L’existence humaine paraît être une suite de problèmes entrecoupée de moments où les choses vont mieux temporairement. Mais lorsque nous trouvons la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce), les choses commencent à avoir meilleure allure; nous avons des guérisons convaincantes; craintes et doutes sont en voie d’être surmontés. Toutefois, il se peut qu’à un moment donné, nous ne soyons pas tout à fait satisfaits. Peut-être n’avons-nous pas réussi à résoudre certains problèmes. Il y a quelque chose qui manque et nous commençons à nous demander ce que c’est.
Il se pourrait que nous ayons visé trop bas. Nous avons peut-être considéré la Science comme un simple moyen d’obtenir des améliorations sur le plan humain. Un examen honnête de soi-même pourrait alors révéler que notre première réaction n’a pas été la recherche de la Vérité et le désir de démontrer ses possibilités les plus grandes. Lorsque, par l’élévation de la pensée que Dieu nous donne, ou par la souffrance, nous sommes finalement prêts à céder humblement à la Vérité, nous nous rendons alors compte que notre véritable désir est de connaîre la réalité spirituelle et notre volonté de sacrifier nos fausses croyances et notre attachement à la chair pour atteindre ce but.
Une fois parvenus au point où nous entretiendrons ces motivations plus élevées, nous ne nous laisserons pas décourager si nous rencontrons des moments difficiles et que les problèmes se dressent devant nous comme des montagnes. Nous suivons les traces de notre Maître, Christ Jésus, qui a dit: « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » Matth. 16:24. Et tout comme dans la vie de Jésus, la lumière sainte de la réalité qui se déroule détruit les ombres de la résistance matérielle.
Lorsque notre but est d’arriver à la totalité de la bonté divine, toute croix à porter ou coupe d’amertume à boire cesse de nous accabler. Les vicissitudes de la vie quotidienne s’estompent lorsque nous fixons nos regards sur la vision spirituelle qui s’offre à nous. Comme le dit saint Paul: « Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » II Cor. 4:17, 18.
En recherchant les choses « qui sont invisibles », nous découvrons que notre séjour terrestre s’améliore de bien des façons. La vie devient plus belle et plus satisfaisante. Toutefois nous ne laissons pas les satisfactions humaines retarder nos progrès spirituels. Nous savons qu’elles ne constituent pas une fin en soi.
En obéissant à Jésus, qui nous a recommandé de nier un faux sens du « moi », nous nous attaquons à la mentalité matérielle et nous la remplaçons progressivement par l’idée incorporelle de notre seul et unique Entendement. Suivre le Christ exige effectivement une purification de soi et une préparation du cœur. Mais quand viennent les temps difficiles, ceux qui se sont engagés pour la Vérité porteront volontiers la croix de la haine et boiront la coupe d’amertume. Pourquoi ? Parce que de précédentes épreuves leur ont appris que ces tribulations favorisent l’apparition d’une compréhension plus solide, plus claire de la Vérité, qui inspire et élève.
Cette acceptation volontaire des exigences du progrès spirituel est décrite ainsi dans les Psaumes: « J’élèverai la coupe des délivrances, et j’invoquerai le nom de l’Éternel. » Ps. 116:13. La coupe que nous buvons est, en réalité, une coupe de bénédictions, parce qu’elle nous force à voir la bonté infaillible de Dieu et à apprendre que nous sommes l’objet de Son éternelle sollicitude. Il ne nous est pas demandé d’abandonner quoi que ce soit de véritablement bon, mais seulement un sens erroné du bien et du mal. En vérité, la nécessité devant laquelle nous sommes de découvrir le néant du moi mortel irréel est le signe de la grâce de Dieu. En invoquant « le nom de l’Éternel » pour nous aider à surmonter la nature animale de l’homme mortel, nous recevons la couronne de l’inspiration, l’influence divine de l’Esprit.
Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, nous donne ce conseil: « Une fois encore, je vous l’écris: Affectionnez-vous aux choses d’en haut; aimez-vous les uns les autres; communiez à la table de notre Seigneur; adorez en esprit et en vérité; et si quotidiennement tu adores, tu implores et tu vis la Vie, la Vérité, l’Amour divins, tu auras part au pain qui descend du ciel, tu boiras à la coupe du salut et tu seras baptisé par l’Esprit. » Christian Science versus Pantheism, p. 14.
