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L’éthique de la pratique de la guérison — 2

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1982


La méthode de guérison en Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) amène le sens humain à reconnaître chaque jour un peu plus que l’Amour divin est à notre portée avec le pouvoir infini de guérir et de sauver. Pour la pensée humaine, il semble tout à fait inconcevable qu’il puisse exister un pouvoir spirituel capable de guérir, invisible aux sens, mais pourtant accessible à l’humanité. Toutefois, les guérisons innombrables et importantes accomplies en s’appuyant totalement sur le Père-Mère Dieu — en particulier celles que fit Christ Jésus, comme celles de ses premiers disciples et, de nos jours, celles qu’accomplit la Science Chrétienne — témoignent du pouvoir guérisseur que Dieu donne, pouvoir que l’on découvre en comprenant ce que le Sauveur a enseigné et accompli.

Notre Maître a défini la source de ce pouvoir bienfaisant qui guérit par ces mots: « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » Jean 14:10. Il dit aussi clairement que ce pouvoir est à la portée de ceux qui sont ses disciples fidèles: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » 8:31, 32.

Il existe un rapport logique entre la théologie de la Science Chrétienne et sa pratique concrète. Ainsi, la prémisse d’un Dieu parfait mène à la conclusion d’un homme parfait à Sa ressemblance. La prémisse du pouvoir tout inclusif du Principe divin, Dieu, aboutit à la conclusion que Sa loi est présente ici-même, et gouverne l’homme en vérité. La prémisse de Sa bonté sans mélange en tant que Vie et Amour infinis conduit à la conclusion que Sa loi et Son pouvoir, quand nous les comprenons et leur faisons confiance, apportent effectivement la santé et le salut.

Prouver ces faits par la guérison exige une spiritualisation de la pensée — une christianisation si profonde de notre caractère et de notre façon de vivre que nous pouvons connaître Dieu et Lui faire confiance. Le reconnaître en tant qu’Amour secourable, plein de douceur, qui nous atteint grâce au contact guérisseur du Christ, la Vérité, cela chasse la crainte de notre cœur et nous permet de nous reposer sur Lui, totalement et sans réserve. La pensée humaine est ainsi empreinte d’un sens d’humilité, de profond respect et de foi inébranlable. Une telle foi est bien plus qu’un espoir, une émotion ou une croyance. Elle se fonde sur une compréhension scientifique de l’omnipotence et de la présence immédiatement accessibles de l’Amour divin — compréhension perçue et ressentie jusqu’au fond de l’être lorsque l’on prie avec ferveur.

Les guérisons surprenantes qu’accomplit cette méthode purement spirituelle trouvent leur explication dans cette confiance sincère et spontanée que nous mettons dans la bonté et le pouvoir de l’Amour infini qui inclut tout. Par une image, Christ Jésus souligna le fait qu’il est logique de se reposer entièrement sur Dieu, lorsqu’il parla de la vision pure qui éclaire tout le corps. Il ajouta: « Nul ne peut servir deux maîtres. » Matth. 6:24. Mary Baker Eddy soutient cette norme en termes pratiques quand elle écrit dans le livre d’étude de la Science Chrétienne: « Il est impossible de travailler en partant de deux points de vue différents... L’obéissance à la loi matérielle empêche l’entière obéissance à la loi spirituelle, loi qui triomphe des conditions matérielles et met la matière sous les pieds de l’Entendement. Les mortels supplient l’Entendement divin de guérir les malades, et aussitôt, en se servant de moyens matériels, ils excluent l’aide de l’Entendement, agissant ainsi contre eux-mêmes et leurs prières, et désavouant la faculté que Dieu a donnée à l’homme de démontrer le pouvoir sacré de l’Entendement. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 182.

Se conformant à ce qui précède, le praticien de la Science Chrétienne adhère strictement aux seuls moyens spirituels qui constituent sa norme déontologique dans le domaine de la pratique. En priant il s’appuie sans réserve sur les lois spirituelles et rédemptrices de Dieu plutôt que sur les lois de la physiologie, de la biologie ou des théories médicales conçues par l’homme.

