Les moyens de transport et de télécommunication, en devenant planétaires, ont établi entre les hommes des contacts plus étroits qu'à aucune autre époque de l'histoire humaine. Que ce soit au plan national ou international, les relations se caractérisent par une interdépendance croissante. Ce sont là des faits reconnus par la plupart des gens; pourtant les progrès à accomplir pour atteindre à une compréhension mutuelle paraissent d'une lenteur affligeante. Les conflits régionaux, les menaces d'holocauste nucléaire du fait des superpuissances, tout cela reste d'actualité.
Nous pouvons faire quelque chose, à titre individuel, pour contribuer à réduire les tensions internationales et à améliorer l'intercommunication dans le monde: nous pouvons prier. C'est ce qu'a appris une jeune enseignante qui avait à faire face à une situation difficile dans sa classe.
Elle faisait ses débuts dans une école internationale, et il y avait dans sa classe des élèves de différentes nationalités, originaires de pays où les convictions politiques et idéologiques étaient tout à fait divergentes. Un jour, au cours de l'examen d'une question de politique internationale particulièrement délicate, elle sentit qu'en elle les préjugés nationaux prenaient le dessus, l'empêchant de penser et de faire son commentaire de façon objective. Les élèves s'aperçurent de l'émotion qui s'était emparée d'elle et en profitèrent sans tarder. Bientôt, les idées exprimées par les membres de la classe devinrent fort tranchées et s'imprégnèrent de haine. Il avait cessé d'exister une atmosphère constructive propice à l'enseignement.
Dans son désespoir, elle en appela à Dieu. Elle affirma silencieusement que tout se trouvait soumis au pouvoir omnipotent de Dieu et que Dieu seul était la source de toute pensée et de toute action (ce qui n'est pas chose facile à faire lorsque les émotions autour de nous se déchaînent !). Elle savait que l'homme ne peut jamais se trouver en dehors du royaume de Dieu et qu'elle pouvait voir sans délai la manifestation humaine de l'harmonie qui caractérise ce royaume. La communication s'établit toujours de la source unique, l'Entendement, à son expression, l'homme. Dans cet Entendement, il n'existe pas d'opinions à part, ni divergentes ou conflictuelles. Lorsque c'est l'Amour qui seul inspire nos pensées et nos actes, il en résulte toujours l'expression d'un amour fraternel, et non l'égoïsme. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Quand nous comprenons vraiment qu'il y a un seul Entendement, la loi divine d'aimer son prochain comme soi-même est révélée; tandis qu'une croyance à de nombreux entendements souverains entrave l'orientation normale de l'homme vers l'unique Entendement, l'unique Dieu, et conduit la pensée humaine dans des voies opposées où règne l'égoïsme. » Science et Santé, p. 205.
Christ Jésus, le chrétien par excellence, et le meilleur enseignant qui ait jamais existé, savait que l'homme est l'enfant de Dieu. En aucun cas il ne permettait au mal de le tenter et de lui faire croire que l'homme est moins que l'image de l'Amour divin. En nous donnant la Prière du Seigneur, il reconnaissait que Dieu est le Père de tous. Jésus s'y réfère en effet à « notre Père » Matth. 6:9., et non à « mon » Père ou « votre » Père. Pour démontrer le christianisme, Jésus surmonta des obstacles d'ordre social, culturel, économique. Son commandement, c'est que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés. Voir Jean 15:12. Un tel amour, caractéristique du Christ, unit les hommes et guérit.
Tout en priant, la jeune femme songea à l'apôtre Paul, qui lui aussi avait enseigné, et à ce qu'il aurait bien pu penser dans une pareille situation. En vrai citoyen du monde, Paul ne classait pas les humains en catégories en fonction de leur race et de leur nationalité. Il démontrait, tandis qu'il prêchait à travers l'empire romain, la loi divine de l'amour du prochain. Il écrit dans son épître aux Colossiens (3:11): « Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. »
Paul possédait la faculté de dépasser les différences d'ordre racial ou ethnique — ces moyens d'identification commodes pour la pensée mortelle — et de percevoir la glorieuse ressemblance du Christ offerte à quiconque est décidé à suivre le Maître. L'ampleur de l'amour de Paul lui donnait une assurance intérieure face aux troubles extérieurs, où qu'il se trouve.
A nous aussi, il nous est possible de suivre l'exemple de Jésus, par l'admission qu'en vérité nous pouvons tous exprimer la maîtrise et l'unité dans l'Esprit. Peu importe que dans notre cas particulier se trouvent impliqués des gens appartenant à des pays différents, des voisins ou des membres de la famille. Nous pouvons voir se dissiper les tensions lorsque nous reconnaissons que Dieu, le bien, est la source de toute pensée et de toute action. Ces différences dans l'apparence physique, le langage et les coutumes qui sont souvent inhibitrices pour l'intercommunication perdent toute consistance lorsque nous reconnaissons à chaque personne son identité spirituelle réelle, fondée dans l'Ame. En tant qu'idée de l'Ame, notre identité, c'est d'aimer, et l'Entendement divin nous rassemble afin que nous puissions partager cet amour de façon productive et créatrice. Que d'occasions s'offrent à nous chaque jour de mettre en pratique le passage de Science et Santé qui déclare: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”... » !Science et Santé, p. 340.
Peu après, et sans qu'elle eut à prononcer une seule parole, l'enseignante dont il a été question et qui s'était trouvée en face de différends apparemment irréconciliables au sein de sa classe constata un changement dans le ton et l'atmosphère dans laquelle se déroulait l'échange d'idées. Les élèves s'écoutaient mutuellement et se comportaient avec courtoisie et respect à l'égard des opinions émises par les autres. L'intercommunication constructive se trouvait rétablie. Les élèves reconnurent que les propos acerbes échangés auparavant n'étaient d'aucune utilité. A partir de ce moment, les débats sur l'actualité purent s'effectuer dans un esprit de coopération et de compréhension.
Une des définitions du mot harmonie est « l'inter-action agréable ou la combinaison appropriée des éléments d'un tout ». Que notre activité se déroule à un niveau local, national ou international, notre raison d'être est d'exprimer Dieu et ainsi de bénir les autres. Nul n'est ni plus ni moins important qu'un autre. Tout être est nécessaire à la splendide création de Dieu.
En priant journellement pour démontrer l'amour fraternel qui caractérise l'unanimité dans l'action, nous contribuons à remplacer les tensions entre nations par la coopération. Déverser à flots sur l'humanité ces qualités propres au Christ que sont le pardon, l'humilité, la tendresse, le respect, la patience, l'intelligence, contribue efficacement à l'établissement de la paix sur terre. Nous pouvons dès maintenant nous y mettre.
Il y a un seul corps et un seul Esprit,
comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance
par votre vocation ;
il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
Éphésiens 4:4–6