La pomme qui d'un coup sec se détache de l'arbre ne s'arrête pas momentanément pour décider si oui ou non elle doit obéir à la loi de la pesanteur. Elle tombe aussitôt. De plus, grâce à cette obéissance complète à toutes les lois de la physique — pesanteur, électromagnétisme, et ainsi de suite — les caractéristiques de la pomme, selon les sciences naturelles, se voient définies.
Il en est de même de l'obéissance aux lois spirituelles de Dieu, qui n'est pas en réalité une question de soumission volontaire; c'est un fait démontrable. Les idées de Dieu — l'univers, l'homme qu'Il a créés — obéissent immuablement à l'Entendement, leur source réelle. Le gouvernement de Dieu est à la fois irrésistible et totalement bon. De plus, grâce à l'obéissance à la loi divine imposée par Dieu, notre identité est définie et connue. Les lois de la pureté, de la santé, de la sainteté, de l'amour et de l'ordre, émanant de Dieu, constituent les forces qui façonnent l'être spirituel individuel et lui conservent son caractère particulier. L'obéissance de l'homme à ces lois est perpétuelle et inévitable, car, en réalité, l'homme ne possède pas d'entendement séparé de Dieu qui puisse Le défier et il n'existe aucune autre loi. Mary Baker Eddy écrit: « L'homme est le rejeton et l'idée de l'Être Suprême dont la loi est parfaite et infinie. Conformément à cette loi, l'homme manifeste à jamais les béatitudes infinies de l'Être, car il est l'image et la ressemblance de la Vie, de la Vérité et de l'Amour infinis. » Écrits divers, p. 82.
La Bible contient les lois de Dieu telles qu'elles se sont révélées progressivement à la pensée humaine. Moïse, avec les Dix Commandements, présenta pour la première fois de façon précise la loi de Dieu. Bien que la loi mosaïque soit rédigée sous forme d'une série de contraintes impératives relatives au comportement humain, elle est bien plus qu'une tentative visant à imposer une façon de se comporter. Énoncés de façon positive, les Dix Commandements servent à définir les éléments qui constituent l'identité véritable de l'homme: celui-ci est spirituel, à jamais obéissant; il a un seul Dieu, un seul Entendement; la nature de l'homme est spirituelle et n'a aucun désir terrestre; l'homme loue sans cesse le nom et la nature de Dieu; l'homme vit en communion incessante avec Dieu; l'homme glorifie les qualités qui expriment le Père-Mère Dieu; l'homme reflète l'amour de Dieu envers tous Ses enfants, par conséquent, les concepts mortels de meurtre, d'adultère, de vol, de mensonge ou de convoitise sont pour lui inconcevables et irréels, irréels pour la Vérité.
Ainsi, à mesure que nous adhérons à la loi morale énoncée dans les Dix Commandements, non seulement nous progressons spirituellement, mais nous commençons également à apprendre qui nous sommes réellement. Nous comprenons à la longue que notre obéissance est plus qu'un désir personnel de faire la volonté de Dieu; c'est la manifestation de notre véritable identité spirituelle. Un comportement immoral dans les affaires humaines n'est pas qu'une simple insubordination. Ce comportement a ses racines dans un mensonge, la négation de la nature obéissante de l'homme. Mary Baker Eddy déclare: « Que l'homme puisse enfreindre la loi éternelle de l'Amour infini, tel fut, et tel est le plus grand mensonge du serpent ! » Ibid., p. 123.
En voyant l'obéissance à la loi morale comme un processus qui nous aide à découvrir notre identité véritable, nous sommes amenés à considérer que la moralité n'est pas tant une question de savoir comment nous devons nous comporter qu'un processus nous permettant de découvrir qui nous sommes. Agir de façon immorale obscurcit notre identité. Cette conception plus profonde de la moralité, une fois comprise, refrène puissamment toute tentation d'enfreindre la loi morale, car personne ne désire réellement nier son véritable moi.
Tout manquement à l'exigence de la loi divine d'aimer Dieu suprêmement et son prochain comme soi-même doit être considéré comme une illusion et traité sur cette base. L'illusion résulte de l'influence hypnotique de l'entendement charnel, la mentalité fausse qui croit qu'elle peut choisir de ne pas obéir à la Divinité. Les croyances de cet entendement erroné voudraient dissimuler la conscience légitime qui constitue notre seule identité véritable. En comprenant que la loi divine de perfection est suprême et qu'en réalité l'obéissance de l'homme à cette loi ne vacille jamais, nous commençons à surmonter toute tendance immorale et à manifester sans relâche notre amour pour Dieu et pour notre prochain. Nous découvrons le royaume de Dieu au-dedans de nous, les lois de l'harmonie, de la santé et de la paix auxquelles le moi spirituel adhère de façon constante.
