Christ Jésus démontra maintes et maintes fois le pouvoir guérisseur et régénérateur de Dieu. Sur la montagne, et le long des chemins, il répondait aux besoins des individus et à ceux des foules. Le nombre n’était jamais un obstacle pour lui. Mais en une certaine circonstance Jésus exigea que les ingérences et le scepticisme humains s’éteignent et soient chassés de la scène.
L’Évangile de Marc relate que la fille unique d’un certain Jaïrus était tombée gravement malade. Voir Marc 5:22-24, 35-43. Celui-ci, chef de la synagogue, demanda personnellement au Maître de venir guérir sa fille. Comme il s’en retournait avec Jésus, un messager vint lui dire que l’enfant était morte. Lorsqu’ils arrivèrent à la maison, les membres de la famille et les pleureuses se lamentaient déjà.
Jésus n’était pas homme à prendre les apparences pour un verdict final. Il s’attacha à la vérité spirituelle de la vie éternelle, la vie qui est maintenue à jamais dans les bras de Dieu, l’Amour divin. Et Jésus réfuta l’image de la mort et du chagrin par cette affirmation inspirée par la Vérité: « Pourquoi pleurez-vous ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. »
Mais les personnes présentes ne comprirent pas la grande réalité de l’être et la continuité ininterrompue de l’existence spirituelle sur lesquelles se fondait Jésus pour dire cela. Ces gens exprimèrent ouvertement leur mépris en raillant et en ridiculisant ce qui, en raison de l’optique étroite qu’ils avaient de la vie immortelle, leur apparaissait comme une affirmation absurde.
Il semble bien, ainsi que le vit Jésus, que ces gens n’étaient pas prêts à accepter le Christ. Conscient de ce fait, il les fit tous sortir. Puis il se tourna vers l’enfant et la rappela à elle. La fille de Jaïrus était vivante.
Aujourd’hui, lorsque nous sommes en face de situations difficiles ou de problèmes physiques à guérir, il est une question fondamentale que nous devons peut-être nous poser. C’est celle-ci: Y a-t-il dans notre propre conscience quelques visiteurs indésirables ? Donnons-nous asile, par exemple, à la colère, à la frustration, à la crainte, au ressentiment, au doute, et ainsi de suite ? S’il en est ainsi, nous devrions les faire tous sortir, de même que Jésus fit sortir les pleureuses de la maison de Jaïrus, car une telle disposition d’esprit fait obstacle à la pureté de pensée et d’intention qui est le fondement même de la guérison en Science Chrétienne. Nous devrions nous assurer qu’aucun élément de notre pensée ne raille le Christ et son effet rédempteur.
La repentance et la régénération sont essentielles à la guérison. Il est certain que nous mettrons plus clairement en évidence la maîtrise du Principe divin, si nous pesons chaque pensée et chaque désir dans la balance de la Vérité. Nos pensées doivent faire preuve de précision spirituelle lorsque nous réfléchissons à ce que nous sommes et à la condition de nos semblables, hommes et femmes, ainsi qu’à Dieu et à Sa création. Nous avons besoin d’un changement radical, voire d’une transformation complète de la conscience humaine. Telle est la mesure de la véritable repentance.
Notre perception se fonde-t-elle en permanence sur les choses spirituelles, sur ce qui est bon, durable, pur, progressif et droit ? Si tel n’est pas le cas, la repentance et la perspicacité, engendrées par la prière honnête, peuvent révéler le fait spirituel opposé nécessaire pour corriger la conception erronée — comme, par exemple, lorsqu’une difficulté telle que l’envie est guérie par la reconnaissance de la valeur spirituelle individuelle de l’homme et de sa plénitude innée. Au lieu de considérer une autre personne comme la cause de nos ennuis ou de nos limitations ou comme possédant quelque chose d’appréciable que nous n’avons pas, nous en arrivons à reconnaître que l’homme inclut déjà — par réflexion — tout ce qui lui est nécessaire. L’homme, l’émanation de l’Ame, reflète toute la beauté et toute la grâce de Dieu. Il est le rejeton de l’Esprit, exprimant l’abondance du bien, la substance illimitée. La manifestation de la Vie n’est jamais privée des joies de l’existence spirituelle. Et lorsque de telles vérités demeurent en nous, elles en arrivent à avoir bien plus de sens que les simples mots. Demeurer avec la vérité — la vivre — transforme et rachète l’existence et le caractère humains, donnant de l’élévation aux mobiles et aux desseins.
Dans la mesure où nous nous détachons d’une perception invertie des choses, comme dans le cas de l’envie, par la compréhension de la véritable individualité de l’homme, nous constatons que tout sens de limitation ou de manque, de frustration ou de désespoir, se dissout. Mais la Science exige davantage qu’une simple affirmation de vérités concernant l’être de l’homme; nous devons également reconnaître honnêtement le péché partout où il apparaît. Alors nous le traitons; car si nous fermons les yeux sur le péché et n’y portons pas remède, nous courons le danger de ne pas déceler ses effets destructeurs dans notre existence. Mrs. Eddy exprime cela sans ambages: « Examinezvous, et voyez ce que le péché exige de vous, et dans quelle mesure, et jusqu’à quel point vous admettez la validité de cette prétention, ou vous vous y soumettez. La connaissance du mal qui amène la repentance est la phase la plus riche d’espoir de la mentalité mortelle. Même une faute anodine doit être vue comme une faute afin d’être corrigée; alors combien plus devrait-on voir ses péchés et s’en repentir, avant qu’ils puissent être réduits à leur néant primitif ! » Écrits divers, p. 109.
En fait, nous ne pouvons légitimement nous identifier à l’image et à la ressemblance de Dieu si ce n’est dans le contexte chrétien de la lutte contre le péché qui reste à détruire et dans un début de victoire. C’est alors seulement que nous établissons une base ferme pour affirmer et prendre conscience que Dieu, le bien, est Tout, et que le mal n’a ni place, ni pouvoir, ni substance. Nous en venons à voir plus clairement comment éliminer le péché par la prière chaque fois qu’il se présente à nous — grâce à une compréhension et à une acceptation de l’influence rédemptrice et toujours présente du Christ. C’est ce genre de repentance radicale qui transforme l’existence, qu’il nous faut exercer. Comme le fait aussi remarquer Mrs. Eddy: « Lorsqu’il est entièrement gouverné par l’unique Entendement parfait, l’homme n’a aucune pensée pécheresse et il n’aura aucun désir de pécher. » Ibid., p. 198.
La persévérance est souvent nécessaire. Nous devons non seulement rectifier notre façon de penser, mais nous devons veiller à ce que nos actes soient à la hauteur de nos idéaux. Nous pouvons toujours faire davantage pour aller dans le sens indiqué par Jésus. Dans la mesure où nous suivons cette direction, la lumière du Christ apparaît, et nous discernons l’homme de plus en plus dans l’éclat de son être véritable: l’image de l’Ame. Et cela guérit.