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Séparer la politique et le travail d’église

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1982


Un des dialogues les plus intéressants de la Bible et peut-être l’un des plus importants (pour l’Église chrétienne) est celui qui suivit la question que Jésus posa à ses disciples: « Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Voir Matth. 16:13–18.

Les réponses témoignèrent d’opinions variées: « Jean-Baptiste », « Élie », « Jérémie, ou l’un des prophètes ». Mais ensuite Jésus demanda l’opinion de ses disciples eux-mêmes. Ce que Pierre répondit alors, et le commentaire de Jésus ont donné au monde un point de vue remarquablement nouveau sur ce qu’est l’Église, un point de vue qui élève l’activité religieuse au-dessus des limitations de la personnalité humaine.

Les réponses des disciples à la première question de Jésus quant à l’opinion générale se centraient sur la personnalité de Jésus en tant que « Fils de l’homme ». Mais Pierre répondit: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Mrs. Eddy interprète comme suit la question de Jésus: « ... Qui ou qu’est-ce qui est donc capable de faire cette œuvre, si mystérieuse pour l’entendement populaire ? » et la réponse de Pierre: « ... le Messie est ce que tu as déclaré: Le Christ, l’esprit de Dieu, de Vérité, de Vie et d’Amour, qui guérit mentalement. » Science et Santé, p. 137.

Pierre réussit à discerner la différence entre l’être humain et le Christ éternel que Jésus démontrait. Le Christ était la vraie idée de Dieu, le moi réel de l’homme, que Dieu savait permanent et spirituel. Jésus bénit Pierre et donna ainsi une leçon éternelle quant à l’avenir de l’Église chrétienne. Mrs. Eddy interprète ainsi les paroles de Jésus: « ... Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre (en grec petros) je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts (l’hadès, les enfers ou la tombe) ne prévaudront point contre elle. » Et elle explique: « En d’autres termes, Jésus se proposait de fonder sa société, non sur le Pierre personnel en tant que mortel, mais sur la puissance de Dieu sur laquelle reposait la confession que fit Pierre du vrai Messie. » Elle poursuit ainsi: « Dès lors il était évident pour Pierre que la Vie, la Vérité et l’Amour divins, non une personnalité humaine, était le guérisseur des malades, un roc, une fondation solide dans le royaume de l’harmonie. » Ibid., p. 137–138.

En répondant à la question de Jésus, Pierre vit autre chose qu’un mortel, à savoir le Christ. Jésus vit dans la réponse de Pierre autre chose qu’un mortel, à savoir le Christ sur lequel fonder son Église. Oui, son Église devait se fonder sur le Christ guérisseur, la Vérité, et aller de l’avant grâce à lui, grâce au Principe divin et non grâce à la personnalité humaine. Mrs. Eddy perçut les ramifications métaphysiques les plus profondes de l’Église dont Christ Jésus avait eu la vision. Elle en décrit ainsi la puissance et la substance spirituelles: « Église. La structure de la Vérité et de l’Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède. » Ibid., p. 583.

Nous accroissons l’efficacité de notre église aujourd’hui lorsque nous discernons l’idée spirituelle de l’Église et la démontrons. Mais comment en faisons-nous la démonstration ? Quel genre d’action devonsnous engager ? Quels sont les buts et les objectifs qui nous guident vers ce concept plus élevé, ce sens purement spirituel de l’Église ? Poursuivant sa définition par quelques considérations d’un caractère hautement pratique, Mrs. Eddy écrit: « L’Église est cette institution qui donne la preuve de son utilité et qui, ainsi qu’on le constate, ennoblit la race, réveille des croyances matérielles la compréhension endormie en l’amenant jusqu’à la perception des idées spirituelles et à la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, l’erreur, et guérissant les malades. »

Voilà un énoncé riche en action, en directives et en exigences. Mieux nous saisirons le fait que notre église est une institution encourageant la guérison plutôt que simplement l’action conjuguée d’un groupe de mortels, et plus nous nous éloignerons de l’erreur selon laquelle toute organisation humaine doit être essentiellement politique. Pareille erreur s’appuie sur la supposition que tout effort en direction d’un travail en commun aboutit en fin de compte au fait que certains mortels imposent aux autres leur domination, leur gouvernement et leurs décisions.

