La Vie est Dieu, et l'identité est le reflet individuel de la Vie divine. Toutes les identités reflètent la Vie, Dieu, qui est leur origine. Dans Science et Santé de Mrs. Eddy, nous lisons ceci: « L'Entendement divin maintient distinctes et éternelles toutes les identités, depuis celle d'un brin d'herbe jusqu'à celle d'une étoile. » Science et Santé, p. 70. Pas une seule identité ne peut faire défaut. Toutes ensemble, elles expriment la plénitude de la Vie divine, la symphonie infinie de la création.
La vie de l'homme réel n'est pas un incident biologique dans l'évolution d'un univers matériel. La matière n'a pas conscience d'être et n'a pas d'existence en dehors de la pensée mortelle. Ce qu'on appelle matière est l'état subjectif de l'entendement mortel irréel, c'est son concept de substance, de causation et d'effet matériels.
L'être de l'homme n'est pas séparé de Dieu et n'existe pas indépendamment de Lui. Disons plutôt que l'identité de l'homme est le reflet de Dieu.
La pensée gouverne le corps humain. Sans la pensée, le corps ne peut rien faire de lui-même; il ne peut manifester aucune vie. La condition corporelle terrestre d'une personne exprime un état subjectif de pensée.
Il faut alors se poser la question: Quel est ce « moi », cette identité qui pense de cette façon ? L'homme n'est-il pas l'enfant de Dieu selon la révélation du Christ ? L'enfant de Dieu peut-il être conscient de quelque chose d'autre que de ce qui est contenu dans l'Entendement divin ?
Quelle est donc cette sorte de « moi » qui pense ou craint ou éprouve quelque chose d'autre que l'harmonie et la perfection infinies de l'Entendement divin ? C'est uniquement ce que Mrs. Eddy appelle l'entendement mortel. L'entendement mortel est une suggestion qui se présente à une personne comme étant sa propre pensée. C'est la tentation, ou le serpent, qui dit: « Vous serez comme des dieux. » Gen. 3:5. Dans le terme « mortel » se trouvent inclus le temporel, le limité et l'irréel, car seul ce qui ne cesse jamais, ne meurt jamais, est, en dernière analyse, réel.
Si je dis et pense: « Je suis malade » ou « Je suis malheureux », je devrais savoir que c'est l'entendement mortel en réalité qui dit cela et qui trouve son expression dans ce qu'on appelle matière. Ainsi ce n'est pas mon moi réel qui dit: « Je suis malade. » Cette déclaration est un mensonge à mon sujet et, si j'y croyais, il aurait ce qu'on pourrait appeler une existence fictive.
Ainsi que l'écrit Paul aux Romains: « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi. » Rom. 7:19, 20. Cette impression d'un entendement mortel personnel provient de l'acceptation de la suggestion que le mensonge proféré à mon sujet et au sujet de l'homme en général constitue ma propre pensée. Mais, je le répète, il ne s'agit que d'une pensée suggérée que je considère à tort comme étant ma propre pensée.
Nous n'avons pas une existence double, l'une mortelle et matérielle et l'autre immortelle et spirituelle. Il nous faut distinguer la vérité du mensonge. La vérité est que l'homme est spirituel et immortel. Le mensonge est que l'homme est matériel et mortel. La croyance que l'homme est un mortel matériel n'est qu'un mensonge au sujet de l'homme, et n'est pas du tout l'homme.
Nous ne devenons pas immédiatement conscients de la vérité avec toutes ses conséquences, c'est pourquoi un processus s'instaure. Ce processus comprend des phases temporelles de conscience humaine jusqu'à ce que cette conscience s'éveille à la Vérité éternelle, absolue.
Par conséquent, je ne peux pas vraiment connaître ma véritable individualité tant que j'accepte le mensonge que je suis matériel et mortel. Il est essentiel de saisir clairement les notions de temps et d'éternité. Les limitations et le mal qui semblent actuellement présents n'existent pas dans l'éternité. Lorsque je secouerai le rêve d'une individualité mortelle, je constaterai qu'en réalité je n’ai jamais été inclus dans ce rêve. On ne peut pas s'éveiller du rêve de la matérialité en recherchant la cause de ce rêve; mais il faut plutôt le voir comme le néant, un mensonge, et partir de là. Rien de ce qui est imparfait et non spirituel n'a de réalité dans l'éternité. Seul ce qui a un fondement éternel est réel, dans le sens vrai du terme.
