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Unité spirituelle et paix dans le monde

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1986


Les plus grands ennemis de la paix — notre paix, comme celle du monde — sont peut-être la haine, les brouilles, les différences d’opinion. La tentation de céder à d’autres mobiles que l’amour semble si tenace et si répandue que nous ferions bien de travailler assidûment à nous délivrer d’un mal si propice aux rancœurs. Et c’est là précisément ce qui est exigé des membres de l’Église du Christ, Scientiste. Dans le Manuel de L’Église Mère, Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce), écrit: « Ni l’animosité, ni un attachement purement personnel ne doivent déterminer les mobiles ou les actes des membres de L’Église Mère. Dans la Science, l’Amour divin seul gouverne l’homme; et un Scientiste Chrétien reflète les douces aménités de l’Amour, en réprouvant le péché, et en manifestant un véritable esprit de fraternité, de charité et de pardon. » Man., Art. VIII, Sect. 1.

Assurément, cette mise en garde ne vaut pas seulement lorsqu’il s’agit de graves manifestations d’animosité évidente, comme des colères noires, des préjugés flagrants, un antagonisme invétéré, mais également à l’égard de l’éloignement que représentent un ressentiment latent, l’habitude de bougonner avec suffisance, une mauvaise humeur indignée, et jusqu’à la simple impatience, l’irritabilité ou l’entêtement à vouloir que les choses se fassent à notre idée.

Ce sont là des attitudes qui entraînent leur cortège de conflits et de malheurs, en troublant la paix des familles, des collectivités et des nations. Et n’est-il pas vrai que nous nous trouvons presque chaque fois tentés, par ces arguments pleins de séduction, de voir toujours l’autre dans la peau du méchant ? « Lui, c’est un parfait abruti. » « Si seulement elle savait un peu s’organiser! » « Eux, ils ne peuvent pas me comprendre. » Jamais à nous la faute!

Pourtant nous savons bien que c’est parfois nous qui avons tort. Il est dans la nature du mal de dresser un écran aussi opaque que possible pour nous empêcher de discerner le fond d’un problème et de le régler. Souvent, ce qu’il y a à guérir, c’est notre hostilité, notre manque de compassion, ou notre sentiment de supériorité.

Et il est pourtant possible de guérir ces traits, grâce à une meilleure compréhension de la véritable nature de Dieu et de l’homme. Cela commence par la découverte que l’animosité qui semble être en nous ne fait pas du tout partie de nous en réalité. C’est une invention de l’entendement charnel, cette mentalité trompeuse qui voudrait nous convaincre que l’homme ne s’intéresse qu’à lui-même et qu’il est naturellement porté à la haine.

En fait, c’est exactement l’inverse. L’homme reflète Dieu. Nous sommes incapables de ressentir ou de connaître quoi que ce soit que Dieu ne ressente ou ne connaisse, parce que nous sommes en réalité la pure expression de Son être, Son image et Sa ressemblance fidèles, comme nous le dit la Bible.

C’est justement là, dans cette unité spirituelle entre Dieu et Sa famille universelle, que réside le remède à l’animosité. Bien entendu, pour connaître la paix, il faut que nous nous réveillions tous et que nous reconnaissions plus complètement cette unité; il nous faut voir que chacun de nous en réalité coexiste directement et perpétuellement avec Dieu et que Dieu entoure chacun de nous individuellement de Sa sollicitude par les cordages solides de Son amour. Peut-être avons-nous à nous garder, par un effort vigoureux, de croire que l’animosité puisse être réelle, qu’il s’agisse de nous-même ou d’autres personnes, et à veiller sur les tours de guet de notre pensée contre une telle intrusion.

A mesure que nous avons réellement faim et soif de la vérité concernant l’être de l’homme, que nous cédons à cette vérité et vivons avec elle, nous commençons à voir disparaître de notre existence les diverses manifestations de la haine, des plus virulentes aux moins graves. Finalement, vivant en disciples du Christ — obéissant aux commandements de notre Maître, Christ Jésus — nous verrons les flammes de l’animosité pâlir, puis s’éteindre. Nous nous apercevrons que nous pouvons avec confiance chanter victoire dans cette paix durable que Dieu donne — même si le tumulte des émotions prétend miner jusqu’aux fondements de notre existence. Comme nous l’assure Ésaïe: « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l’Éternel, qui a compassion de toi... Tu seras affermie par la justice. » Ésaïe 54:10, 14.

