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La perfection engendre-t-elle la monotonie ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1988


On dit parfois que si tout le monde était parfait, la vie serait passablement monotone. Pourtant, une conduite imparfaite est en train de nous coûter particulièrement cher, dans ces années 80.

Il est intéressant de voir à quel point les clichés sont susceptibles de jeter la confusion sur une grande échelle. Ainsi on avance parfois qu'un peu de diablerie ajoute du piment à l'existence. Nous pouvons être tentés de faire des expériences qui n'ont souvent qu'une apparence d'espièglerie sans gravité. Il semble qu'on s'amusera beaucoup mieux si l'on n'est pas trop « collet monté » !

Cependant, lorsque l'excitation bat son plein, il y a le revers de la médaille. L'alcoolisme, les déboires conjugaux, les accidents et les blessures, les problèmes de santé, tout comme le tribut payé à la vieillesse et à la décrépitude, ramènent souvent les plus joyeux et les plus affranchis des aventuriers à l'âpre mortalité de l'existence humaine.

Il est pourtant une façon de bien se conduire qui ouvre l'accès à des mondes passionnants à explorer. La Science Chrétienne révèle que Dieu est la Vie, la Vérité, l'Amour, l'Ame et l'Entendement infinis; en Lui n'existe ni mort, ni maladie, ni mal. Il est parfaitement bon. Tout cela entraîne pour nous d'immenses possibilités.

Puisque Dieu est l'Ame, source de tout sens spirituel, de toute vision spirituelle, alors le fait d'être la manifestation du bien total parfaitement bon, l'expression spirituelle de Dieu, n'éprouvant aucune des dégénérescences ou des limitations de la mortalité, ouvre des perspectives d'une beauté et d'une splendeur jamais encore imaginées. Songez que la scène la plus belle, la plus grandiose que vous ayez jamais contemplée n'est qu'un faible indice de la réalité du bien divin. Songez un peu à ce que cela représenterait si la beauté que vous avez chérie dans l'expression d'un être aimé ne devait jamais être touchée par aucune flétrissure, ni par la vieillesse, ni par la mort. Imaginez que vous ressentiez la musique dans votre cœur et que vous puissiez l'exprimer simultanément dans des compositions plus grandioses et plus splendides que celles de Chopin jouées par Horowitz. Imaginez-vous en train de faire et de ressentir tout cela aussi spontanément, mais sans oublier cependant que ce sont là seulement des images humaines. Malgré leur splendeur, elles ne font que laisser entrevoir la magnificence et la totale réalité du bien divin dans son infinitude.

Pensez que Dieu est l'Entendement, l'Entendement infini. Imaginez que vous soyez complètement libéré de l'ignorance, cette ignorance qui nous livre à la peur, qui voue notre existence à l'hésitation et aux doutes propres à l'immaturité spirituelle.

Et puisque Dieu est la Vie éternelle, imaginez donc être réellement libéré de toute crainte de la mort et du mal; quelle impression cela vous ferait-il ? Imaginez ne jamais craindre pour le bien-être de vos enfants, de vos parents ou de quiconque vous est cher. Essayez d'entrevoir combien il serait merveilleux de ne pas avoir à vous inquiéter de ce qu'il adviendra de votre santé demain, ou l'an prochain, ou dans vingt ans. Chacun de nous est doté de sens spirituel, même si celui-ci n'est pas très développé ou pas totalement compris, et ce sens révèle maintenant même en quoi consiste le bien total.

Songez à l'amour infini de Dieu, qui ne fait jamais défaut — l'amour de Celui qui est l'Amour, à l'exclusion de toute manifestation de haine, d'envie, de favoritisme, de colère. Le bien total signifierait la disparition des promesses non tenues, de l'appréhension de manquer de force pour bien faire, des déceptions amères soit avec soi-même, soit avec les autres. Le bien total signifie que plus jamais on n'hésitera à se rendre là où l'on se sent conduit par l'Amour divin.

Saisissez l'occasion de réfléchir davantage à ce que pourrait représenter le fait d'agir parfaitement, en qualité d'expression de Dieu. S'il est important d'y réfléchir, il est plus important encore de s'efforcer de vivre ainsi. Dans un court éditorial comme celui-ci, nous ne pouvons même pas effleurer le sujet si vaste des répercussions de l'excellence de Dieu. Mais la Science Chrétienne, en nous révélant les profondeurs spirituelles de la divinité, nous montre comment cette vision nouvelle peut conduire à la guérison sur le plan pratique. Elle nous assure que nous sommes bien, au sens propre du terme, les enfants de Dieu. Pour reprendre le langage de la métaphysique, l'homme est le reflet de Dieu et il exprime l'excellence.

Dieu, qui est entièrement bon, Se manifeste en l'homme, qui est toujours bon. A propos de cette spiritualité qui conduit à la vraie connaissance de soi-même et à la véritable plénitude, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « A mesure que les mortels acquerront des vues plus justes de Dieu et de l'homme, d'innombrables objets de la création, jusque-là invisibles, deviendront visibles. Lorsque nous comprendrons que la Vie est Esprit, qu'elle n'est jamais dans la matière ni matérielle, cette compréhension s'épanouira jusqu'à devenir complète en soi, trouvant tout en Dieu, le bien, et n'ayant besoin d'aucune autre conscience. » Science et Santé, p. 264.

Tant que nous n'aurons pas appris à nous affranchir complètement de la cruelle croyance matérielle que nous ne pouvons être entièrement bons (ou que nous ne le voulons pas), l'existence comportera de rudes épreuves. Mais le fait est que ces épreuves ne peuvent nous empêcher de découvrir progressivement notre véritable identité spirituelle d'enfant de Dieu.

La réalité de Dieu ne se situe pas dans le champ des conjectures et des calculs de l'entendement humain. Cet entendement humain, ce n'est pas réellement « vous », même si c'est assurément une contrefaçon complexe et aveuglée de la vraie pensée et de la vraie vie. Dieu est toute bonté, et l'homme est Son image et Sa ressemblance. Nous pouvons commencer dès maintenant à découvrir ce que cela entraîne, et à faire l'expérience de la totalité du bien divin. Cette seule vérité suffit à éclairer d'un jour nouveau ce que Christ Jésus voulait dire lorsqu'il a déclaré: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! » Matth. 5:6. Développez votre appétit, et cette soif que seule une conduite parfaite peut étancher.

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