Pendant longtemps‚ chaque fois que je trouvais cette phrase de Paul dans la Bible: « Je me plais dans les faiblesses » II Cor. 12:10.‚ je m’empressais de la sauter. Je faisais de même quand je lisais celle de Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Les épreuves font voir la sollicitude de Dieu. » Science et Santé‚ p. 66. Si Dieu est Amour‚ raisonnais-je‚ Il veillera à ce que je n’aie aucune épreuve à subir.
Mais quand j’en vins à m’intéresser plus sérieusement à la Science Chrétienne‚ je compris que je ne pouvais pas espérer pratiquer cette Science en me contentant de suivre certains de ses enseignements pour en négliger d’autres. Ce qu’il me fallait‚ c’était mieux comprendre‚ mieux apprécier ces phrases‚ même si la leçon devait être dure.
Et ce fut le cas. A un moment donné‚ les épreuves ne cessèrent de se succéder‚ chacune plus difficile que la précédente. « Mon Dieu‚ quand cela cessera-il ? » m’écriai-je un jour. Je devrais ajouter que cette même semaine‚ les deux citations qui m’étaient antipathiques figuraient dans la Leçon biblique Les Leçons bibliques sont publiées dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne.. Il était décidément temps que j’en tire un enseignement !
Profondément apitoyée sur mon sort‚ j’avais l’impression que Dieu me punissait plus qu’Il ne m’aimait. Certes j’avais déjà appris en Science Chrétienne que Dieu est cent pour cent Amour et que Son amour nous corrige et élimine le mal; cependant je me sentais accablée par ces épreuves qui me semblaient insurmontables. Dans mon désespoir‚ je finis par me tourner vers Dieu‚ enfin disposée à écouter et à apprendre.
Tandis que j’écoutais‚ une chose bien étrange me vint à l’esprit. Je me rappelai combien j’aimais l’algèbre quand j’étais au lycée. Chaque jour‚ après avoir expliqué un chapitre en classe‚ le professeur nous donnait des problèmes à résoudre en utilisant les règles apprises ce jour-là. C’était mon devoir favori. Chaque problème avait sa solution; cela tombait toujours juste quand je suivais les règles avec soin. Et j’aimais beaucoup résoudre ces problèmes !
En méditant sur tout cela‚ je compris que Mlle Flynn ne nous enseignait pas cette science des mathématiques pour que nous n’ayons jamais à nous en servir‚ mais de façon à ce que nous puissions l’utiliser en cas de besoin. Et si Christ Jésus nous a enseigné l’omnipotence de Dieu‚ le bien‚ ce n’est pas pour que nous n’ayons jamais à utiliser cette vérité‚ mais de façon à ce que nous puissions nous en servir en cas de nécessité. N’était-ce pas là sa promesse: « Vous connaîtrez la vérité‚ et la vérité vous affranchira » ? Jean 8:32.
Toute mon existence humaine‚ raisonnai-je alors‚ est un terrain d’essai où je peux prouver ce que j’apprends en Science Chrétienne. Je peux donc me réjouir de toute occasion qui se présente de prouver ce qui est déjà vrai: l’homme est spirituel‚ il est la création pure et parfaite de l’Esprit infini‚ et il n’est pas matériel comme les sens le maintiennent. Ce n’est pas le fait de résoudre mes problèmes d’algèbre qui rend les principes mathématiques exacts‚ puisqu’ils le sont déjà; cela démontre leur exactitude. De même‚ ce n’est pas ma prière‚ ma mise en pratique de la Science Chrétienne‚ qui rend véritable la perfection de l’homme; elle prouve cette vérité: elle prouve que ce que Dieu crée est déjà parfait.
Je fus aussi aidée par cet énoncé de Science et Santé‚ qui attira mon attention ce même jour‚ dans mon étude: « Si l’élève adhère strictement aux enseignements de la Science Chrétienne et ne se hasarde pas à enfreindre ses règles‚ il réussira certainement dans l’æuvre de guérison. » Science et Santé‚ p. 448. Cela me rappela ce que je faisais quand une équation d’algèbre ne tombait pas juste. Je revoyais les règles dans le livre‚ je vérifiais mon travail et corrigeais les erreurs éventuelles; quand je ne m’en sortais pas‚ je demandais de l’aide à un mathématicien plus expérimenté.
