Est-ce que tu t’es déjà demandé à quoi ressemblait Dieu ? Eh bien, tu n’es pas le seul ! C’est le genre de question que tout le monde se pose à un moment ou à un autre. Je vais te dire ce qui m’est arrivé quand j’ai commencé à me poser ces questions.
Quand j’avais à peu près quatorze ans, j’ai décidé d’adhérer à l’église dont faisaient partie mes parents et mes grands-parents. Mais après avoir suivi le cours nécessaire pour devenir membre, je me suis aperçue qu’avec tout ce qu’on m’avait appris sur la doctrine de l’église et avec toutes les bonnes notes que j’avais obtenues pour avoir bien mémorisé tous les passages utiles, je ne voyais toujours pas très bien qui était Dieu, mon Créateur. Je n’avais en moi aucune image de quelqu’un à qui adresser mes prières et je finis timidement par parler de mes doutes aux responsables de l’église. Ils me recommandèrent affectueusement de simplement attendre, d’avoir confiance, de prier, et Dieu Se révélerait. Mais au fond, je n’étais pas satisfaite.
J’ai alors entrepris un plan d’action: un dimanche sur deux, je rendais visite aux églises qui se trouvaient autour de chez moi. Et j’y posais les questions qui étaient au premier plan de mes recherches: A quoi ressemble Dieu ? Existe-t-il une église qui puisse me l’expliquer d’une façon satisfaisante ? Les gens que je rencontrais le dimanche aux services étaient très gentils et m’écoutaient avec beaucoup d’attention. Ils m’expliquaient que la doctrine de l’église et les sacrements étaient une façon de communier personnellement avec Dieu. Par moments, je me sentais coupable de poser des questions et surtout de ne pas être totalement satisfaite des réponses qu’on essayait de me donner.
Pendant que je courais ainsi de droite et de gauche, mes parents attendaient patiemment que je me « libère ». Ma mère avait une amie qui laissait de temps en temps des exemplaires du Christian Science Sentinel à la maison quand elle venait. Parfois, ma mère les lisait, mais je n’y avais jamais touché. Malgré tout, j’ai décidé un jour de prendre le train de banlieue pour aller à l’École du Dimanche de la Science Chrétienne et j’ai demandé à l’amie de ma mère de me ramener à la maison. Elle a accepté, et j’ai précisé que cela serait juste pour une fois !
A l’École du Dimanche de la Science Chrétienne, la surintendante m’a écoutée lorsque je lui ai expliqué le programme de mes visites. Je lui ai dit tout de suite honnêtement que je ne viendrais sûrement qu’un seul dimanche parce que je cherchais simplement s'il existait une église qui savait à quoi Dieu ressemble. La surintendante m’a assurée que j’étais la bienvenue. Elle m’a mise dans une classe de garçons et de filles de mon âge. Dès que les exercices préliminaires ont été finis, j’ai demandé à la monitrice si elle pouvait répondre à ma chère question: A quoi ressemble Dieu ?
(Tout ceci est arrivé il y a longtemps, bien entendu, et donc je ne me souviens pas forcément des mots exacts qui ont été utilisés. Mais cette histoire est vraie et je la rapporte aussi précisément que je peux me la rappeler.) La monitrice a réfléchi une minute et a dit: « Est-ce que tu as un crayon et du papier ? » Je n’en avais pas. Elle est donc allée chercher du papier et a trouvé un stylo dans son sac. Elle s’est mise ensuite à me poser des questions: « Est-ce que tu aimes tes parents ? Est-ce que ta famille t’aime ? Est-ce que tu as un animal que tu aimes ? Et ta meilleure amie ? » Je lui dis tout de suite que je les aimais tous et qu’ils m’aimaient aussi.
« Très bien, dit-elle, tu sais donc ce que c’est que l’amour. Alors fais m’en un dessin. »
En hésitant, j’ai expliqué que je savais ce qu’était l’amour, mais que je ne pouvais pas le dessiner. Alors la monitrice m’a demandé si je savais ce que c’était que de se sentir plein de vie: se sentir des fourmis dans les jambes par un beau matin de printemps, par exemple ? Est-ce que j’aimais regarder les oiseaux voler, voir des bébés animaux se poursuivre ou observer des choses qui poussent ? J’ai acquiescé, tout en m’attendant à ce qu’elle allait dire.
« Bon, eh bien tu sais ce que sont les choses vivantes, ce que veut dire être en vie, alors maintenant est-ce que tu peux me dessiner la vie ? » Personne ne riait dans la classe. Ils écoutaient même tous très sérieusement lorsque j’ai répondu que je ne savais pas faire un dessin de la vie. Je pouvais dessiner des choses vivantes, mais pas la « vie » elle-même.