Aucune contrainte mentale, ni aucune autre forme de contrainte ne sont exercées sur le patient. Le praticien peut expliquer son engagement envers la norme éthique de la Science Chrétienne, dans l’exercice de sa pratique, sans s’efforcer d’exercer une influence ou une pression quelconque; le patient est toujours libre de décider s’il désire continuer à être traité en Science Chrétienne ou se tourner vers d’autres méthodes.

En fait, s’il existe un élément quelconque de contrainte, il est probable qu’il provient non pas de la Science Chrétienne mais plutôt de ceux qui préconisent un traitement physique. Comme le fait ressortir Mrs. Eddy: « La croyance universelle à la physique s’oppose aux vérités hautes et puissantes de la métaphysique chrétienne. Cette croyance générale erronée, qui soutient la médecine et produit tous les résultats médicaux, agit contre la Science Chrétienne; et il faut qu’il y ait du côté de cette Science un pourcentage de pouvoir qui l’emporte puissamment sur le pouvoir de la croyance populaire pour guérir un seul cas de maladie. » Ibid., p. 155.

Étant donné que le traitement chrétiennement scientifique repose en fait totalement sur la toute-puissance de l’Entendement, Dieu, tout recours à des moyens matériels pour obtenir une guérison — pillules, tranquillisants, régime, exercice, drogues ou traitement médical — représente une déviation de la méthode de la Science Chrétienne et n’est pas en accord avec elle. Si une personne a recours à ces divers moyens, cela n’autorise pas les autres à condamner le patient, ou le patient à se condamner lui-même. Cela ne signifie pas non plus que le pouvoir de guérison de la loi de Dieu soit limité. En fait, cela révèle la nécessité d’une compréhension plus profonde de cette grande Vérité qui guérit bel et bien grâce aux seuls moyens spirituels. Et cela devrait encourager le patient à obtenir un sens toujours plus grand de la présence secourable de l’Amour divin en toutes circonstances. Quant aux autres, ce devrait être pour eux l’occasion de manifester cette compassion chrétienne et cet intérêt plein d’amour qui contribuent à fortifier ceux qui souffrent et luttent.

Le fait qu’un recours à des méthodes médicales constitue un écart par rapport à la méthode et aux normes éthiques appliquées en Science Chrétienne n’est pas une question de préjugés ou d’hostilité envers les autres systèmes de guérison; il s’agit là simplement de la différence entre ce qui est et ce qui n’est pas efficace dans la guérison métaphysique. Essayer de s’appuyer simultanément sur des moyens matériels et spirituels serait illogique et contradictoire; chacune de ces méthodes tend à annuler l’efficacité de l’autre. Comme le déclare le livre d’étude de la Science Chrétienne: « Tant que la matière sera la base de la pratique, la maladie ne pourra être traitée efficacement par le processus métaphysique. » Ibid., p. 456. Essayer d’adopter à la fois des moyens physiques et spirituels de guérison, c’est essayer de partir de deux points de vue différents: cela ne peut réussir. Essayer de monter deux chevaux allant dans des directions opposées n’est guère pratique.

Il en va de même pour ce qui est des questions de diagnostic médical. Le diagnostic physique tend généralement à détourner l’attention de la nature spirituelle de l’homme, à la détourner de la cause et de l’effet spirituels, de ce qui doit être guéri mentalement. Un praticien de la Science Chrétienne ne tente jamais de faire un diagnostic physique ou de donner un nom à la maladie; c’est en dehors du domaine de sa compétence et exclu par l’éthique chrétienne de la Science Chrétienne. Il s’adresse exclusivement aux éléments mentaux spécifiques qui sont à la base de la maladie et de la discordance, et parmi lesquels figure la croyance fondamentale que l’homme est un organisme matériel; et il maintient les vérités métaphysiques qui chassent de telles erreurs et apportent la guérison.