Comment une identité qui est l'expression de Dieu peut-elle être sujette aux suggestions erronées de l'entendement mortel et s'y laisser prendre ? En réalité, elle ne le peut pas. La notion entière de mortalité n'a rien à voir avec mon identité véritable et n'a jamais eu rien de commun avec elle.
Dans son livre Christian Science: Its Encounter with American Culture (La Science Chrétienne: sa rencontre avec la culture américaine), Robert Peel traite de cette question de la façon suivante: « Il est juste que nous envisagions ici la question philosophique de fond soulevée par la Science Chrétienne. Dans un univers spirituel parfait créé par un Entendement infini parfait, comment un concept erroné de Sa création pourrait-il jamais naître ou même sembler naître ?
« Mrs. Eddy était bien au fait du problème. Maintes fois elle se rèféra à l'existence humaine comme étant une “énigme”. S'il existait une réponse rationnelle à l'énigme, si l'illusion mortelle pouvait être “expliquée”, alors le mal ou erreur aurait une place rationnelle dans l'univers, il ferait partie de la perfection divine. Et à cette hypothèse, Mrs. Eddy oppose un “Non!” catégorique. » Christian Science: Its Encounter with American Culture (New York: Holt, Rinehart and Winston, 1958), p. 92.
Nous devons faire bien attention à ne pas accepter des suggestions de l'entendement mortel. Nous devons surveiller nos pensées.
La démonstration, qui se manifeste toujours par une croyance améliorée, est accélérée quand nous montons la garde à la porte de notre pensée. Chaque suggestion d'inharmonie doit être niée et, à sa place, la vérité spécifique convenant à la situation ou à la prétention erronée de l'entendement mortel doit être implantée. La prise de conscience de la vérité spirituelle absolue détruit la fausse conscience d'imperfection. De cette façon, il entre dans notre conscience et dans notre existence actuelle une plus grande mesure de l'harmonie et de la perfection de la création divine. Cette individualité mortelle supposée abandonne ses conceptions mortelles, et la véritable individualité — le reflet divin — devient de plus en plus apparente. Paul dit: « De même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste. » I Cor. 15:49.
Le point décisif dans la connaissance de la véritable identité, c'est le point où l'on considère le « moi » comme mortel ou immortel. Dans la mesure où nous percevons l'identité immortelle de l'homme, le divin touche l'humain. Science et Santé nous dit: « L'entendement mortel est la harpe aux nombreuses cordes qui fait entendre la discorde ou l'harmonie, selon que la main qui l'effleure est humaine ou divine. »Science et Santé, p. 213.
Ce que l'on voit dans le genre humain comme une étincelle divine est en réalité l'émergence de notre véritable identité spirituelle et l'indice de l'unité inséparable de Dieu et de l'homme — unité qui fut réalisée sur le plan humain en Christ Jésus. Jésus représentait le Christ, l'idée de filialité ou d'unité de l'homme avec Dieu. Dans la mesure où nous nous pénétrons de l'idée-Christ, la croyance à une existence ou pensée quelconque séparée de Dieu disparaît.
La question cruciale est celle-ci: A quoi est-ce que je m'identifie ? A un sens personnel de moi-même ou à Dieu, en tant que Son expression individuelle ?
Si je me perçois comme défini par Dieu en tant que Son expression individuelle, alors je ne peux reconnaître qu'un seul Je Suis et Son expression individualisée. Dans la mesure où nous revendiquons la Vie divine comme notre Vie et refusons d'admettre la suggestion d'un entendement personnel limité, notre conscience s'emplit des idées illimitées de l'Entendement divin. Alors, tout naturellement, les indices de pénurie — qui résultent d'un penser matériel limité — cèdent.
Nous verrons l'abondance, la santé et le bonheur comme la condition légitime de la véritable identité de l'homme en tant qu'expression spirituelle de Dieu, l'Entendement divin, et nous vivrons la santé et le bonheur dans la mesure où nous serons capables de nous identifier à notre vraie source. La Vie divine est éternelle et son expression dans toutes les identités est indestructible.
Quand nous nous éveillerons complètement à notre véritable identité spirituelle, nous dirons finalement avec le Psalmiste: « Je m'éveille, et je suis encore avec toi. » Ps. 139:18.
De loin l'Éternel se montre à moi: 
Je t'aime d'un amour éternel ;
c'est pourquoi je te conserve ma bonté.
Jérémie 31:3
    