Ensuite la monitrice m’a demandé si je connaissais la différence entre un mensonge et la vérité. Est-ce que je pouvais me rendre compte si une personne ne me disait pas la vérité sur quelqu’un ou sur quelque chose ? Est-ce que je savais suffisamment ce que signifie dire la vérité pour pouvoir reconnaître ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas ? Je me doutais de la suite: elle allait me demander de faire un dessin de la vérité. Et bien sûr, je ne pouvais pas.
A ce moment-là, dans un mouvement de frustration, j’ai jeté le stylo sur la table. « Je ne peux pas ! C’est simplement quelque chose que l’on ressent — en soi — et on sait qu’on le sait. Et il n’y a pas besoin de prouver qu’on le sait ! »
Silence. Silence de mort même. Personne ne bougeait. Et puis un magnifique regard plein d’amour a illuminé le visage de la monitrice lorsqu’elle a répondu: « C’est exactement ça ! C’est cela connaître Dieu. C’est quelque chose que l’on ressent tellement fort en soi, tout au fond du cœur et de la pensée, que l'on n’a pas besoin de Le voir avec les yeux matériels. On peut voir Dieu qui est la Vie, la Vérité et l’Amour divins tout aussi sûrement que l’on a toujours pu voir la vie, la vérité et l’amour avec la certitude absolue que l’on sait ce que cela veut dire. »
Tout était dit. Je n'avais plus à chercher à quoi ressemble Dieu. Je savais parfaitement; en fait, je L’avais toujours connu. J'étais peut-être un peu comme Jacob et comme Moïse: je pouvais voir Dieu à chaque fois que je pensais à Lui.
J’ai commencé à voir les personnages de la Bible d'un œil neuf, à saisir comment leur désir de reconnaître Dieu avait dû les amener à des conceptions plus spirituelles de la vie. Après avoir lutté pendant toute une nuit contre les doutes qui l’habitaient, Jacob avait fini par surmonter un concept matériel de lui-même et de Dieu. Il pouvait alors déclarer: « J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. » Gen. 32:30. De Moïse, le Législateur hébreu, il a été dit: « Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Éternel connaissait face à face. » Deut. 34:10.
Notre Guide, Christ Jésus, était toujours sûr de pouvoir reconnaître la présence de Dieu, car il disait: « Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Jean 8:29.
La Bible offre sans aucun doute des précédents qui justifient le sentiment que nous avons de notre droit à connaître et à reconnaître Dieu d’une façon qui satisfera notre cœur et notre esprit. Nous ne sommes pas obligés d’accepter des croyances selon lesquelles ce n’est que plus tard que nous pourrons commencer à connaître ce Dieu que nous avons le profond désir d’adorer et d’aimer.
Alors, tu sais ce que j’ai fait ? Je suis allée à cette École du Dimanche trois fois de suite, et puis je m’y suis inscrite. J’ai appris très vite qu’en plus de la Vie, de la Vérité et de l’Amour, il y avait quatre autres synonymes de Dieu qui nous sont donnés par Mary Baker Eddy dans le livre d’étude, Science et Santé. Il s’agit de l’Esprit, de l’Ame, de l’Entendement et du Principe. Voir Science et Santé, p. 465. J’ai appris que la Bible et le livre d’étude sont le pasteur des Églises du Christ, Scientistes, et que les Scientistes Chrétiens lisent et étudient tous les jours, à l’aide de ces deux livres, les Leçons bibliques indiquées dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. Je suis restée dans cette École du Dimanche jusqu’à ce que j’aie vingt ans et que je sois prête à faire des choses nouvelles comme membre de l’église. J’allais presque oublier de dire que pendant la première année où je suis allée à l’École du Dimanche et où j’ai étudié la leçon, j’ai été guérie d’une maladie pour laquelle notre médecin de famille m’avait traitée pendant quatre ans. Cette première guérison fut suivie de nombreuses autres, tout aussi merveilleuses.
Ma recherche et mes découvertes ont eu un autre effet important que je ressens comme une sorte de cadeau supplémentaire fait par Dieu, un Dieu que j’ai été amenée à connaître comme « Père-Mère ». Après avoir été témoin de ma guérison complète, qui s’est produite par suite de ce que j’apprenais à l’École du Dimanche de la Science Chrétienne, ma mère a commencé à prêter beaucoup plus d’attention aux Sentinel que lui donnait son amie. Quelques mois plus tard, ma mère et mon père se sont mis à venir aux services du dimanche de la Science Chrétienne et ma sœur, à l’École du Dimanche avec moi. Par la suite, ils sont devenus tous les trois des Scientistes Chrétiens actifs. Je pus ainsi grandir au sein d’une famille qui était favorable à mes idées. Et puis j’ai commencé à apprendre à vivre un petit peu plus comme vivait Christ Jésus.