Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

La spiritualité et la condition de disciple chrétien: une conversation

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1986


a une foi vivante. Son église protestante évangélique lui a appris à aimer Dieu et à vivre les enseignements de Christ Jésus. Mais au cours des deux ou trois années qui ont suivi ses études à l'université, et malgré le fait qu'elle menait du mieux qu'elle pouvait une existence chrétienne, elle s'est trouvée aux prises avec une grave crise spirituelle.

Elle désirait faire entièrement confiance à Dieu et Le servir, mais parfois, il semblait qu'un pont manquait: il y avait un abîme entre ce qu'elle savait de Dieu et ce qu'elle connaissait de Lui par expérience. Elle se donnait à fond à sa carrière, mais à un certain moment, le désir ardent d'être plus près de Dieu s'est fait si persistant qu'elle a résolu d'abandonner son travail et de chercher une occupation qui lui laisserait davantage de temps pour prier et pour étudier la Bible. Au cours de cette interview, elle parle des questions qui la troublaient et des faits d'expérience qui lui ont apporté la réponse à ces questions.

Étant chrétienne, je ne cherchais pas du tout une confession qui remplace le christianisme, mais un concept plus profond de Dieu qui m'aiderait à comprendre et à vivre davantage les enseignements originaux de Christ Jésus. A cette époque, j'étais très malade. Le vrai problème était toutefois que je sentais profondément — un peu comme l'apôtre Paul — que je luttais contre ce que Dieu voulait que je sois. Mais au plus fort de cette lutte, j'avais parfois l'intuition d'une réalité très différente. Il y avait des moments où je pouvais tout à fait sentir la présence de Dieu. Quelque chose changeait pendant un certain temps, si bien qu'au lieu de me débattre et de lutter, je vivais dans l'abondance de l'amour de Dieu.

Cela s'est passé avant ou après votre rencontre de la Science Chrétienne ?

Avant. En fait, c'était juste avant que je laisse mon travail, que je parte dans une autre partie du pays pour trouver une occupation moins absorbante de façon à disposer de plus de temps pour l'étude et la prière. Le premier jour que j'ai passé dans la nouvelle ville, j'ai rencontré un professeur de mathématiques. Peu à peu, je l'ai mieux connu et j'ai pu voir à sa façon de vivre qu'il était chrétien. Mais il paraissait très différent, plus uni à Dieu. Cet homme parlait rarement de Dieu. Mais vous pouviez ressentir la profonde spiritualité qui imprégnait sa vie: un entrain, une paix et un amour qui semblaient faire ressortir ce qu'il y avait de meilleur chez ceux qui l'entouraient. Je désirais savoir ce qui le rendait ainsi. Un jour, j'ai vu un Livret trimestriel de la Science Chrétienne sur son bureau et j'ai décidé de me renseigner sur la Science Chrétienne. Je pensais que cela pourrait expliquer ce qui le rendait différent des autres. J'ai donc emprunté à la bibliothèque un exemplaire du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy.

Dans la vie de cet homme — et dans celle de plusieurs autres Scientistes Chrétiens que j'ai rencontrés par la suite — j'ai eu en quelque sorte un aperçu de la même « beauté originale de la sainteté » que Mary Baker Eddy aimait tant, a-t-elle dit, chez les pasteurs qui l'ont instruite dans sa jeunesse. Voir Message to The Mother Church for 1901, p. 31-35. A mesure que j'étudiais et travaillais Science et Santé, je commençais à voir que la Science Chrétienne n'était pas quelque addition hérétique à l'Écriture. Bien au contraire, elle révélait les enseignements de la Bible sur la spiritualité et montrait davantage leur base solide et pratique.

Qu'entendez-vous par là ?

Tout d'abord, la Science Chrétienne m'a donné un sens plus profond de la prière, d'une prière qui n'admet jamais que le mal est la volonté de Dieu. Cette prière commence par l'assurance que Sa volonté est toujours bonne, qu'on peut lui faire confiance, qu'elle ne cause ni ne sanctionne la souffrance. Autrefois, « la soumission à Dieu » était l'équivalent de « la résignation chrétienne », presque une sorte de martyre dans certains cas. Croire que Dieu permet la maladie, la guerre ou la souffrance d'aucune sorte, cela mine, d'une façon subtile, notre confiance en l'amour de Dieu et notre disposition à Lui obéir. Maintenant, la vraie soumission, c'est en fait l'acceptation d'un sens plus complet de Dieu — d'un Dieu qui est totalement l'Amour.

