Nous sommes plus forts que le découragement. Rien ne nous oblige à laisser ce qui n'est qu'un misérable mensonge anéantir nos progrès. La compréhension de notre véritable identité en tant qu'homme réel, l'image de Dieu, le bien — l'idée spirituelle de l'unique Entendement divin — nous immunise contre le découragement; elle nous donne, en fait, la domination sur toutes les prétentions d'un hypothétique entendement séparé de Dieu. En réalité, rien ne peut nous empêcher d'exprimer la perfection, alors que Dieu nous a créés pour la manifester. L'héritage que Dieu nous a donné d'un épanouissement sans limites ne peut jamais nous être retiré. Il ne peut pas être arrêté, pas même si notre apathie nous fait céder à de fausses prétentions.
L'influence néfaste du découragement n'a pas le pouvoir d'envahir la pensée ou d'affaiblir l'existence de ceux qui y résistent par une identification spirituelle exacte d'eux-mêmes et des autres, une identification qui est rendue pratique dans la démonstration de l'omnipotence de l'Esprit, du bien, et de l'impuissance de la matière et du mal. Si, sans le vouloir, nous avons donné au découragement la priorité sur la pratique chrétienne que Dieu exige de nous, nous disposons d'un antidote puissant. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « Si vous croyez au mal et si vous le pratiquez sciemment, vous pouvez immédiatement changer de direction et faire le bien. La matière ne peut en aucune façon s'opposer aux justes efforts faits contre le péché ou la maladie, car la matière est inerte, sans entendement. » Science et Santé, p. 253.
Lorsque nous pensons et agissons de façon spirituellement juste, nous sommes sous la protection d'une loi plus élevée que la prétendue loi mortelle de « sélection naturelle ». La loi de Dieu qui donne la vie éternelle à tout ce qui est bon assure la destruction du découragement et la perpétuité de tout bon travail et de ceux qui l'accomplissent.
C'est ce que Christ Jésus enseigna et prouva. Dans sa parabole des talents, le seul serviteur qui fut réprimandé fut celui qui n'avait même pas essayé d'utiliser le talent que lui avait confié son maître. Le découragement l'arrêta en lui faisant accepter la croyance qu'il ne pouvait pas plaire à son seigneur.
Deux serviteurs firent croître le nombre de talents qui leur furent donnés. Ils avaient sans doute compris et prouvé dans une certaine mesure la loi de cette parabole: « On donnera à celui qui a. » Matth. 25:29.
Il fut en réalité beaucoup donné aux deux serviteurs qui utilisèrent au mieux ce qu'ils possédaient. Chacun d'eux reçut l'éloge suivant: « C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. » Matth. 25:23.
Il est certain que l'éloge fait aux serviteurs qui acquirent quelque chose s'applique à quiconque fait de son mieux pour servir Dieu en fonction de ses capacités, quelles qu'elles soient. Il est sûr aussi qu'il est demandé à chacun de revendiquer la joie de cette récompense certaine, avant même que paraisse la récompense. Alors, on peut dire que pour un chrétien, le découragement est de la désobéissance.
Il faut loyauté et discipline pour manifester une joie authentique lorsque les sens matériels trompeurs semblent s'exprimer publiquement et nous harceler en secret en prétendant que le Christ, la Vérité, nous a laissés nous débrouiller tout seuls et nous a peut-être même abadonnés. Mais les sens matériels illusoires ne font pas partie de notre Entendement réel, Dieu, et nous ne devrions leur accorder aucun crédit. Ils n'ont pas l'honnêteté de se présenter comme des menteurs, car s'ils énonçaient la vérité à leur sujet, ce ne seraient plus des menteurs. La joie que nous éprouvons en travaillant ne pourra s'affaiblir lorsque nous comprendrons en profondeur qu'en raison de la toute présence et de la toute-puissance effectives de la Vérité, du Christ, les mensonges concernant Dieu et l'homme et Son Christ ne sont jamais présents et demeurent donc sans effet.
Le praticien de la Science Chrétienne qui monte la garde avec obéissance et travaille fidèlement selon la méthode présentée dans Science et Santé fait un usage méritoire des talents qui lui viennent de Dieu. Il accomplit beaucoup, même s'il arrive que le travail accompli ne soit pas reconnu par les sens matériels trompeurs. Son travail, effectué avec autorité, aura pour résultat de faire céder ces prétentions des sens illusoires à la substance et à l'intelligence. Les fruits d'un labeur chrétiennement scientifique apparaîtront inévitablement.
Les talents de la compréhension spirituelle et de la démonstration scientifique, bien qu'extérieurement invisibles, inaudibles et intangibles, se multiplient continuellement en temps d'épreuve. Mrs. Eddy commente ainsi la signification spirituelle des talents de la parabole: « Ceux qui sont consciencieux réussissent. Ils sont des élèves fidèles; que l'on dise d'eux du mal ou du bien, ils continuent à travailler pour l'accomplissement du bien; par la patience, ils sont héritiers de la promesse. Sois actif, et, même s'il tarde à venir, ton succès est certain: l'effort, c'est le triomphe; et... tu as été fidèle en peu de choses. » Écrits divers, p. 340.
Dans notre être réel, nous possédons tout ce que Dieu donne, maintenant et toujours. Si nous avons travaillé dur et longtemps pour en être conscients, le tourment provoqué par l'incertitude du résultat peut nous amener au découragement. En ce cas, nous pouvons tirer profit de certaine conversation qui eut lieu entre Mrs. Eddy et l'une de ses élèves. Elle demanda à l'élève à trois reprises ce qu'elle ferait si elle traitait un cas qui refusait de céder. L'élève avoua finalement que si le mal n'avait toujours pas cédé, elle abandonnerait. Mrs. Eddy répondit alors: « Et c'est justement cela que vous ne devez absolument pas faire. » We Knew Mary Baker Eddy (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1979), p. 94.
Nous apprendrons, en fin de compte, qu'il n'existe pas de renoncement. Alors, nous ne nous laisserons plus retarder par le découragement. Nous exercerons notre domination sur lui et continuerons à grandir spirituellement.
L'erreur ne fait pas le poids devant la pratique de la Science Chrétienne. En réalité, la Science Chrétienne démontrée est plus qu'un antidote contre le découragement. La démonstration exclut le découragement.