Le monde, cependant, préfère ne pas se tourner vers Dieu pour trouver la paix. Il a une solution « plus simple »: « Si seulement nous pouvions nous mettre d’accord sur les problèmes, trouver un terrain d’entente, tout irait pour le mieux. Les gens cesseraient de se détester mutuellement. » Pour aussi bien intentionnés que puissent souvent être des sentiments de cet ordre, ils tendent à bâtir sur les sables mouvants des affinités et des affections personnelles.

Bien sûr, nous devons encourager les efforts sincères qui sont faits pour établir entre des hommes animés des mêmes sentiments des relations plus étroites et plus amicales; cependant, nous devons voir que les rapprochements purement humains et dépourvus d’une base spirituelle — simplement fondés sur une compréhension mutuelle et un accord politique — ne sauraient amener une paix durable. Même si vous parvenez à persuader des gens de trouver une issue à leurs différends, leurs sentiments peuvent se refroidir, les alliances s’affaiblir, des points de vue et des buts communs être dépassés par les événements.

Ralliements et alliances entre personnes sont susceptibles de se modifier. Dieu, Lui, ne change pas. Et à moins que Dieu, plutôt qu’un accord entre des personnes, soit le fondement de l’unité, nos efforts en vue de trouver la paix ne rencontreront que des succès temporaires. Ainsi, ce ne peut être par hasard que Mary Baker Eddy a placé côte à côte « l’animosité » et « un attachement... personnel » dans le passage du Manuel cité au début de cet article.

L’attachement personnel peut, à sa manière, se révéler un obstacle tout aussi grave sur la voie de la paix que l’animosité. Pourquoi donc un péché aussi innocent en apparence serait-il si destructeur? Parce qu’en fait, il s’agit d’une forme subtile d’idolâtrie.

L’attachement personnel suppose une fausse adoration, l’adoration de personnes au lieu de notre Père céleste. En voici la justification: « Ce sont les gens, et non Dieu, qui me donnent du plaisir. Les hommes, et non Dieu, sont la source de ce qui est bon. Mon bonheur monte ou baisse, comme un baromètre, en fonction de la façon dont les gens me traitent. »

Pas grave? Anodin? Pas précisément! Disséquant le mal que représente l’attachement personnel, Mary Baker Eddy use d’un langage passablement énergique et dénonce les terribles effets que peut avoir l’abandon à un tel penchant, tant pour les personnes considérées individuellement que pour l’humanité en général. Elle écrit: « Ceux que nous appelons des amis semblent adoucir la coupe de la vie et la remplir du nectar des dieux. Nous portons cette coupe à nos lèvres, mais elle nous échappe des mains et se brise en morceaux sous nos yeux. » Plus loin dans le même article, elle ajoute: « Pourquoi n’arrivonsnous plus à savourer ce sentiment éphémère, avec ses délicieuses formes d’amitié, sentiment qui enseigne aux mortels à trouver de la satisfaction dans les plaisirs personnels et à vivre dans une paix perfide? Parce que c’est le grand et unique danger sur le chemin ascendant. Une conception erronée de ce qui constitue le bonheur est plus désastreuse pour le progrès humain que tout ce qu’un ennemi ou l’inimitié peuvent imposer à l’entendement ou greffer sur ses intentions et ses réalisations afin d’entraver les joies de la vie et d’en accroître les peines. » Écrits divers, p. 9.

Subtil? Certes. Aussi « le grand et unique danger sur le chemin ascendant » réclame-t-il rien de moins qu’une attention instante et régulière de notre part. Et il n’est pas étonnant que les instructions données dans le Manuel se poursuivent en ces termes: « Les membres de cette Église doivent journellement veiller et prier pour être délivrés de tout mal, pour ne pas prophétiser, juger, condamner, conseiller, influencer ou être influencés d’une manière erronée. » Man., Art. VIII, Sect. I.

