« Le docteur Robert Coles‚ alors jeune psychiatre‚ avait été perplexe devant le calme manifesté par une enfant noire de six ans qui devait‚ sous les huées de la foule‚ se rendre chaque jour à l’école — une école désertée par ses élèves blancs à la suite d’une ordonnance prise en 1960 pour lutter contre la ségrégation raciale.
« Tous les matins‚ la petite Ruby Bridges‚ sous escorte de vingtcinq gendarmes chargés d’assurer sa protection sur le chemin de l’école‚ à La Nouvelle-Orléans‚ était en butte à des menaces et des insultes. L’après-midi‚ elle revivait le même supplice en rentrant à la maison.
« A l'occasion d’un colloque réunissant ses anciens élèves à Harvard‚ le 3 juin 1985‚ et consacré à étudier l’énigme que constitue la formation du caractère‚ le docteur Coles déclara que selon les dires réitérés de la petite Ruby‚ celle-ci n’avait pas perdu le moral et “tout allait bien”. Toutefois‚ il n’avait eu pour sa part aucun doute sur le fait qu’en dépit de ses affirmations‚ l’enfant avait forcément souffert des traumatismes prévisibles en psychiatrie...
« Or‚ le docteur Coles‚ qui depuis est devenu une autorité en matière de psychologie de l’enfant est un écrivain‚ a annoncé aux anciens élèves de cette classe de 1960 à Harvard que‚ malgré toutes ses tentatives‚ il n’avait pu déceler trace de dépression ou de colère‚ d’insomnie ou de tribulations chez Ruby Bridges. Il avait appris‚ par contre‚ que si l’enfant avait pu supporter la haine ainsi déchaînée contre elle‚ c’était parce qu’elle priait trois fois par jour pour cette foule même qui la menaçait de mort...
« “Nous ne devons jamais oublier‚ a-t-il dit‚ combien une enfant comme Ruby peut nous en apprendre.” »
‚ écrivant pour la rubrique médicale du Boston Globe
Commentaire de la Rédaction: Nous tendons en effet à oublier parfois combien la simple prière peut avoir de pouvoir et d’efficacité pratique. Alors‚ nous rencontrons une Ruby Bridges‚ ou nous en entendons parler‚ et une fois de plus cela nous rappelle les merveilles que peuvent accomplir une foi et une conviction authentiques. Le monde des non-croyants ne s’étonnerait sans doute pas autant de ce que peut accomplir la prière‚ si la vie d’un plus grand nombre de chrétiens était une prière vécue. Si nous ne sommes pas‚ nous-mêmes‚ vivement sensibles à la vérité pratique que représente le christianisme‚ saurions-nous nous étonner de l’indifférence manifestée par le monde ? Mary Baker Eddy a cette remarque dans Science et Santé (p. 343): « Il semblerait parfois que la vérité soit rejetée parce que les conditions nécessaires pour l’accepter sont l’humilité et la spiritualité‚ alors que la chrétienté exige généralement beaucoup moins. »
La solution‚ qu’il s’agisse de Beyrouth‚ de l’Afrique du Sud‚ de l’Irlande du Nord‚ ou de quelque autre conflit moins largement connu‚ réside dans des moyens bien plus simples et qui vont bien plus profond que nous n’en avons conscience. D’une certaine façon‚ c’est une solution d’enfant. Après tout‚ seul un être qui possédait une confiance en Dieu absolument semblable à celle de l’enfance‚ une confiance qui n’est pas celle du monde‚ a pu dire: « Aimez vos ennemis‚ bénissez ceux qui vous maudissent‚ faites du bien à ceux qui vous haïssent‚ et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent‚ afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux » (Matth. 5:44‚ 45).
Dans un monde irréligieux et cynique‚ un monde de « grands »‚ ces paroles de Jésus peuvent sembler empreintes de naïveté et manquer de bon sens. Mais pour ceux qui sont réellement semblables à de petits enfants‚ elles paraissent parfaitement sensées‚ c’est même la seule façon saine de vivre et d’agir. Chaque fois qu’une paix durable est conquise et où que cela se produise‚ on peut être sûr que dans chaque cas « un petit enfant les conduira » (Ésaïe 11:6).
 
    