Comme chrétienne, je sentais déjà que la spiritualité était ce que je désirais ardemment, mais je ne savais pas que la loi divine était à ce point pratique. Jésus nous a assuré que le royaume de Dieu est réellement « proche », maintenant. La Science Chrétienne m'a montré que c'est là un fait démontrable, même si la perception humaine non inspirée ne le voit pas. Cette Science montre que Dieu est Toùt, et qu'Il est Unique — infini, embrassant tout — en d'autres termes, qu'Il est réellement Dieu. Je suis en train d'acquérir une compréhension nouvelle du Dieu qui a toujours été Dieu.

Tout comme Marthe ou le fils aîné de la parabole de l'enfant prodigue, je m'étais sentie engagée envers Dieu, mais c'était aussi un fardeau. Le fils aîné de la parabole était resté à travailler et à vivre dans la maison de son père et, sans aucun doute, il l'aimait. Mais ce n'est pas avant que son père lui ait dit: « Mon enfant... tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi » Luc 15:31. qu'il a commencé à comprendre davantage la bonté et la grâce totales et les possibilités illimitées de l'amour du père. La Science Chrétienne m'a montré le Dieu qui est révélé dans la Bible, sans le masque des limitations et des incompréhensions que nous avons nous-mêmes imposées.

Quelle est donc la différence entre ce concept de Dieu et celui que vous entreteniez auparavant ?

J'ai commencé à découvrir le Dieu que j'avais toujours adoré et désiré mieux connaître, mais que je ne pouvais pleinement et de tout mon cœur embrasser dans ma vie quotidienne. Plus tôt, j'avais senti qu'il manquait un pont. Je désirais offrir entièrement ma vie à Dieu, et cependant quelque chose me retenait. Je me sentais incapable de faire pleinement confiance à un Dieu qui, je le savais, pouvait répondre, mais dont je n'étais pas sûre qu'Il voudrait toujours répondre — ou qui paraissait provoquer ou permettre des temps très difficiles pour Ses adeptes.

Il semblait toujours exister un abîme entre le sens biblique de la souveraineté et de la bonté totales de Dieu et ce que, par expérience, je connaissais de Dieu. Je prenais de plus en plus conscience des besoins douloureux du monde et je me sentais frustrée de ne pouvoir même pas faire confiance à Dieu de façon suivie dans ma propre existence, et bien moins dans le service d'autrui. C'est pourquoi l'idée d'une Science du christianisme avait tellement de valeur à mes yeux: elle rendait réels et réalisables la bonté et le gouvernement de Dieu.

Pourriez-vous développer ce point: le christianisme en tant que Science ?

Le terme Science éclaire le fait que la prière est basée sur des vérités invariables et sur la loi divine. Il donne l'idée que Dieu est le bien immuable auquel on peut faire confiance d'une manière absolue. Il s'est produit un jour un tournant dans ma vie au sujet de cette idée même de la confiance absolue.

Un après-midi, je me suis sentie légèrement souffrante; c'était à vrai dire peu de chose, mais j'ai quitte mon bureau et me suis rendue dans une autre pièce pour prier. Et il m'est apparu soudain que faire confiance à Dieu pour cette petite chose, cela m'encourageait en fait à être un disciple, et que c'était un don merveilleux. Le problème était vraiment peu important, mais c'est pourquoi le don était si merveilleux. J'ai vu que tout vous donne l'occasion de faire davantage confiance à Dieu. Faire confiance à Dieu pour toutes les petites choses, cela vous permet de connaître Dieu davantage, et Le connaissant davantage, chaque petite chose vous transforme. Et en tant que chrétien, c'est ce que vous recherchez: un moyen d'être un meilleur disciple dans les choses de tous les jours.

J'ai pris conscience que ce qu'exige la Science — compter sur Dieu, Lui obéir dans tous les domaines de la vie — nous aide à avoir plus pleinement confiance, plutôt que compartimenter notre foi en l'appliquant à certaines choses et pas à d'autres. Cela rend plus concrète la condition de disciple chrétien. J'ai vu que la véritable guérison ne pouvait être séparée de l'obéissance, que tout provient de cet amour grandissant pour Dieu et de la reconnaissance de l'unité de l'homme avec Dieu. C'est avoir un concept plus vaste de Dieu et s'efforcer d'aller de l'avant en obéissant à ce concept. C'est ce concept illimité de Dieu qui a commencé à transformer toute ma façon de voir.

Comment cela a-t-il transformé votre façon de voir ?

En premier lieu, cela a graduellement transformé mon concept de l'homme. Et cela le transforme encore ! Quand vous voyez que Dieu est illimité, vous commencez à vous sentir moins limité. Vous commencez à recourir à un Dieu — et même à faire votre compagnon d'un Dieu — qui aime et agit en fonction de la bonté totale qu'Il est. Vous vous sentez plus proche de Dieu et vous saisissez un peu plus tout ce qu'implique le fait d'être l'enfant de Dieu en ce moment même, et comment exprimer cette spiritualité d'une façon pratique.