Et avant de croire que l’attachement personnel n’a pas grand-chose à voir avec la paix ou notre délivrance du mal, nous ferions bien de ne pas perdre de vue que l’animosité peut facilement constituer le revers de la médaille d’amitiés humaines confortables. Quand des amis se querellent, la colère, le ressentiment, la susceptibilité froissée sont capables de produire des réactions tout aussi violentes que la haine pure et simple. Les écoles, les bureaux, les collectivités, les nations ont tous leurs querelles, et l’on s’aperçoit combien peut s’avérer temporaire cette « paix perfide » qu’apporte l’attachement personnel.

J’ai eu l’occasion d’apprendre combien il est facile d’accepter — presque inconsciemment — les fausses notions largement répandues au sujet des rapports personnels. J’avais eu le bonheur d’épouser ma meilleure amie et notre amitié est allée en s’approfondissant avec les années. Mais une époque arriva où je devins mal à l’aise, parce qu’il nous arrivait si peu souvent de parler de choses sérieuses. Certes, nous avions beaucoup en commun et nous aimions partager de multiples activités. Mais il arrivait rarement que cela aboutisse à ces longues conversations où l’on va au fond des choses.

Au bout de quelque temps, je me rendis compte que ce qui me troublait, c’était l’idée erronée que ma femme et moi étions, chacun personnellement, responsables de la croissance spirituelle de l’autre, qu’il y avait là une grande occasion que je manquais. Quand je vis qu’au contraire c’était Dieu qui, en réalité, guidait et enseignait chacun de nous individuellement, mon anxiété se dissipa. Je vis que chacun de nous pouvait librement se développer en harmonie avec Dieu et ainsi être amené à avoir envers l’autre l’attitude la plus susceptible de lui être bénéfique.

Il ne s’agit nullement de dire que nous devrions envisager l’amitié comme un piège, ou quelque chose qu’il vaut mieux éviter. Loin de là! C’est seulement contre une dépendance idolâtre à l’égard d’autres personnes que Mary Baker Eddy nous met en garde. Elle-même approuvait la joie de rapports tendres et fidèles empreints de tendresse, de camaraderie chrétienne, du chaleureux sentiment de famille que nous pouvons tous avoir la joie de connaître, comme enfants de notre divin Père à tous.

Elle écrit: « L’humanité pure, l’amitié, le foyer, la réciprocité de l’amour apportent à la terre un avant-goût du ciel. Ils unissent les joies terrestres et les joies célestes, et ils les couronnent de bénédictions infinies.

« Le Scientiste Chrétien aime l’homme davantage parce qu’il aime Dieu par-dessus tout. Il comprend ce Principe — l’Amour. » Et la question qu’elle ajoute dans le même paragraphe pourrait, me semble-t-il, constituer une liste de facteurs de paix authentiques: « Qui se rappelle que la patience, le pardon, la foi constante et l’affection sont les symptômes par lesquels notre Père indique les différentes phases de la libération de l’homme à l’égard du péché et son entrée dans la Science ? » Écrits divers, p. 100.

Consciencieusement cultivées, ces qualités simples et pleines d’attrait apportent à ceux qui nous entourent, comme à nous-même, la sérénité spirituelle, le bonheur et une satisfaction réelle. A mesure que ces caractéristiques se développent en nous, elles contribuent à révéler la profonde unité spirituelle qui nous sauve de ces deux maux étroitement corrélés que sont l’animosité et l’attachement personnel. Cultiver en nous un caractère authentiquement chrétien nous mène à Dieu et à des rapports plus harmonieux avec les autres. Cela ouvre la voie à la paix véritable.


A celui qui est ferme dans ses sentiments
tu assures la paix, la paix,
parce qu’il se confie en toi...
Éternel, tu nous donnes la paix;
car tout ce que nous faisons,
c’est toi qui l’accomplis pour nous.

Ésaïe 26:3, 12

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