L’Église du Christ, Scientiste, a une occasion unique de pouvoir préserver l’activité d’église dans le cadre inspiré par Christ Jésus et défini spécifiquement par Mrs. Eddy. Lorsque nous faisons nôtre cette vision, l’organisation humaine s’affermit et elle est mieux comprise; et lorsque nous l’appliquons à des problèmes particuliers, les membres font des progrès spirituels.

Supposez que les membres de votre église ne soient pas d’accord sur une question. Les gouvernements humains trouvent souvent la solution d’un différend au moyen de manœuvres politiques où jouent des influences personnelles et des échanges d’avantages personnels. Il arrive parfois que des membres d’église soient inconsciemment tentés de suivre une ligne de conduite semblable. Mais ce ne sera pas le cas s’ils songent à la signification du roc sur lequel Jésus a fondé son Église. Celle-ci n’était pas fondée sur une personne humaine. Elle était fondée sur le Christ qui guérit.

Ceux qui discernent le fait que l’Eglise est essentiellement spirituelle et comprennent que son but est de guérir considéreront que les désaccords sont davantage une occasion pour le Christ de régénérer la vie des membres qu’une situation où opinions et points de vue des membres doivent être manœuvrés en direction de certaines positions. Si l’on manquait d’inspiration, on pourrait parfois considérer l’église comme un forum où s’affrontent les volontés. Partant d’un point de vue plus lucide, on trouvera, au sein même du conflit, une occasion d’ « ennoblir la race », de « réveiller... la compréhension endormie » tout en « guérissant les malades ». Lorsque les décisions de tous ordres sont prises en gardant présents à l’esprit ces objectifs, (et ce sont là les véritables objectifs de notre église) ces décisions se mettront en place harmonieusement.

Si quelqu’un insiste sur un point de vue qui n’est pas le nôtre, il nous faut peut-être examiner nos propres pensées pour voir si notre désir principal est de nous unir à « tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède ». Ou bien le désaccord est-il devenu plutôt pour nous une question de se ranger du côté de certains et de s’opposer à d’autres ? S’il en est ainsi, nous sommes dangereusement perchés sur une pente qui nous amènera à des manœuvres humaines délibérées plutôt qu’à la démonstration de la volonté du Principe divin.

Pour déterminer si une question est résolue d’une façon conforme à la véritable idée de l’Église au lieu d’être un objet de manœuvres politiques, nous devons nous demander si nous sommes vraiment en train d’acquérir un plus grand respect de l’intégrité de ceux avec qui nous sommes en désaccord. Quand bien même nous aurions des opinions différentes quant à la manière d’accomplir un certain objectif humain, renforçons-nous notre unité spirituelle en discernant l’unicité de Dieu, Son amour et Son intelligence indivisibles ?

Assurément l’activité au sein de l’église comporte la prise de décisions; elle comprend, bien entendu, le travail en commun, le fait de soutenir la majorité et de respecter la minorité. Toutes ces actions, cependant, devraient s’inscrire dans le contexte de la mission curative de notre église, et nous devrions abandonner de plus en plus l’approche purement politique de l’administration des affaires d’église. A mesure que toutes les religions s’éveilleront au rôle vital de l’Église, qui est la guérison spirituelle, elles délaisseront non seulement les manœuvres politiques au sein de l’église, mais peut-être encore commenceront-elles à se demander ce qu’il serait souhaitable de faire pour diminuer l’influence des églises dans les affaires de l’État.

Quelle que soit la question à laquelle notre église fait face à un moment donné, cela ne devrait pas être un sujet d’opinions, de domination ou de pouvoir personnels. Ce qui importe, c’est de savoir quel est le degré de spiritualité qu’expriment les membres et comment, dans certaines situations de l’église, ils peuvent mettre en pratique leur spiritualité. Tout en progressant dans cette direction, nous ressentirons de plus en plus l’influence de l’idée spirituelle de l’Église.


Celui qui vaincra,
je le ferai asseoir avec moi sur mon trône,
comme moi j’ai vaincu
et me suis assis avec mon Père sur son trône.
Que celui qui a des oreilles
entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

Apocalypse 3:21, 22

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