Je me souviens qu'un soir un ami m'a raconté la guérison qu'il venait d'avoir d'une foulure de la cheville. Je n'en étais pas surprise outre mesure. Au cours des années, j'avais vu de nombreuses guérisons merveilleuses se produire en réponse à la prière. Mais ce qui vraiment m'étonnait, c'était la tranquille certitude de mon ami que nous pouvons nous attendre à ce que Dieu opère la guérison, parce que cela est en harmonie avec Sa nature même. J'étais malade depuis plusieurs années, mais peut-être, oh peut-être — bien que la certitude de mon ami m'ait quelque peu troublée et irritée à l'époque — Dieu pouvait être ainsi.

Dans les quelques mois qui ont suivi, j'ai lu et relu la Bible et Science et Santé comme si je ne les avais encore jamais lus, essayant de découvrir ce qu'était réellement Dieu.

En général, j'étais si absorbée dans ce « nouveau monde » qui s'ouvrait que j'oubliais la maladie. Un certain jour de juin cette année-là — neuf mois après avoir commencé mon étude de Science et Santé — j'ai dû passer toute une série de tests médicaux. Ils ont montré ce que j'avais déjà peu à peu commencé à accepter: j'étais absolument guérie et il ne restait aucune trace des difficultés antérieures. Mais le changement le plus durable a été un sentiment toujours plus profond de la présence et de la bonté de Dieu, le sentiment qu'Il pouvait et voudrait me libérer, moi, et chacun de ceux qui auraient recours à Lui.

Et maintenant, je me trouve plus disposée à affronter les difficultés, car je comprends qu'elles ne viennent pas de Dieu, mais de la résistance au fait fondamental que le royaume de Dieu est bon et ici même.

Je suis aussi moins disposée à accepter les limitations du passé qui essaient de s'introduire dans le présent: tempérament, hérédité, etc. L'acceptation de cette Science du christianisme n'est pas la décision d'un jour, mais c'est une recherche continuelle. Vous commencez par demander à Dieu qui vous êtes et qui Il est. Vous remettez en question, à la lumière de ce que la Bible affirme être vrai, tout ce que vous aviez reconnu auparavant.

Où trouvez-vous les réponses ?

Dans la Bible. L'étude de Science et Santé m'a aidée à retourner jusqu'à l'Évangile lui-même, et je vois à la fois les questions et les réponses sous un nouveau jour. On s'aperçoit que lorsqu'on commence à connaître Dieu, il ne s'agit pas simplement de l'histoire — « Son histoire » — ou d'une biographie; cela peut être aussi votre histoire. Je commence à voir que par cette transformation, par la rédemption, cela devient notre autobiographie dans la mesure où nous acceptons notre héritage spirituel.

Vous ne prétendez pas être l'égale de Jésus, tout de même ?

Pas du tout. Mary Baker Eddy exprime ce même sentiment quand elle dit: « L'homme ne devrait pas prétendre avoir atteint à l'élévation de l'Entendement qui était en Christ Jésus, mais progresser pour y parvenir. » Écrits divers, p. 255. Cela donne davantage de sens à la vie de Jésus. Cela rend son sacrifice plus grand et lui donne un sens de continuité. Cela montre les immenses conséquences de sa vie sur ce qui survient dans notre existence, lorsque nous devenons de vrais disciples. Je me sens réellement plus proche de Jésus lorsque je ne place pas son exemple hors d'atteinte, au point qu'il devienne impossible à suivre. Son injonction: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » Matth. 5:48., ne semble plus être un fardeau impossible lorsque nous percevons que nous sommes inséparables de Dieu. Nous pouvons commencer de marcher où Jésus a porté ses pas.

Jusqu'à quel point pensez-vous que tout cela soit réellement possible de nos jours, compte tenu des formidables courants matérialistes et profanes de notre époque ?

Cela semble une question cruciale actuellement. Cette Science du christianisme affronte réellement le matérialisme tête première. Elle montre que la réalisation des promesses chrétiennes ne dépend pas de circonstances extérieures, mais du fait d'avoir l'Entendement du Christ. Elle apporte de nouvelles perspectives à la compréhension de la Bible dans son ensemble. Science et Santé déclare: « Le fait central de la Bible est la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir physique. » Science et Santé, p. 131. Cela nous libère de façon extraordinaire de percevoir que nous pouvons commencer à prendre conscience maintenant même des promesses bibliques au sujet du triomphe final sur le matérialisme.

Et bien des gens déjà désirent ardemment recevoir davantage de lumière spirituelle et la reçoivent. Dans la mesure où nous suivons Dieu, la Vérité, là où Il nous guide, nous n'avons pas à craindre de nous égarer.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / septembre 1986

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.