Imaginez: vous vous tenez à une porte du temple de Jérusalem, il y a deux mille ans. C’est l’heure de la prière de l’après-midi et les gens circulent devant les larges portes. L’endroit est bruyant: des ânes braient, des vendeurs de rue poussent leurs cris, et peut-être l’échorépercute-t-il le long des ruelles étroites et bordées de murs le pas cadencé d’une légion romaine.
Un homme impotent est assis à la porte, il demande de l’argent à tous ceux qui entrent. Deux hommes s’approchent et, immédiatement, le mendiant leur demande de l’aider. L’un des deux s’adresse au paralytique: « Regarde-nous... Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. » Actes 3:4, 6. Alors, lui prenant la main, il fait lever l’homme: et pour la première fois de sa vie, cet homme se tient debout et marche !
Ce récit bien connu des Actes des Apôtres peut amener à se demander si cette guérison effectuée par Pierre, était un miracle. Il peut sembler que les guérisons rapportées dans la Bible aient été effectivement des miracles. La Science Chrétienne soutient que les événements extraordinaires mentionnés dans les Écritures se sont bien produits, mais qu’ils étaient divinement naturels: la preuve de l’opération continue de la loi divine, la loi de Dieu.
Toute circonstance qui n’est pas conforme à cette loi divine de perfection ne fait pas vraiment partie de la création de Dieu. Un miracle, alors, est simplement un aperçu, donné par Dieu, de la perfection et de l’harmonie de la réalité.
L’infirmité qui se manifestait chez le mendiant n’était pas le reflet de la totalité d’un Dieu parfait. Le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, explique ceci: « Dieu est le créateur de l’homme, et, le Principe divin de l’homme demeurant parfait, l’idée divine ou reflet, l’homme, reste parfaite. L’homme est l’expression de l’être de Dieu. » Science et Santé, p. 470. Elle écrit plus loin: « L’homme est idée, l’image, de l’Amour; il n’est pas physique. Il est l’idée composée de Dieu, incluant toutes les idées justes... » Ibid., p. 475. Ainsi l’identité véritable de l’homme est semblable à Dieu.
Étant l’idée composée de Dieu, l’homme exprime l’Esprit, Dieu. Chacun de nous exprime Ses qualités de façon individuelle. Le sentiment d’être séparé de Dieu — sentiment de stagnation, de passivité, de manque de possibilités, par exemple — disparaît quand nous prenons davantage conscience du fait que Dieu est bon et omnipotent, et refusons de céder à la suggestion que le mal, quelle qu’en soit la forme, puisse nous gouverner ou nous influencer. Dieu est toujours avec nous.
Comment démontrer notre identité spirituelle, même lorsque le chemin semble difficile ? Nous ne pouvons démontrer que ce que nous comprenons véritablement de Dieu. Mais prouver chaque jour un peu de ce que nous savons du lien qui nous unit à Dieu nous fournit une base toujours plus solide pour travailler à résoudre nos difficultés. Deux points sont à retenir: le mal n’a que la réalité que nous lui donnons, et ce qui nous aide, ce sont les qualités spirituelles véritablement vécues. Ces points, alliés à l’acceptation du fait que nous sommes vraiment les enfants de Dieu, créés à Son image et à Sa ressemblance, nous donneront l’assurance de la victoire. Paul écrivit aux Corinthiens: « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! » I Cor. 15:57.
Jésus est l’exemple idéal de l’homme en tant qu’enfant de Dieu. Il était toujours conscient de son unité avec le Père. Sa perception claire de Dieu et de Son expression, l’homme, a fait de lui non seulement le représentant le plus élevé et le plus fidèle de Dieu, mais lui a aussi permis de voir les autres dans leur lumière véritable, spirituelle. La cécité, la paralysie, la folie, ne pouvaient subsister face à la conscience parfaite qu’avait le Maître de la loi divine et de l’inséparabilité de Dieu et de l’homme. Au lieu d’accepter la réalité de la maladie et du péché, il était certain de la nature spirituelle des enfants de Dieu, reflétant totalement la vision, l’activité et l’intelligence de l’unique Entendement, Dieu.
Tel le mendiant, nous semblons tous entravés à certains moments, peut-être par la maladie, par notre entourage ou par les difficultés financières. L’impression que nous sommes en dehors de la bonté et de la protection de Dieu semble nous paralyser. Assis à la porte, nous implorons l’aide des uns et des autres. Nous regardons passer le monde, nous sentant mal aimés, incompris. Mais l’amour infini de Dieu élimine l’éventualité que l’homme, « l’expression de l’être de Dieu », connaisse autre chose que l’abondance du bien. Et les occasions s’offrent constamment à nous de prouver que nous sommes effectivement cette expression.
Un jour, je me suis blessée à la jambe. La douleur était si aiguë que je ne pouvais bouger. Immédiatement, ceux qui se trouvaient près de moi s’inquiétèrent.
J’étais là assise, me laissant envahir par la sympathie bien intentionnée de ceux qui m’entouraient, lorsque la phrase: « Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, c’est moi qui suis Dieu » Ésaïe 43:12., me vint à l’esprit. Tout à coup j’ai pensé: De quoi suis-je en train de témoigner, ici ? La douleur a-t-elle la priorité sur la santé ? Un sentiment de douleur peut-il seulement exister dans le règne de l’Esprit ? Si Dieu est l’Amour et la Vérité, il ne fait aucun doute que tout ce qui est dissemblable à Lui ne peut qu’être faux.
Je portais témoignage de la totalité de Dieu. Je savais que je pouvais trouver de l’aide dans la prière, car j’exprimais les qualités données par Dieu: la force, la liberté et la joie. La guérison ne fut pas instantanée, mais comme je m’attachais fermement à l’infinité et à la perfection de Dieu et de l’homme à Son image, la jambe retrouva vite son état normal.
Dieu est omnipotent et rien ne peut nous séparer de Son amour et de Sa sollicitude. Notre identité réelle est mise en lumière lorsque nous comprenons que Dieu est la source de tout ce qui est bon et bien. Cette identité et ce bien s’expriment dans notre existence au jour le jour, à mesure que nous alignons notre volonté sur celle de Dieu. En étant réceptifs au Christ, ou la Vérité, nous nous voyons devenir ceux qui guérissent au lieu d’être ceux qui mendient.
L’homme de Dieu ne peut être paralysé ni par quelque chose ni par quelqu’un. Chaque fois que nous nous croyons la victime du mal, nous pouvons nous demander: Quel témoignage est-ce que je proclame ? Est-ce que je prends le point de vue d’un mortel handicapé par les suggestions erronées ou celui de l’homme en tant qu’idée divine, coexistant avec Dieu ?
Le dernier verset de l’histoire biblique dit de l’homme impotent: « D’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu. » Actes 3:8. Nous aussi, chaque jour, nous connaîtrons la liberté et nous éprouverons la joie et la reconnaissance de comprendre toujours mieux le lien qui nous unit à notre Père-Mère Dieu.