Être prêt à boire à la coupe que représente une lutte sévère signifie que l’on s’engage sans réserve à triompher des épreuves de façon à progresser sur le plan spirituel. La gratitude pour l’occasion que nous avons d’accéder à de plus grandes révélations de la Vérité permet de maîtriser l’angoisse. Boire de la coupe du Christ, c’est apprendre que la haine, la crainte, la souffrance, qui se détruisent automatiquement, n’ont pas véritablement d’existence. Nous commençons à comprendre qu’en réalité nous sommes en Dieu en tant qu’idées et que nous n’avons que ce qu’Il donne, la santé et la paix. Ainsi que le dit notre Leader dans son poème « Christ, mon refuge »:
Ses grâces viennent alléger
Mon lourd fardeau ;
Baisant la croix, je suis guidé
Au jour nouveau.Écrits divers, p. 397.
Lorsque le mal ou l’injustice nous angoissent, posons-nous cette question: « De quoi s’agit-il vraiment ? » L’affliction ne nous oblige-t-elle pas à baiser la croix et à abandonner une fausse croyance ou un trait de caractère néfaste auquel nous tenons ? Le désir de refléter l’Amour avec obéissance et sans réserve, malgré l’opposition de la propre justification, servira à ouvrir notre pensée à un « jour nouveau ». De cette façon, nous sommes capables de démontrer chaque jour de plus en plus ce que nous sommes vraiment, parce que notre motivation fondamentale est de rechercher et de vivre la Vérité.
Le Maître nous indique le chemin en toutes choses. Comme lui, nous avons une grande mission à accomplir. Comme lui, nous devons nous élever au-dessus de tout sens de matérialité pour parvenir à la conscience de la réalité céleste. Il nous montra que la coupe et la croix nous séparent chaque jour de la croyance à la réalité du mal, séparation qui nous amène à comprendre la bonté de la Vie éternelle et de l’Amour intarissable de l’homme.
Chaque jour, grâce au pouvoir rédempteur du Christ, nous pouvons tous connaître la résurrection qui suit la crucifixion. Ne plaçant aucune confiance dans les moyens matériels, les rites vains, ou la froide rhétorique, nous nous efforçons de connaître Dieu davantage et de refléter Son amour envers toute l’humanité. Nous apprenons à être reconnaissants pour chaque occasion qui nous est donnée d’abandonner tout ce qui est dissemblable au Christ. Des nuages noirs et sinistres peuvent menacer, mais l’arc-en-ciel de la Vérité consolatrice dissipe les ténèbres. Le Christ de Dieu, la lumière de la Lumière, nous apporte l’inspiration dont nous avons besoin, dans la mesure même de nos besoins.
Notre plus grande joie, donc, est de laisser Dieu illuminer notre vie tout comme le fit le Maître. Il montra comment s’éloigner du sens matériel des choses, en démontrant la suprématie de la Vie, de la Vérité et de l’Amour. Bien que le moi mortel s’efforce de faire obstacle à notre succès par la suggestion que nous répugnons à satisfaire aux exigences de la Vérité, notre ferme obéissance à Dieu fait tomber finalement toutes les barrières qui s’opposent à nos progrès. Plus nous comprendrons clairement la valeur de l’inspiration céleste, plus nous la rechercherons assidûment et désirerons en faire l’expérience. Ce désir de comprendre la Vérité n’implique pas de s’écarter des problèmes pratiques pour se réfugier dans des abstractions métaphysiques, bien au contraire, il a pour résultat la solution plus définitive de nos problèmes et de meilleures guérisons pour les autres et pour nous-mêmes.
La coupe d’inspiration que notre Père nous donne est, en fait, le moyen par lequel nous pouvons totalement nous réveiller des illusions de la matérialité. Buvez cette coupe et vous trouverez le chemin du Christ qui mène à la réalité, la conscience qui révèle la suprématie de l’Amour divin.