Les enseignements et les œuvres de Christ Jésus sont une démonstration sublime tant de la loi divine que de l'obéissance. Ses enseignements n'étouffent pas le tonnerre du Sinaï, ils l'amplifient. Le Maître dit: « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » Matth. 5:17. Toutefois, le Maître fit plus que Moïse et il montra, par l'œuvre désintéressée de sa vie, que seul l'amour peut accomplir la loi de Dieu.
Les Béatitudes indiquent les états de pensée dans lesquels les impulsions chrétiennes l'emportent sur les inclinations mortelles et où les faits de l'identité réelle deviennent les lois dominantes de l'existence. « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » Matth. 5:8., par exemple, indique le fait spirituel de la pureté innée de l'homme. Cette pureté est un fait, parce qu'un Dieu tout-puissant et bon ne peut rien connaître de moins que la perfection de Sa création et puisque rien n'existe, en dehors de Sa totalité, qui puisse entacher Son œuvre. Ce que Dieu connaît revêt l'autorité de la loi, parce que Sa loi est suprême. Ce que Dieu connaît de l'homme constitue donc la loi de la pureté et en même temps impose l'obéissance à cette loi.
Jésus guérissait grâce à la profonde conscience qu'il avait de la nature de l'homme, respectueuse de la loi. Toute maladie et tout péché représentent une prétendue insubordination, ignorante ou intentionnelle, à la loi de Dieu. Puisque Jésus voyait clairement que la nature de l'homme est toujours gouvernée par la loi divine d'harmonie, il traitait la discordance comme un mensonge, ou fausse croyance. Jésus détruisait la crainte, l'orgueil et l'égoïsme, source de maladie — tout ce qui prétendait être en conflit avec la loi divine — en comprenant que la loi divine de l'Amour est suprême. La santé de l'homme était ainsi révélée et la guérison s'ensuivait. A l'homme à la main desséchée, il dit: « Étends ta main » Matth. 12:13., et ce commandement reposait sur toute l'autorité de la loi divine de santé qui en réalité n'avait jamais cessé de gouverner l'identité de cet homme.
De nos jours, la loi de Dieu et l'explication de la véritable nature de l'obéissance ont trouvé leur expression claire et complète dans la Science Chrétienne. Cette Science révèle que Dieu est le Principe divin, l'Amour, la source de toute loi et que l'homme est Son idée spirituelle perpétuellement obéissante. Elle explique que les lois de Dieu, codifiées par Moïse et démontrées par Jésus grâce à la guérison, constituent une Science immuable. La Science étant la loi universelle, elle peut être démontrée par n'importe qui, n'importe quand.
De plus, la Science Chrétienne analyse le mode d'opération des lois matérielles erronées tout en expliquant comment combattre leur influence. Elle révèle que les lois de la matière sont des types de fausses croyances à une force matérielle. Ces fausses croyances voudraient bouleverser l'ordre divin en suggérant que l'identité de l'homme est définie par les lois de la chimie, de la physique et de la biologie et par conséquent exposée à toutes les limites et tensions de l'existence matérielle. Cette théorie déclare que le pouvoir de Dieu, s'il se manifeste, le fait au moyen de la matière et octroie à la matière l'autorité finale sur l'homme. Mary Baker Eddy vit que la loi matérielle ne dérive pas de Dieu, mais qu'elle nie Sa suprématie. Elle attribua toute tendance à désobéir à la loi divine et toute suggestion selon laquelle la volonté de Dieu n'est pas suprême au fait que la matière et ses prétentions sont acceptées en tant que réelles. Elle écrit: « En conséquence, la position que j'ai prise en toute conscience, quant à la dénégation de la matière, repose sur le fait que la matière usurpe l'autorité de Dieu, l'Esprit, et que la nature et le caractère de la matière, l'antipode de l'Esprit, renferment tout ce qui nie et défie l'Esprit, en quantité ou en qualité. » Unité du Bien, p. 31.
La loi physique, avec ses conséquences inévitables, maladie, péché et mort, perd le contrôle qu'elle prétend avoir sur nous dans la mesure où nous comprenons que la matière n'est pas réelle. La dénégation mentale de la matière et de la loi matérielle nous permet de prouver que la loi harmonieuse de l'Esprit est la seule force dans notre vie.
Aujourd'hui, l'humanité profite des bienfaits cumulatifs des œuvres et des enseignements de trois grands personnages qui ont révélé la loi de Dieu: Moïse, Christ Jésus et Mary Baker Eddy. Tout aussi importante que la découverte de la loi spirituelle suprême de Dieu est la découverte que l'homme ne vacille jamais dans son obéissance à cette loi et qu'il n'est jamais, en réalité, subordonné à la loi physique. C'est seulement grâce à notre obéissance infaillible aux lois divines du bien que nous pouvons être conscients de notre véritable identité en tant que reflet de Dieu, libre de toute entrave.
