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Regarder en avant

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1988


On reconnaît en général que si l'on regarde en arrière pendant qu'on avance, cela peut être dangereux ! C'est pourtant ce que font bien souvent des gens par ailleurs raisonnables. Je ne fais pas simplement allusion aux fois où nous avons pu nous retourner pour parler à quelqu'un que nous croisions sur un trottoir passant, et manquer d'embrasser un réverbère ! De telles situations peuvent être très gênantes, mais elles n'ont pas généralement de conséquences aussi déplorables que lorsque nous « regardons en arrière » dans l'intimité de notre conscience.

A plusieurs reprises, la Bible aborde ce sujet. Par exemple, nous lisons dans la Genèse que la femme de Lot fut changée en une statue de sel Voir Gen. 19:17, 26. parce que, au lieu d'obéir à l'ordre divin de quitter ces villes de péché qu'étaient Sodome et Gomorrhe sans jeter un regard en arrière, elle se retourna pour en contempler la destruction.

Rappelant cet épisode à ses disciples, Christ Jésus parla du jour du jugement, où chacun d'entre eux aurait à faire pareil choix. Voir Luc 17:28–37. « En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière. » Continuant sur ce sujet, il ajouta: « De deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. »

Inutile d'attendre quelque grand tremblement de terre ou le jugement dernier pour tenir compte de cet avertissement. Ainsi que Mary Baker Eddy l'écrit dans Science et Santé: Aucun jugement dernier n'attend les mortels, car le jour du jugement, celui de la sagesse, vient d'heure en heure et continuellement, le jugement par lequel l'homme mortel est dépouillé de toute erreur matérielle. » Science et Santé, p. 291. Chaque fois qu'il nous faut abandonner l'erreur sous une forme ou une autre – quelque croyance à un pouvoir en dehors de Dieu – et croître en grâce spirituelle, nous nous trouvons devant un choix: « être pris ou « être laissé. Celui qui « est laissé n'est-il pas celui qui s'accroche à un concept mortel ou personnel de l'existence, avec ses restrictions, alors que celui qui « est pris est celui qui est prêt à quitter tout pour le Christ et à aller de l'avant dans la compréhension spirituelle ?

Pour moi, ce choix entre deux partis indique que le salut est individuel et que le progrès spirituel vient à chacun lorsqu'il y est préparé, au lieu de se présenter à nous collectivement. Nous devons tous un jour ou l'autre nous détourner de la matérialité, mais cela dépend de notre disposition individuelle à cesser de nous appuyer sur ce qui est mortel et à accepter les faits spirituels de l'être.

Un sentiment de culpabilité, le remords, le ressentiment et le péché non détruit tendent constamment à attirer la pensée vers le passé, paralysant notre aptitude à suivre le Christ. Pour détruire ces erreurs et briser le mesmérisme qui tendrait à nous retenir prisonniers de nos fautes passées (ou de celles des autres), il nous faut reconnaître que Dieu, le bien, est la seule Vie et que l'homme est Sa ressemblance éternelle. Ce fait que l'homme est inséparable de Dieu, comme Christ Jêsus nous en a donné l'exemple, montre que l'existence mortelle est un rêve temporel qui se cache la vérité. Bien loin de minimiser la valeur de l'existence humaine, la reconnaissance de ce fait annihile au contraire tout ce qui tendrait à nous démoraliser et révèle la présente impeccabilité de chacun de nous dans son être véritable d'enfant de Dieu. Cette compréhension et cette démonstration spirituelles détruisent l'attrait imaginaire du péché et nous libèrent de ses suites. L'impression de déchéance est remplacée par la conscience de notre valeur.

Un passé lourd de péchés n'est pas toutefois le seul passé à rejeter. Que dire de l'attachement obsessionnel aux souvenirs dorés du « bon vieux temps » ? Bien qu'il soit juste d'avoir de la reconnaissance pour la joie et le bien rencontrés au cours de notre vie, nous devons éviter la tentation d'idolâtrer une certaine période de croissance, comme si la page était tournée sur nos meilleures années et nos meilleurs amis, nous privant ainsi de la joie présente. La bonté de Dieu et le plan qu'il a pour chacun de nous ne s'amoindriront jamais.

La curiosité morbide, qui entrave la pensée, constitue une autre tentation susceptible d'être fatale au progrès. Peut-être la femme de Lot se retourna-t-elle pour voir si tous ces pécheurs de Sodome et de Gomorrhe avaient bien été traités comme ils le méritaient ? N'est-ce pas là le mobile de maintes supputations et de maints bavardages négatifs au sujet des péchés d'autrui ? S'absorber dans la contemplation de ses propres péchés ou de ceux des autres retient la pensée dans le bourbier de la mortalité, alors qu'elle devrait avancer vers un concept de la création plus conforme au Christ.

Dans la pratique de la Science Chrétienne, le retour sur les fautes passées peut s'avérer utile s'il nous fait progresser vers une plus haute conscience morale, si nous cherchons à gagner un sens plus aigu des idées fausses qu'il faut éliminer de notre pensée et de notre vie. En ces moments-là, il se peut que diverses erreurs qui étaient enfouies dans la pensée viennent à la lumière; mais elles apparaissent pour être détruites et non pour être considérées comme réelles. Nous n'avons nul besoin de fouiller la mémoire mortelle à la recherche de ces erreurs, mais nous pouvons toujours être assurés que si nous nous efforçons de progresser vers Dieu, le pouvoir de la purification spirituelle fera remonter à la surface toute erreur passée à discerner et à rejeter. Au sujet de ce processus, nous lisons dans Science et Santé: « La chimicalisation mentale fait monter le péché et la maladie à la surface, contraignant les impuretés à s'éliminer, comme dans la fermentation d'un liquide. » Ibid., p. 401.

Laissant cette force spirituelle transformer notre vie, nous abandonnons le passé tout comme un papillon abandonne son cocon. Pour un papillon, essayer de mener la vie d'un ver serait gaspiller son potentiel, ainsi que nier sa raison d'être. Le livre d'étude de la Science Chrétienne déclare: « La chenille, transformée en un bel insecte, n'est plus un ver, et l'insecte ne revient pas non plus pour fraterniser avec le ver ni pour le gouverner. Une telle transformation rétrograde est impossible dans la Science. » Et plus loin: « En Science Chrétienne, il n'y a pas de rétrogression ni de retour à un point de vue dépassé. » Ibid., p.74.

L'obéissance à l'ordre de ne pas regarder en arrière ne nous donne en aucune façon l'autorisation ou l'excuse de fermer froidement la porte à des relations normales avec famille ou amis. Nous devrions nous défaire uniquement de ce qui est erroné ou dépassé dans nos relations: d'anciennes habitudes de pensée et des concepts matérialistes désuets de la création qui nous retarderaient dans nos efforts pour devenir semblables au Christ. Nous sommes mis en demeure d'introduire notre concept de l'amitié et de la famille dans le présent spirituel au lieu de l'immobiliser dans le souvenir mortel.

La vie est continue et éternelle, fournissant à chaque pas des occasions toujours nouvelles de promesses qui s'accompagnent de réalisations immédiates. Au lieu de regarder en arrière, avec un regret nostalgique ou une curiosité morbide, les phases dépassées de l'existence, chacun peut continuer d'avancer avec l'assurance renouvelée que le présent offre la surabondance de l'Amour infini et le déroulement ininterrompu de la Vie éternelle.

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