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Admettre ce qui est possible

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1987


Il y a deux ans, un ami m’écrivit pour me dire quelque chose de tout simple mais de merveilleux, après que je lui eus fait part d’un certain sentiment de découragement. « Nous devons admettre, m’écrivait-il, ce qui est possible. » Cet ami est Scientiste Chrétien. Il voulait donc dire que nous devons savoir ce qui est possible à l’homme en tant que ressemblance illimitée, exacte, de l’Esprit, Dieu, et que cette idée spirituelle doit devenir le fondement de notre prière scientifique et de notre espérance.

Cette phrase encourageante me revint à l’esprit un jour où j’avais entendu et lu des nouvelles sur la sécheresse et la famine qui sévissent en Afrique. La tragédie humaine qui s’y déroule pourrait sembler pratiquement inconcevable, et sa complexité trop vaste pour que l’on puisse sauver à temps les centaines de milliers de vies qui ont besoin d’être secourues dès maintenant. Les déserts arides, les années sans pluie, les guerres entre États, les moyens de transports inadéquats et autres difficultés brossent un tableau qui fait penser que les problèmes sont trop nombreux pour que l’on puisse empêcher la perte de bien des vies humaines avant d’être à même de trouver des solutions permanentes.

Un certain nombre de ces problèmes soulèvent, sans aucun doute, des questions morales qui ne peuvent se résoudre que par une régénération profonde. Mais cela veut-il dire qu’un peuple tout entier doive attendre d’être complètement régénéré sur le plan moral avant de pouvoir être rassasié ? Nous savons qu’il restait aux enfants d’Israël beaucoup de progrès moraux à faire après leur sortie d’Égypte, et il fallut à ce peuple quarante ans — c’est-à-dire une génération entière — pour apprendre les leçons indispensables à l’entrée en Terre promise. Mais les enfants d’Israël avaient été nourris pendant toute la durée de ces quarante années, parce que Dieu, le Principe divin dont les exigences sont sévères, est également l’Amour divin, dont la miséricorde soutient et réconforte pendant qu’on fait son expérience. Bien entendu, le caractère individuel du salut exige que chacun admette en définitive la Vérité par lui-même, selon ce qu’il est prêt à accepter. Mais admettre ce qui est possible suppose également de comprendre la nature impartiale de l’Amour divin et l’action transcendante de sa loi, action qui ne peut être bloquée. Ce fait implique qu’il est possible, même pour une seule personne dont la pensée est spiritualisée, de faire apparaître certaines solutions qui peuvent aider les multitudes, tout comme cet homme qui, en inventant l’ampoule électrique, éclaira tout un monde qui ne savait rien à l’époque des principes mis en jeu par son invention.

En fait, il est important, pour au moins deux raisons, d’admettre qu’une seule personne puisse bénir des foules de gens. Nous devons contrecarrer vigoureusement une notion que le monde est prêt à accepter, à savoir qu’il serait possible à une seule personne de nuire à un grand nombre; et nous devons démasquer la croyance insidieuse selon laquelle certains ne mériteraient pas d’être sauvés, ou que les opinions personnelles pourraient arrêter l’action de la loi divine du bien. Il est intéressant de noter que c’est en parlant de la proximité du royaume de Dieu et de l’imminence permanente de la moisson que Mary Baker Eddy écrivit au sujet d’une des guérisons de Jésus: « Jésus n’avait besoin ni de cycles de temps ni de cycles de pensée pour amener à maturité l’aptitude à la perfection et à ses possibilités. » Unité du Bien, p. 11. Jésus montra comment agit cette loi spirituelle inflexible. Pour admettre ce qui est possible, nous devons nous soucier de notre propre capacité de suivre son exemple et de vivre la permanence de la loi spirituelle.

Cette loi spirituelle nous apprend que, grâce au pouvoir du Christ, nous pouvons démontrer dans l’existence humaine tout ce qui est spirituellement vrai, même si des preuves radicales exigent sans aucun doute un engagement spirituel profond. Nous savons par exemple qu’en Science Chrétienne, Dieu est la source de toute vie véritable; il est donc possible de démontrer que le corps humain peut être maintenu dans l’état jugé nécessaire (par l’entendement humain) sur le plan de la vie comme de la santé, même en période de famine. Cela est possible, parce que le fait spirituel est que la nourriture n’est pas cause. Dieu, l’Entendement, est la seule cause. En réalité, l’homme dépend de l’Entendement et non de la matière pour sa subsistance, parce qu’il est spirituel, non matériel.

