On a appris en général aux hommes à croire qu'une personne peut passer à quelqu'un d'autre la responsabilité de son corps. Si le corps est malade, il est recommandé de le faire traiter par une personne versée en matière de corps humains, lui laissant donc ainsi la responsabilité de sa santé. Ce point de vue s'appuie sur la croyance que le corps est un objet matériel composé d'éléments qui, de leur propre gré, peuvent fonctionner mal ou bien.
Mais un grand nombre de gens s'éveillent au fait (que la Science Chrétienne enseigne depuis plus d'un siècle) que le corps reflète et exprime la pensée de l'individu; que la santé ne peut être séparée du concept mental que chacun entretient de soi-même.
Mrs. Eddy nous dit dans Science et Santé: « Prenez possession de votre corps et dominez-en la sensation et l'action. » Science et Santé, p. 393.
Celui qui étudie la Bible en profondeur et à la lumière de la Science Chrétienne apprend à ne plus se considérer comme un mortel. Il travaille plutôt dans la direction de la santé et de la pureté que dépeint Jésus en ces termes: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matth. 5:48.
C'est en reconnaissant que Dieu est l'unique source de la création que nous atteignons ce but. La seule autorité ou le seul pouvoir est donc donné par Dieu et ne peut être exercé que par Dieu et Son enfant. Mrs. Eddy déclare: « L'Entendement est maître des sens corporels et peut vaincre la maladie, le péché et la mort. Exercez cette autorité que Dieu a donnée. » Science et Santé, p. 393. Ce n'est que dans la mesure où nous reconnaissons notre filiation à Dieu, notre identité spirituelle, que nous pouvons vraiment obéir à cette injonction.
Je pensais à cela alors que je servais une église filiale au sein d'un comité pour les statuts et que j'étudiais les Robert's Rules of Order. Cette étude me suggéra une analogie intéressante. Les règles parlementaires stipulent que toute assemblée doit être dirigée par un président qui y exerce juridiction. Si un membre désire prendre la parole, le président doit tout d'abord décider s'il en a le droit. S'il reconnaît ce droit, il lui donne la parole. S'il ne le lui reconnaît pas, le membre doit garder le silence.
Quel rapport y a-t-il avec le corps et avec le moyen d'en prendre « possession » et d'en dominer « la sensation et l'action »? Dans la Bible, Paul, faisant une comparaison entre le corps physique et l'Église du Christ, se réfère aux membres du corps pour ainsi dire comme membres d'une assemblée: « ... le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps... ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres... Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. » I Cor. 12:12, 14, 20.
Chacun de nous, lorsqu'il comprend qu'il est l'enfant de Dieu, pourrait s'imaginer être le président de sa propre assemblée (existence), chargé de la responsabilité de la diriger. Une telle responsabilité n'est pas personnelle et n'est pas une revendication de volonté humaine ou d'ego, mais va plutôt dans le sens qu'indique l'exemple de Jésus: « Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge. » Jean 5:30. Essayer de contrôler le corps en dominant la matière par l'entendement humain est chose inutile. Nous ne pouvons pas imposer la santé par la volonté.
Nous reconnaissons plutôt que, puisque l'homme reflète Dieu, Son expression doit Lui être semblable. Puisque Dieu est parfait, nous, en tant que reflets, sommes aussi parfaits. Comprenant cela, il est possible de commencer à exercer cette domination que Dieu nous a donnée. Mrs. Eddy donne ce conseil: « Réfutez mentalement toute plainte venant du corps et élevez-vous à la vraie conscience de la Vie en tant qu'Amour — en tant que tout ce qui est pur et porte les fruits de l'Esprit. » Science et Santé, p. 391.
Je me suis réveillée une nuit avec de fortes crampes dans les jambes et je fus tentée d'écouter ces suggestions; mais très vite la pensée me vint d'occuper la position de présidente de ma propre assemblée. Sachant que j'étais enfant de Dieu, je pouvais exercer ma prérogative en refusant à une partie quelconque de mon corps de « prendre la parole ». Je me rappelai avoir lu dans Science et Santé: « Les muscles parlent-ils, ou est-ce vous qui parlez pour eux? » Ibid., p. 217.
J'eus vite raison de la situation et tranquillement mais fermement je refusai la parole au « membre », niant que mes jambes puissent avoir le droit de me dire comment elles se portaient. En tant que présidente de mon assemblée (corps) et ayant refusé de reconnaître au membre (les jambes) le droit de parler, je n'ai pas tergiversé, mais j'ai plutôt passé immédiatement aux affaires « à l'ordre du jour ».
Je me suis concentrée entièrement sur la contemplation de mon identité incorporelle, louant Dieu pour Sa toute présence, et j'ai reconnu que ce concept appelé le corps physique n'était pas mon être réel.
La douleur disparut. N'étant pas autorisés par le président à parler, les membres ne pouvaient émettre d'opinion.
Dans la mesure où nous reconnaissons notre identité véritable, notre pure conscience spirituelle, au lieu d'un entendement mortel et d'un corps matériel, et où nous permettons à ce fait de régénérer notre vie, nous sommes chacun le président de notre propre assemblée et en gouvernons absolument les membres.