Il me fut utile à ce moment-là d’effectuer un parallèle pour voir que si‚ dans la pratique de la Science Chrétienne‚ la guérison n’était pas immédiate‚ je devais retourner aux règles données dans Science et Santé, vérifier mon raisonnement‚ m’assurer que je commençais toujours par Dieu‚ le Principe divin‚ et rectifier toute pensée ne procédant pas de cette seule et unique cause. Si j’en avais besoin‚ je pouvais demander de l’aide par la prière à un praticien de la Science Chrétienne.
Cet engagement à l’égard d’une pratique plus constante de la Science Chrétienne m’amena à étudier Science et Santé en profondeur. Je recherchai et soulignai‚ dans le livre‚ tous les énoncés qui pouvaient ressembler à des règles ou à des directives. Et comme il m’est utile‚ encore aujourd’hui‚ de relire ces règles soulignées; je suis reconnaissante à Dieu de nous fournir ce qu’il faut pour répondre à Ses exigences. Je peux donc obéir à chaque règle avec une autorité et une capacité qui me sont conférées par Dieu !
Mary Baker Eddy écrit: « Les chrétiens d’aujourd’hui devraient pouvoir dire‚ avec la douce sincérité de l’apôtre: “Je me plais dans les faiblesses” — je me réjouis de ressentir la faiblesse‚ la douleur et toute souffrance de la chair‚ parce que cela m’oblige à en chercher le remède‚ et à trouver le bonheur‚ en dehors des sens personnels. » Écrits divers‚ p. 200.
Je commençais à apprendre que cette leçon allait bien plus loin‚ car elle m’apporta aussi l’assurance que Dieu n’envoie pas les difficultés. Puisque Dieu est le bien infini‚ Il ne saurait véritablement créer‚ permettre ni envoyer quoi que ce soit de dissemblable à Lui. Les épreuves‚ donc‚ ne constituent pas la véritable situation. Elles proviennent d’une fausse conception de Dieu‚ de la fausse conviction qu’Il est absent‚ qu’Il n’est pas le maître ou qu’Il n’est pas entièrement bon. Mais Dieu est l’Amour sans limites‚ omnipotent et toujours présent. Christ‚ le pouvoir de Dieu agissant dans la conscience humaine‚ ne fournit pas seulement la compréhension de Sa bonté omnipotente qui est nécessaire pour guérir de telles fausses conceptions et leurs effets‚ il fournit aussi les occasions de le faire.
Quand il fut tenté par le diable‚ Jésus refusa de céder aux exigences du tentateur. « Alors le diable le laissa. Et voici‚ des anges vinrent auprès de Jésus‚ et le servaient. » Matth. 4:11. Faisant face à mes propres problèmes‚ je me sentis moi aussi soulevée par des anges lorsque je me mis à éprouver de la reconnaissance pour le fait que Dieu‚ grâce à Son Christ‚ me dotait des outils nécessaires pour surmonter ces épreuves. Quand je commençai à prouver que les tentations n’avaient aucun pouvoir sur moi‚ je parvins alors à mieux comprendre qu’elles ne pouvaient dériver d’aucune source réelle et n’avaient aucun moyen de m’accabler. Alors elles abandonnèrent le terrain et il y eut guérison
Certes‚ j’ai eu d’autres épreuves à surmonter depuis lors (et il y en aura sans doute encore)‚ mais je peux dire honnêtement avoir appris qu’en effet‚ elles « font voir la sollicitude de Dieu »‚ parce que chacune d’elles m’a forcée à m’élever au-dessus du désir de confort dans la matière — qui n’est que de la léthargie et point du tout le but de la guérison en Science Chrétienne. Le dessein plus grand de la guérison est de glorifier Dieu, de prouver joyeusement que Son amour omnipotent est la loi‚ ici même sur terre‚ non seulement pour nous‚ mais pour toute l’humanité.
Comment dire à quel point je suis reconnaissante d’avoir appris cette leçon ? C’est l’amour ininterrompu de Dieu qui nous aide à être des Scientistes Chrétiens malgré la tempête‚ et non pas simplement lorsque tout va bien. C’est Dieu qui ne cesse de nous instruire‚ et nous sommes capables d’écouter.