Le diagnostic médical, traitant de la matière, et le diagnostic métaphysique, traitant entièrement des éléments mentaux qui constituent la maladie, ne peuvent être utilisés ensemble au niveau du pronostic ou de la thérapeutique. L’un prévoit des remèdes physiques de fabrication humaine, tandis que l’autre fait appel aux qualités efficaces, vivifiantes, de la Vérité, qui donnent la santé, et que prodigue l’Amour. Adopter une méthode matérielle détourne celui qui guérit métaphysiquement des vraies questions en jeu, encourage la crainte et tend à invalider le traitement métaphysique.

Fidèle aux normes éthiques scientifiques, le praticien de la Science Chrétienne doit prendre ces questions en considération lorsqu’il décide des cas qu’il acceptera ou pour lesquels il continuera à travailler. La question cruciale dans le traitement est la suivante: En quoi le patient a-t-il véritablement confiance ? Ainsi qu’il est dit plus haut, le praticien ne dit pas au patient ce qu’il doit faire ou ne pas faire; le patient est toujours libre, soit de continuer à s’appuyer sur des moyens spirituels soit de rechercher une aide différente. Cette décision demeure toujours la responsabilité du patient, mais si le patient choisit de se servir de moyens matériels, le praticien abandonne le cas avec amour, sans condamnation ni reproche et il continue à s’en tenir aux normes qui sont nécessaires à la pratique métaphysique efficace.

Il arrive parfois que certaines situations se présentent où, pour une raison quelconque, il semble n’y avoir pas d’autre choix que d’accepter certains services médicaux. Par exemple, en cas d’obligation légale, là où il n’existe aucune exemption pour ceux qui se font traiter en Science Chrétienne. Mrs. Eddy traite de telles situations avec compassion dans ses références concernant la vaccination obligatoire (voir The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 219 et 344). Dans le livre d’étude, Science et Santé avec la Clef des Écritures, elle se réfère spécifiquement à la réduction de fractures dans certains cas et au soulagement de douleurs violentes afin qu’un Scientiste puisse entreprendre de se traiter mentalement. Comme notre Leader le déclare clairement dans ses écrits, pareilles concessions, constituant une entorse à la méthode adoptée en Science Chrétienne, se présenteront de moins en moins souvent à mesure que nous acquerrons une compréhension fondamentalement saine du pouvoir guérisseur de cette Science et de son éthique pure. La décision, dans chaque cas, appartient à ceux que la question concerne directement; elle n’est jamais subordonnée à des règlements ou à des lois administratives d’église, car il n’en existe pas qui limitent la liberté de décision individuelle de chacun. Une étude attentive des références pleines de sagesse et de compassion traitant des différents aspects de cette question, tout au long des œuvres de Mrs. Eddy, fournira de précieuses directives.

A notre époque d’assurance-maladie, de programmes sociaux subventionnés par l’État, d’éducation et de publicité médicales intenses, il est tout particulièrement important que les Scientistes Chrétiens voient clairement quelles sont les normes éthiques qui procurent une guérison efficace en Science Chrétienne. Ils peuvent et doivent se montrer toujours charitables, compatissants, tendres et aimants à l’égard de ceux qui se tournent vers d’autres moyens de guérison. Cependant leur approfondissement de la Science Chrétienne leur montrera de plus en plus clairement pourquoi le mélange des moyens matériels et spirituels pour guérir est inopérant. Le fait que les Scientistes Chrétiens s’appuient uniquement sur des moyens spirituels repose sur leur compréhension du pouvoir guérisseur toujours disponible de l’Amour divin, sur leur perception de ce qu’est la Science de la guérison-Christ qui permet de prouver ce pouvoir et, bien entendu, sur les preuves pratiques qui confirment cette Science.

[Ceci est le second de deux éditoriaux sur l’éthique. Le premier, qui mettait en opposition la Science Chrétienne avec les systèmes fondés sur l’entendement humain, a paru dans le numéro de mai du Héraut.]

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