La tâche de Moïse n'était certes pas toujours facile. En une certaine occasion, sa sœur la rendit encore moins facile. Ce que Marie fit à Moïse, et la souffrance qui en résulta pour elle, peut nous fournir une indication importante si nous recherchons la guérison.
Marie fut guérie, et c'est là un point essentiel. Mais elle n'aurait pas eu à souffrir si elle avait été plus vigilante. Ainsi qu'Aaron, son autre frère, elle perdit de vue le rôle particulier de Moïse. Moïse comprenait le rapport intime qui l'unissait à Dieu, ce qui l'investit d'une mission incontestable. Marie mit en question ce rôle unique.
Dieu ne parlait-Il pas tout autant à elle, et à Aaron, qu'à Moïse ? Bien entendu, Dieu a toujours été près de chacun de Ses enfants. Mais le point important est que Marie perdit de vue la mission de Moïse, qui était d'énoncer la Parole de Dieu. Bien qu'elle souffrît pour cette raison, elle n'en apprit pas moins une leçon importante. Voir Nombres 12.
Un tel incident peut paraître mineur dans la Bible — bien qu'il ne parût probablement pas aussi insignifiant à Marie. Lorsque, comme elle, nous nous écartons du droit chemin, il est possible que nous aussi nous nous attirions des ennuis. Mais cette histoire montre que nous pouvons être guéris. Nous pouvons progresser spirituellement en tirant enseignement des difficultés qui se présentent à nous. Marie avait rabaissé l'appréciation qu'elle avait de Moïse. Pourtant, lorsque grâce à Dieu cette appréciation fut rétablie, Marie fut rapidement guérie.
La Bible abonde en exemples de personnes qui furent forcées de remettre en question l'appréciation qu'elles avaient d'autrui. Naaman, par exemple, dut apprendre ce qu'était l'humilité. Mais il lui fallut aussi réviser son jugement concernant Élisée, un homme dont il avait tout d'abord pensé qu'il se bornerait à faire disparaître sa maladie. Voir II Rois 5. L'impotent qui se tenait à la porte du temple apprit que Pierre était bien différent des autres passants disposés à lui faire l'aumône. Voir Actes 3. Ceux qui furent capables d'apprécier correctement Christ Jésus découvrirent que c'était là un élément essentiel de leur guérison.
Aujourd'hui nous souffrons parfois en raison de l'appréciation erronée que nous entretenons des autres. Et aujourd'hui également nous pouvons voir l'harmonie se rétablir lorsque nous arrivons à une juste appréciation d'autrui. Néanmoins, la guérison peut parfois être ralentie lorsque nous désirons davantage nous libérer d'un désordre physique que reconnaître que le rôle dévolu à un autre lui a été assigné par Dieu.
Afin de détruire l'inharmonie, il nous faut accepter cette déclaration de Christ Jésus: « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » Luc 17:21. Ce royaume est le ciel; c'est la présence de l'harmonie divine. Mrs. Eddy, parlant de notre but qui est d'acquérir la véritable idée du ciel, l'harmonie, nous dit: « Ce but n'est jamais atteint tant que nous haïssons notre prochain ou avons une fausse appréciation de quiconque a été désigné par Dieu pour proclamer Sa Parole. » Science et Santé, p. 560.
Nombre d'entre nous estiment peut-être que ce point ne présente pas pour eux de difficultés. Grâce à notre étude, nous avons obtenu une appréciation juste des personnages de la Bible. Nous reconnaissons et aimons le rôle de Christ Jésus. Nous comprenons qu'il est indiscutablement le Fils de Dieu et qu'il comprit au plus haut point que Dieu est parfait et que l'homme est l'expression pure de Dieu.
Mrs. Eddy mérite d'être appréciée pour la mission unique qu'elle a remplie dans l'histoire humaine. Parce qu'elle est le disciple qui, à l'époque actuelle, a suivi avec le plus de succès Christ Jésus, elle nous conduit, par ses écrits, à une meilleure compréhension du Christ, la Vérité — à la réalité de l'être même. Elle nous a aidés à voir que le Christ est universel, que la véritable nature de chacun est divine et que saisir ce fait nous met à même de guérir exactement comme Christ Jésus s'attendait à ce que nous le fassions. Notre dette est immense envers Mrs. Eddy pour cette découverte et pour le mouvement qu'elle a établi afin de protéger et de faire connaître cette découverte. Certains ont parfois été guéris de difficultés tenaces lorsqu'ils se sont défaits des préjugés qu'ils entretenaient à son égard ou lorsqu'ils ont triomphé d'un manque d'appréciation envers elle.
Parvenir à apprécier correctement celui qui « a été désigné par Dieu pour proclamer Sa Parole », cela va plus loin qu'il n'y paraît. Lorsque nous assistons à un service de l'église, nous pouvons voir les Lecteurs et le soliste sous cet éclairage particulier. Notre réaction face à un conférencier de la Science Chrétienne peut revêtir le même discernement. Si nous venons écouter la Parole de Dieu en appréciant comme il convient ceux qui ont mission de la proclamer, nous serons plus à même de ressentir l'influence curative inhérente à cette Parole.
Que dire du poste de praticien de la Science Chrétienne ? Supposons que vous soyez le praticien et que vous vous preniez comme patient. Vous voyez-vous découragé, chancelant, manquant d'inspiration ? Alors, vous devez accepter une appréciation meilleure de vous-même parce que vous avez été choisi pour énoncer la Parole de Dieu dans votre propre cas.
Et ce témoignage qui ne vous a pas fait bonne impression lors d'une réunion de témoignage du mercredi soir ? Il y a aussi le voisin qui nous dit quelque chose que nous préférerions ne pas entendre. Voilà quelqu'un qui a certainement des progrès spirituels à faire, mais si nous permettons que ce qu'il a à nous dire soit obscurci par la pensée qu'il ne sait pas grand-chose ou que nous en savons beaucoup plus que lui, nous sommes susceptibles de jouer les Marie: de mésestimer les efforts honnêtes faits par notre prochain pour exprimer la Parole de Dieu. Et cela serait à notre détriment.
Par ailleurs, si nous avons suffisamment de discernement pour reconnaître la nature spirituelle de chacun, notre estimation correcte d'autrui peut nous épargner la souffrance, ou, si nous souffrons, ce discernement est peut-être ce dont nous avons besoin pour nous guérir.
