Noël peut être l’époque où l’on se sent partout chez soi. Ces paroles d’une chanson populaire, « Je serai de retour à la Noël », ne doivent pas nécessairement nous serrer le cœur si, pendant les fêtes, il nous arrive d’être loin de ceux que nous aimons. Être chez soi à n’importe quel moment de l’année implique au fond tellement plus que de se trouver en un lieu particulier sur terre ! C’est se sentir heureux de ce que l’on est et de ce que l’on fait, un sentiment inspiré par le fait que l’on demeure en Dieu, l’Amour divin.
A propos de demeurer en Dieu, Mary Baker Eddy, dans Science et Santé, nous soumet une idée profondément métaphysique, en ces termes: « Les sens de l’Esprit demeurent dans l’Amour et démontrent la Vérité et la Vie. » Science et Santé, p. 274. Loin de chez nous ou séparés de ceux que nous aimons, nous tendons facilement, et surtout à Noël, à nous attarder sur ce que les sens physiques essaient de nous dire: que nous sommes isolés, solitaires et nullement appréciés. Et pourtant, quand nous nous détournons de ce que nous semblons percevoir par ces sens — nos yeux et nos oreilles — et que nous jugeons selon « les sens de l’Esprit » ou selon notre vrai sens spirituel, nous découvrons qu’en fait nous demeurons « dans l’Amour ».
Le sens spirituel est l’opposé même des prétendus sens physiques. Le sen spirituel est la capacité dont nous sommes tous divinement doués de discerner la toute présence de Dieu et l’amour éternel qu’Il porte à chacun de nous. La Science Chrétienne révèle que nous sommes tous doués du sens spirituel puisque en vérité, nous sommes tous crééd par Dieu. Et puisque Dieu est l’Esprit, notre véritable identité d’homme, la ressemblance de Dieu, est spirituelle et non matérielle. Le seul sens dont nous puissions en fait être doués doit provenir de Dieu, et c’est un sens qui est bon et qui nous parle de la présence de la Vérité, de la Vie et de l’Amour. Nous pourrions même dire que le sens spirituel est à la fois notre héritage et notre « hérédité ». Comme le dit Paul dans la Bible: « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » Rom. 8:16, 17.
Puisque l’homme est inséparable de Dieu, nous ne pouvons jamais en réalité être séparés du sens spirituel ou conscience de la Vérité et de l’Amour divins. Toutefois, il nous incombe d’utiliser nos facultés spirituelles afin de percevoir la réalité. Mais comment utiliser le sens spirituel ? Et qu’est-ce qui se passe en réalité ? A l’instant même où nous trouvons que l’existence est très dure, que se passe-t-il réellement ?
Nous utilisons le sens spirituel pour refuser de croire que la solitude fait réellement partie de notre vie, pour laisser Dieu nous parler de Sa bonté invariable, de Son omniprésence et omnipotence. En fait, ce qui se passe continuellement, c’est que l’Amour infini exprime à jamais en l’homme et dans notre conscience des idées illimitées de beauté, d’amour, de joie, d’intelligence et de bonté, des idées qui nous satisfont et nous apportent l’esprit de Noël, où que nous soyons.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Le foyer est le lieu le plus cher de la terre, et il devrait être le centre, mais non la limite, des affections. » Science et Santé, p. 58. L’Amour ne peut se limiter à un endroit, aussi cher cet endroit puisse-t-il nous sembler. Étant Dieu, l’Amour est partout et où que nous soyons, parce que Dieu et l’homme sont un en tant que Principe et idée. Si nous prenons notre propre affection pour le bien et l’utilisons en exprimant et appréciant l’Amour divin là même où nous sommes, nous ressentirons la présence de l’Amour en toute occasion. Cette présence se manifestera peut-être par l’amour de Dieu qu’une personne démontrera à notre égard en réponse aux directives divines. Ou bien elle se révélera sous forme d’une conviction profondément satisfaisante et sincère de notre part que nous sommes véritablement les enfants bien-aimés de Dieu. Quelle que soit la façon dont la présence divine se fera connaître, nous aurons le sentiment spirituel tangible que nous demeurons en l’Amour, et c’est cela Noël, véritablement.
Il est intéressant de savoir que Christ Jésus, dont l’histoire même nous donna Noël, put faire la démonstration du foyer au sens le plus large. La Bible nous relate qu’un homme se présenta à Jésus et lui dit: « Seigneur, je te suivrai partout où tu iras. » Avec quel soin Jésus mit à l’épreuve l’engagement de cet homme envers le Christ, la Vérité ! « Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » Luc 9:57, 58.
Parfois, alors que nous nous efforçons de suivre la voie indiquée par une pensée qui se tourne vers l’Esprit, nous pouvons nous trouver devant l’exigence spirituelle de nous montrer prêts à élargir notre concept de cet endroit qui nous est cher, où nous nous sentons bien et que nous appelons notre chez nous. En écoutant l’appel du Christ et en y obéissant, nous pouvons être amenés dans un environnement et des situations peu familiers. Ce changement nous donne l’occasion d’apprendre à demeurer en l’Amour divin. Il nous donne le privilège d’apprendre que l’homme est toujours sous la garde de Dieu, qu’il demeure dans l’infinitude de l’Amour divin, où la présence éternelle de l’Amour donne paix et joie. Et nous nous apercevons que nous ne sommes jamais privés de notre vrai foyer, jamais séparés ou isolés de l’Amour qui tendrement nous entoure.
Lorsque nous acquérons une perspective éternelle de Noël — que nous comprenons que l’idée même de Noël révèle la nature complète de l’homme en Dieu — les impressions d’étrangeté, les limites ou l’isolement disparaissent. Nous voyons que l’Esprit infini dépasse les distances, les années, les pendules et les calendriers. L’homme est toujour chez lui dans l’Esprit et ce foyer est l’Amour infini même. C’est là que nous trouvons le véritable esprit de Noël.
 
    