Et non seulement le corps dépend de cette cause unique, mais aussi la terre, la flore, la faune, les substances minérales. Par exemple, le livre d’Ésaïe dit du peuple de Dieu: « Le désert et le pays aride se réjouiront; la solitude s’égaiera, et fleurira comme un narcisse; elle se couvrira de fleurs... La gloire du Liban lui sera donnée, la magnificence du Carmel et de Saron... Car des eaux jailliront dans le désert, et des ruisseaux dans la solitude; le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sources d’eaux. » Ésaïe 35:1, 2, 6, 7.

Cela peut-il se produire, actuellement, en Afrique ? Si on juge avoir besoin d’eau, les régions désertiques peuvent-elles se couvrir de fleurs, l’eau ou les récoltes peuvent-elles tout simplement y apparaître ? Sur quelle base pouvons-nous admettre qu’une telle chose soit possible ? Sur une seule: l’irréalité de la matière et la réalité de l’Esprit et de ses idées. De toute évidence, accepter qu’il en soit ainsi et le démontrer requiert une grande spiritualisation de la pensée et une régénération profonde de la part de ceux qui veulent aider par la prière. Mais les efforts que nous faisons pour porter témoignage de l’omniaction de la loi de Dieu peuvent donner des solutions susceptibles d’amener certains de ceux qui en bénéficient à en rechercher la source et à se rapprocher ainsi de la Vérité. Si nous admettons que la matière est néant, erreur, mensonge, mauvaise perception des idées, il ne reste plus aux lois matérielles aucun royaume à prétendre gouverner. L’Esprit est la cause, et la création est idée, non matière, parce que l’Esprit n’entre jamais dans ce qu’il forme. Ce que nous percevons comme des minéraux, des plantes, des animaux, des êtres humains et autres entités ne sont pas en réalité des organismes ou des structures moléculaires, mais des concepts humains. Ils représentent des idées, qui émanent dans leur intégralité de l’Entendement qui est la Vie. La nourriture et l’eau, avec tout ce qu’elles impliquent, représentent des éléments spirituels vivants, non des substances matérielles; ces éléments spirituels sont déjà présents dans la conscience que chacun a de l’être véritable, et ils existent pour être exprimés, et non pas « ingérés » par la création divine.

Voyons ce qu’affirme Mary Baker Eddy dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne. Elle écrit: « Les prétendues substances minérales, végétales et animales ne dépendent pas plus maintenant du temps ou de la structure matérielle que lorsque “les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse”. L’Entendement fit “l’herbe des champs avant qu’elle ne fût sur la terre”. » Science et Santé, p. 509. Et elle indique ailleurs: « Les saisons se succéderont avec des variations de durée et de marée, de froid et de chaleur, de latitude et de longitude. L’agriculteur s’apercevra que ces changements ne peuvent affecter ses récoltes... L’astronome ne lèvera plus ses regards vers les étoiles, c’est des étoiles mêmes qu’il contemplera l’univers; et l’horticulteur obtiendra sa fleur avant d’avoir semé la graine. » Ibid., p. 125. Elle demande également: « S’il faut de la graine pour produire le blé et du blé pour produire la farine, ou si un animal peut en engendrer un autre, comment alors pouvons-nous expliquer leur origine première ? Comment les pains et les poissons furent-ils multipliés sur les rivages de la mer de Galilée — et cela sans farine ni monade d’où pouvaient venir le pain et le poisson ? » Ibid., p. 89.

Admettons-nous, croyons-nous qu’il soit possible, aux peuples d’Afrique d’être littéralement nourris par Dieu grâce à la multiplication des idées du type « pains-et-poissons », ou, comme les enfants d’Israël, grâce à la manne dans le désert ? Admettons-nous qu’il soit possible à l’eau ou à la pluie d’apparaître dans le désert sans aucune explication humainement logique, sans que cela soit le résultat d’un plan ou de procédés conçus par des hommes ? S’il est difficile de répondre par l’affirmative, c’est simplement parce que nous ne faisons que commencer à comprendre que rien n’existe en dehors de la Parole et de la volonté de Dieu. Le bien existe et continue d’exister parce qu’il est intimement lié à la Vie et en est inséparable; et les conditions matérielles se conforment à ce fait dans la mesure où nous comprenons l’étroite relation qui nous lie à la vraie Vie. Ce sont là des faits spirituels sur lesquels nous pouvons fonder nos prières et notre espérance. Il est également important de comprendre que nous facilitons l’accomplissement de cette espérance lorsque nous utilisons la moindre occasion de démontrer la loi spirituelle.

