les prouver dans la terrible épreuve de Gethsémané et du Calvaire. La Science divine qui était à la base de sa force morale et spirituelle ne fit défaut ni à lui ni au genre humain.

Pendant un moment, dans le jardin, il désira ardemment avoir le soutien de ses disciples. Mais ils ne furent pas à la hauteur de la tâche. Peut-être n’avaient-ils pas encore assez bien compris que Dieu est Tout. Ils dormaient. Mary Baker Eddy écrit: « Ce besoin de tendresse humaine n’eut pas de réponse, aussi Jésus se détourna-t-il pour toujours de la terre vers le ciel, du sens vers l’Ame. » Science et Santé, p. 48. Par son obéissance à Dieu, l’Amour divin, il prouva l’effet de la domination que Dieu confère à l’homme; il le prouva en surmontant les formes de haine criminelle les plus soigneusement organisées.

Est-ce possible que beaucoup d’entre nous aujourd’hui soient endormis, alors que nous devrions garder les yeux ouverts et prier ? Prier avec humilité et vivre conformément à cette prière, voilà le seul moyen de briser le cycle immémorial de l’offense, de la haine et de la vengeance. En dépit de ce qui paraît si évident, ce n’est pas contre des personnes que nous luttons. Nous luttons en fait contre la croyance ancienne que l’homme est un mortel, au lieu d’être l’enfant béni et aimant de Dieu. L’ennemi est la suggestion qu’il existe un entendement différent du seul Entendement infini, Dieu.

Dans le troisième chapitre de la Genèse et ailleurs, la Bible dépeint cette suggestion sous la forme d’un serpent, symbole d’influence mentale rusée. L’apôtre Paul dénonce la ruse du serpent lorsqu’il dit: « ... nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » Éph. 6:12.

Notre défense contre les suggestions du serpent, c’est le fait spirituel que Dieu est bon et qu’Il est Tout. Sa totalité, quand on en prend conscience, peut effacer toute croyance que le mal est une force morale ou spirituelle. Elle fait apparaître le Christ, la Vérité éternelle, révélant que l’homme est l’idée de Dieu. Mary Baker Eddy écrit: « Pour l’Amour infini, toujours présent, tout est Amour, et il n’y a ni erreur, ni péché, ni maladie, ni mort. » Science et Santé, p. 567.

Pour certains, cela représente un concept entièrement nouveau. Ils penseront peut-être que, face au fanatisme, c’est une attitude naïve et sans défense. Or, exprimer l’Amour de Dieu, l’Amour divin, n’entraîne pas le sacrifice d’un plus grand nombre de victimes. C’est finalement le seul moyen efficace de surmonter la mentalité de bourreau et de victime engendrée par la haine et la peur. L’Amour, reflété dans un amour pur et constant, dénonce et détruit le mensonge qui prétend terroriser le monde entier. Mary Baker Eddy écrit: « Aimez vos ennemis, sinon vous ne vous en déferez pas; et si vous les aimez, vous aiderez à les réformer.

« Le Christ montre le chemin du salut. Sa méthode n’est pas lâche, elle ne manque ni de charité ni de sagesse, mais elle enseigne aux mortels à saisir les serpents et à chasser le mal. Notre propre vision doit être claire pour ouvrir les yeux des autres, sinon l’aveugle conduira l’aveugle et tous deux tomberont. » Écrits divers, p. 210.

Comprendre cette méthode profondément spirituelle de faire front au mal et à la violence, et prendre des mesures pratiques qui montrent notre refus de haïr et de nous laisser aller au désespoir face à la dure et cruelle évidence de la violence, cela apporte paix et sécurité à ceux que nous aimons et à nous-mêmes. Cela contribue aussi à éclaircir l’atmosphère de la pensée humaine en général, à soutenir les efforts des penseurs et de tous ceux qui œuvrent pour l’humanité en cherchant le moyen de briser le cercle vicieux du terrorisme. C’est ainsi que nous faisons progresser la paix dans un monde qui, un jour, devra s’unir pour résoudre ce problème par l’Amour divin efficace.

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