Être membre du conseil exécutif d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, procure bien des occasions de faire preuve d'humilité.
Humilité ne veut pas dire se rabaisser, ni déprécier le poste de membre du conseil. Être humble, dans un sens spirituel, c'est reconnaître que nous n'avons pas d'être réel séparé de Dieu, qui est toujours présent. Prendre conscience de l'origine divine de nos capacités fait ressortir les ressources et les possibilités sans limites qui s'ouvrent à nous, car nous sommes l'image du Père céleste.
Mary Baker Eddy écrit: « L'expérience montre que l'humilité est le premier pas en Science Chrétienne, où tout est gouverné, non par l'homme ou les lois matérielles, mais par la sagesse, la Vérité et l'Amour. » Écrits divers, p. 354.
Une attitude humble, lorsqu'elle comprend la détermination de connaître Dieu, les autres et nous-mêmes de façon juste, est une forme efficace de prière. Cela nous encourage à sonder profondément la pensée pour en éliminer tout ce qui tendrait à l'empêcher de se conformer au dessein divin. Comme le soulignent ces paroles d'un cantique, « A nous la tâche, mais en Lui / La force qu'il nous faut ! » Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 354. Détacher son attention du moi constitue la majeure partie du travail. La protection du Principe et de la Vérité invariables, les lumières de l'Entendement infini, et la chaleur de l'Amour universel sont à notre disposition à mesure que nous percevons l'homme comme le reflet de Dieu. L'humilité naît en partie de la gratitude pour la sollicitude divine qui embrasse tout.
Un sentiment de supériorité, même un soupçon, révèle la fausse idée courante selon laquelle il y aurait de nombreux entendements matériels séparés de Dieu. En rejetant cette erreur, nous nous en remettons au seul Entendement pour qu'il nous guide, mais pour qu'il guide aussi les autres membres, placés sous la juridiction divine. Celui qui est humble considère que ses collègues sont également capables de démontrer la sagesse conférée par Dieu.
Nous rayonnons d'humilité lorsque nous sommes ouverts à de nouvelles façons d'aborder certains sujets, que ces idées proviennent de notre inspiration ou de celle d'un autre. Le fait d'attribuer la créativité à Dieu et non à l'homme nous ouvre à des pensées venant d'une source inépuisable. L'examen patient de points de vue divergents peut mettre en lumière certains aspects significatifs restés cachés jusque-là.
Que faire si un désaccord s'élève entre les membres du conseil ou de l'église concernant la manière de faire progresser l'église ? Nous avons la responsabilité de distinguer entre l'éclat passager de simples opinions et l'illumination des directives divines. En niant l'égocentrisme, l'humilité nous permet d'évaluer la situation d'un point de vue spirituel, tout en mettant en balance les différentes options pour trouver laquelle offre, à long terme, le plus de bénéfices pour tous. La volonté humaine peut bien, à grands cris, prétendre l'emporter sur l'opinion opposée dans l'immédiat. Mais la précipitation mortelle, la susceptibilité et les tendances dominatrices sont les produits de la croyance à des entendements nombreux et séparés. Par contraste, l'humilité inclut la patience nécessaire pour rechercher la meilleure réponse, même si celle-ci diffère radicalement des premières impressions sur la question. Il faut parfois beaucoup de réflexion et de prière avant d'être prêt à prendre une décision.
S'appesantir sur des opinions divisées tend à assombrir le tableau. Il faut aussi se garder de la subtile tentation de prescrire délibérément les solutions; une telle approche reflète le manque d'humilité qui affaiblit la prière et limite la démonstration. En affirmant diligemment qu'il n'y a qu'un Entendement, nous sommes assurés du fait que la bonne solution à toute question existe déjà, grâce à l'harmonie de la loi immortelle. Lorsque nous écoutons afin que toute orientation personnelle soit éliminée, nous laissons le pouvoir infaillible de Dieu percer les nuages.
Apprécier en l'homme le reflet des qualités divines contribue de manière significative à un accord durable. L'impulsion loyale du désintéressement forme la base d'une coopération étroite et soutient des qualités d'amour fraternel telles que la gentillesse, la confiance, la bonne humeur, et l'affection.
Le Manuel de L'Église Mère de Mary Baker Eddy prescrit aux églises filiales d'être démocratiques dans leur gouvernement. Voir Man., Art. XXIII, Sect. 10. Cela donne à tous les membres le droit de participer, droit impartial ancré dans la réalisation que l'Entendement divin est la source de l'intelligence. Dans les assemblées générales, chaque membre peut s'efforcer de laisser la vigilance spirituelle guider pensées et paroles.
Le fait que l'autorité du conseil soit limitée aux pouvoirs que lui délèguent les membres ne doit pas amoindrir l'importance des tâches du conseil. Pour servir efficacement comme membre du conseil, il faut une bonne part de désintéressement, ce qui s'exprime par un jugement solide, un amour communicatif et de la vision spirituelle. Ces qualités de travail précieuses reflètent la bonté de Dieu et se développent grâce à une réceptivité et une mise en pratique pleines d'humilité.
Christ Jésus a illustré l'humilité de manière idéale en déclarant: « Je ne puis rien faire de moi-même. » Jean 5:30. Le Maître ne sous-entendait aucune limitation, puisqu'il proclama en une autre occasion: « A Dieu tout est possible. » Matth. 19:26.
Parce qu'il écoutait les directives divines et y obéissait, Jésus était le Guide. Il a souligné la valeur des actes désintéressés comme preuve de noblesse de la pensée qui est en communion avec le Père.
Acceptant le Christ, et nous en remettant à Dieu plutôt qu'à nos capacités mortelles d'autonomie, nous nous plaçons du côté de l'Esprit, qui est source de santé, de paix, de richesses et de sécurité. Nous sommes prêts à témoigner de ce que tout bien et toute bénédiction proviennent du seul Être suprême. De telles démonstrations entraînent un travail harmonieux et fructueux au conseil. Proclamant que le bien est souvent inaccessible, le monde, pour une grande part, se résigne à la médiocrité. La Science Chrétienne révèle qu'un progrès harmonieux est normal, puisque l'homme est le reflet du Dieu parfait.
Il arrive parfois qu'une distorsion des choses nous fasse placer le rôle du conseil à un niveau supérieur à celui des autres membres. Éprouvant le besoin de corriger une telle vision, tout le conseil d'une église filiale étudia un jour le concept de l'humilité. Tous comprenaient que ce n'était pas une caractéristique facilement acquise, mais ils se décidèrent à approfondir le sujet.
Une recherche spirituelle prépara ces membres à prendre des mesures humaines constructives. Parmi les mesures amorcées par le conseil à la suite de cette étude sur l'humilité, il y avait le fait de partager les informations plus librement avec l'ensemble des membres, de leur soumettre certains types de décisions et de faire appel à leurs suggestions.
Un des membres de ce conseil trouva dans Écrits divers de Mary Baker Eddy une phrase particulièrement utile pour le travail du conseil exécutif: « Servons au lieu de gouverner, frappons à la porte des cœurs humains au lieu de la forcer, et accordons à chacun sans exception les mêmes droits et privilèges que nous revendiquons pour nous-mêmes. » Écrits divers, p. 303.
A mesure que le mesmérisme de l'amour-propre démesuré s'estompe, la leçon chrétienne de l'unité avec Dieu nous devient plus précieuse. Dans notre travail de membre du conseil et de l'église, nous commencerons à percevoir notre plein potentiel de service.