Une occasion de ce genre m’a été fournie par un incident simple mais touchant. A la suite d’un hiver très rude pendant lequel le thermomètre était descendu très bas, le plus vigoureux de nos rosiers semblait avoir gelé. Il m’eut été facile de le remplacer, mais je n’aurais ainsi tenu aucun compte de l’appel à la croissance spirituelle qui se présentait à ma compréhension. J’avais besoin de saisir cette occasion de voir que la vérité de Dieu est la Vie de toutes les identités. Je me mis à prier chaque jour, mais deux mois passèrent, et l’arbuste avait toujours l’air aussi mort. Tous les autres rosiers étaient maintenant hauts et en pleine floraison.

Un jour, je compris que nous étions, mon mari et moi, parvenus au point où, comme nous avions fait tout ce que la logique humaine conseillait de faire pour cultiver, fertiliser la terre, tailler, alimenter et protéger nos rosiers, nous pensions que ces gestes étaient responsables de leur existence. J’ai alors commencé à voir qu’aucune situation, aucun processus matériels n’avaient de rapport avec la santé d’une idée ou pouvaient même avoir un lien quelconque avec l’identité véritable dont le rosier nous donnait une idée. L’identité vraie a sa racine dans la Vie divine, elle est alimentée, soutenue et protégée par la Vie, elle n’est jamais séparée de la chaleur de l’Amour, jamais froidement coupée de la présence de l’Amour, elle dépend toujours de Dieu pour la continuité de son être.

Un beau jour, je m’aperçus enfin que la peur me faisait fouiller toujours dans la poussière du sol où se trouvait le rosier pour avoir une preuve de la vie. Je vis qu’en dépit des apparences matérielles, il me fallait savoir que les idées, dont chacune est aimée par la Vie, expriment la vie simplement parce que la Vie, Dieu, est toujours présente. L’image mortelle de stérilité était un mensonge. Et ce mensonge n’allait pas s’arranger! Il allait disparaître pour révéler à sa place la présence éternelle et immuable de la fécondité, de l’abondance, de la vie.

A la fin mai, une petite pousse apparut. La tige délicate portait une rose blanche. Quand vint le mois d’août, le rosier était encore petit, mais complètement fleuri.

Je serais bien sûr passée à côté de la bénédiction (et j’aurais considéré à la légère la façon dont Dieu nous instruit), si j’avais cru qu’il s’agissait seulement de sauver un rosier. Mais au contraire, cette guérison constitua pour moi une étape importante dans ma façon de comprendre et d’appliquer certaines lois spirituelles absolues du Principe divin, et de saisir, dans une certaine mesure, l’irréalité de la mort. Certains diront que le rosier n’était pas complètement mort; c’est peut-être vrai. Mais il ne fait aucun doute qu’en priant pour ce rosier, j’ai appris la possibilité d’admettre que la stérilité, la sécheresse et la famine constituent un mensonge, et que l’Amour divin soutient dès maintenant toutes ses précieuses idées. C’est la réalité. C’est un fait. Le Christ, ce lien spirituel par lequel la réalité divine répond aux besoins humains apparents, est présent dès maintenant et est assez puissant pour amener le don immense de l’Amour à se traduire précisément par ce qui est nécessaire, au moment voulu. L’aide n’arrive pas trop tard, ou en trop petite quantité pour sauver tout le monde (car l’Amour impartial n’exempte personne), ni sous une forme impossible à utiliser.

Le fait est que, maintenant, toutes ces choses: la cupidité, l’amertume, les dissensions, les manœuvres politiques, l’ignorance, le manque de cœur, les préjugés traditionnels, ainsi que les croyances à la pénurie, au déroulement des opérations, au temps, à l’espace, au péché ou à la culpabilité de l’homme, tout cela n’a jamais eu et n’aura jamais le moindre pouvoir de porter atteinte à l’innocence, à la plénitude, à la valeur et à la dignité de l’homme. Cela ne peut empêcher l’Amour de prendre soin de l’homme. C’est un fait spirituel. C’est par conséquent une vérité démontrable pour ceux dont la survie est menacée par la famine, comme pour les autres. Le Christ est à la hauteur de tout besoin humain; les voies de l’Entendement sont originales et concrètes. Notre Père-Mère, l’Amour, soutient toutes Ses idées sans effort, sans réserve. Chacun peut accepter la véracité de ce fait, le démontrer fidèlement dans la vie de tous les jours, et voir qu’il est possible pour tous de l’admettre et de le démontrer. Comme notre Maître, Christ Jésus, l’a dit: « Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu: car tout est possible à Dieu. » Marc 10:27.

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