Lorsque j’étais enfant, je pouvais sentir nettement le respect que l’on avait à la maison pour les Écritures. Je revois ma mère nous mettant au lit, mon frère et moi, et restant près de nous pendant que nous récitions la Prière du Seigneur. Je me souviens l’entendre dire qu’il ne faut jamais mentir, car un mensonge en entraîne un autre, puis un autre, jusqu’au jour où on se retrouve ficelé par la tromperie et où l’on doit en subir les conséquences. On finit toujours par savoir la vérité, disait-elle alors.
Une simple règle morale et spirituelle est venue s’ajouter à une autre, « précepte sur précepte... un peu ici, un peu là » Ésaïe 28:10.. C’est une méthode toute simple qui prend racine dans le cœur et dans l’esprit d’un homme, d’une femme ou d’un enfant. La vérité est une chose simple.
Mary Baker Eddy parle de la simplicité de la Science Chrétienne. Elle écrit: « Pour le sens mortel la Science Chrétienne semble abstraite, mais le processus en est simple et les résultats certains si la Science est comprise. » Science et Santé, p. 459.
Cette femme d’une grande spiritualité s’était tournée vers les simples enseignements du Maître, Christ Jésus, pour trouver des solutions aux problèmes complexes de la vie. Elle enseignait que là où il y aurait progrès spirituel, un progrès dans lequel on s’écarterait de moins en moins des préceptes moraux et spirituels du Maître, le péché, la maladie et la mort disparaîtraient progressivement du chemin. Dans Science et Santé, sous la note marginale « Plaidoyer silencieux », se trouve un passage qui évoque pour moi le souvenir d’une mère qui veillait en silence et avec persistance sur la direction que prenait la vie de son enfant: la règle que donne Mary Baker Eddy selon laquelle le traitement par la prière doit commencer par calmer la crainte des patients. Elle affirme ensuite: « Si vous réussissez à chasser entièrement la crainte, votre patient est guéri. » Mais elle n’en reste pas là, comme si un processus aussi profond pouvait risquer d’être classé, à tort, dans la catégorie de l’auto-manipulation de l’esprit humain.
Elle poursuit en décrivant le « fait fondamental » sur lequel repose cette simple vérité: « Le fait fondamental que Dieu gouverne tout avec amour, ne punissant jamais que le péché, est la position d’où vous devez partir pour avancer et pour détruire la crainte humaine de la maladie. » Ibid., p. 411.
Et c’est ici que nous découvrons la simple vérité de la Science Chrétienne: le pouvoir du bien sur le mal. Il ne s’agit pas du pouvoir de la volonté ou des désirs humains sur la douleur, les inconvénients ou la pénurie matérielle. Il ne s’agit pas non plus d’une sorte d’emprise psychique par laquelle on s’efforcerait de maîtriser les prétendues puissances et forces de la société humaine. Il s’agit de l’amour simple et tendre de Dieu qui honore le bien pour détruire tout ce qui voudrait refuser à la Vie, à la Vérité et à l’Amour infinis leur totalité et leur bonté.
Ce genre d’affection spirituelle révère un seul Dieu divin et infini et considère que toute autre chose pouvant incarner le bien est un simple dérivé. Cette vérité toute simple devient de plus en plus importante à une époque qui, à certains égards, semble oublier la réalité des choses de l’esprit et de la vie éternelle. Dieu n’est pas synonyme de matière et de matérialité; et l’homme, Son image et Sa ressemblance, n’est pas le prisonnier du corps ni de la matière. La Science Chrétienne enseigne qu’un état matériel des choses traduit tout au plus un niveau de conscience humaine. En d’autres termes, le péché et la maladie sont temporels et non éternels. De la même manière, les conditions de vie sur terre ne peuvent au mieux que nous laisser entrevoir quelque chose de plus élevé.
Pour celui qui étudie la Science Chrétienne, ces simples vérités se démontrent par la guérison et par la régénération dans lesquelles la pensée et la prière s’unissent à la conviction spirituelle que l’homme est ce que Dieu le fait et non pas ce que peuvent projeter la volonté ou les désirs humains. On pénètre ainsi dans ce genre de prière soit par affection spirituelle, soit par la force des événements, dans la mesure où l’on est capable d’accepter humblement la totalité de Dieu. Christ Jésus a dit cela le plus simplement du monde. Lorsque ses disciples lui demandèrent: « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? », ce qui revenait à demander qui serait le plus grand dans le monde de Dieu, il répondit en appelant un petit enfant qui se trouvait là et en le plaçant au beau milieu du cercle qui s’était formé. Et, comme le rapporte la Bible, Jésus répondit: « Quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » Matth. 18:1, 4.
Le récit de Matthieu se poursuit par une magistrale leçon sur la façon dont la loi divine père dans les affaires humaines, et par une référence, presque trop facile à oublier, à la « grande foule » qui fut guérie lorsque Jésus partit de Galilée pour les côtes de Judée. Dans cet évangile, on ne peut s’empêcher de faire un rapprochement entre la leçon et les nombreuses guérisons.
De la même manière, la guérison en Science Chrétienne est simple. Nous nous efforçons d’imiter tant soit peu les œuvres de guérison de Jésus, d’effectuer des guérisons instantanées et permanentes. Il arrive pourtant que la guérison ne vienne pas vite et nécessite un important travail de prière, des progrès en compréhension spirituelle et des leçons à apprendre concernant le rôle que Dieu nous a donné. La guérison en Science Chrétienne est un appel spirituel à se rapprocher de la compréhension de Dieu. C’est un appel qui finit par nous toucher tous et qui peut atteindre le cœur réceptif quelles que soient les circonstances humaines. Et cela, c’est une vérité toute simple.