Des millions de jeunes se rendront à l'école cet automne, certains pour la première fois. Des milliers d'hommes et de femmes occuperont de nouveaux emplois, certains pour la première fois; d'autres s'apprêteront à partir à la retraite. Des familles iront vivre dans des régions qui leur sont étrangères et des bébés arriveront dans un monde qu'ils ne connaissent pas. Tous ces nouveaux départs peuvent se transformer en merveilleux moments de croissance. Ces moments-là s'accompagnent souvent d'un sens d'excitation qui est fait en partie d'anticipation joyeuse, en partie aussi de crainte. La compréhension de ce qu'est la nature éternelle de Dieu et de Son Christ remplace le caractère brutal de ces nouveaux départs par un doux sens de continuité.
Le Christ est la voix qui ne s'éteint jamais et qui nous parle de la présence de Dieu, communiquant Sa connaissance et Sa prescience, faisant coïncider les activités journalières avec la bonté divine immuable. La Science Chrétienne accroît notre amour et notre reconnaissance envers Jésus et nous permet de vivre mieux notre propre vie parce que la Science établit une nette distinction entre Jésus et le Christ. Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de cette Science, écrit: « L'avènement de Jésus de Nazareth marqua le premier siècle de l'ère chrétienne, mais le Christ est sans commencement d'années ni fin de jours. » Quelques lignes plus loin elle ajoute: « Jésus fit allusion à cette unité de son identité spirituelle en ces termes: “Avant qu'Abraham fût, je suis”; “Moi et le Père nous sommes un”; “Le Père est plus grand que moi.” » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 333.
Et s'il s'agit du premier jour que l'enfant va passer dans une maternelle ? Avant même qu'il ne commence à aller à l'école, ce petit enfant, dans son être réel, possédait toute connaissance; il préexistait et coexistait avec Dieu, le Père-Mère infini. Rien n'est nouveau pour la nature Christ de la véritable conscience de l'enfant. Sachant cela, nous voyons qu'il est tout à fait naturel que ce premier jour d'école, comme ceux qui suivent, soit harmonieux, plein d'une douce conscience de la présence de l'Amour.
Il se peut qu'un nouveau départ implique pour nous un travail différent ou un milieu qui nous est étranger et que notre façon habituelle de faire les choses soit à revoir. Peut-être serons-nous à même d'amener une bouffée d'air frais à la situation ou de ressentir à tel point la grandeur de l'être spirituel véritable que nous assimilerons ce changement sans en souffrir. Agir en accord avec la vision du Christ ne constitue jamais une réussite personnelle. Il existe un seul Christ, tout comme il n'existe qu'un seul Dieu, et notre nature Christ se manifeste par une compréhension et une appréciation mutuelles.
De nouveaux départs impliquent presque toujours de nouvelles relations et comprendre ce qu'est le Christ permet de faire toute la différence entre la chaleur d'une affection mutuelle et l'assujettissement à des sentiments exclusifs anormaux et inutiles. Celui qui est conscient de sa véritable identité peut faire des merveilles en dissipant la crainte et les soupçons qui tenteraient de la justifier. Étant en harmonie avec la vérité spirituelle, éternelle, il est naturellement moins conscient de l'identité matérielle et moins troublé par les apparences superficielles, tout en n'étant pas inconscient de ce qui pourrait être un réel danger. Cette sorte de « conscience de soi » bénit les autres tout en nous libérant du choc d'avoir à être une nouvelle personnalité, étrange et pouvant même représenter un danger.
Comprendre l'universalité et l'unicité du Christ permet aux amitiés de naître malgré les différences d'âge et de culture, et cela implique bien davantage que de se soustraire à des relations orageuses ou même d'en établir d'agréables. Dans la mesure où nous abordons toute nouvelle relation humaine en nous fondant sur une compréhension véritablement chrétienne, nous unissons nos efforts à tous ceux qui, au cours des siècles, ont contribué à la paix.
Il semble que Christ Jésus passait ouvertement la majeure partie de son temps auprès de ses amis et de ses disciples alors qu'il était en train de mettre en question les fondements mêmes de la culture et de la religion matérialistes. Puis quand il dut faire face, tout seul, il dit: « Je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. » Jean 16:32.
Nous aussi pouvons faire face à de nouvelles expériences, tout seuls, sans toutefois être seuls. A mesure que toute nouvelle entreprise deviendra pour nous une occasion de mieux explorer l'être véritable, nous découvrirons que ces nouveaux domaines ne sont pas nécessairement inconnus. Nous pourrions dire, comme Mrs. Eddy en décrivant ses premiers pas dans la compréhension de la Science du Christ: « La main divine me conduisit dans un nouveau monde de lumière et de Vie, un nouvel univers — ancien pour Dieu, mais nouveau pour Sa petite enfant. » Rétrospection et Introspection, p. 27.
Dieu ne peut connaître ni débuts ni fins ni étrangeté. Des points de vue nouveaux, à la lumière du Christ, apparaissent comme l'expression du déroulement de cette réalité « ancienne pour Dieu », que nous voyons maintenant comme une révélation nouvelle. Nous avons alors moins peur du changement.
La Science Chrétienne rejette la notion communément acceptée de chance et de changement, tout en provoquant cependant bien des changements sur le plan humain. Ceci peut nous amener à distinguer soigneusement entre la chance et le changement, à peser avec soin tout nouveau projet. La chance prend-elle sa source dans le Principe invariable ? S'agit-il tant soit peu de changer pour changer et par conséquent de prendre un risque ?
Dans la mesure où nous surveillons avec soin les changements qui ont lieu dans notre existence, en les soustrayant à l'influence de la chance, le simple hasard disparaît de nos nouvelles entreprises. La nature Christ de notre être nous conduit dans les chemins tracés par l'Entendement. Si nous sommes fidèles à notre être spirituel — notre vrai moi — nous verrons que nos nouvelles entreprises comprennent moins de surprises déroutantes, que nos débuts sont également exempts des fausses attentes et de leur cortège de déceptions. Nous serons peut-être moins enclins à refuser de nous lancer dans de nouvelles expériences simplement parce que c'est la première fois qu'elles se présentent ou à les reporter à plus tard.
Dans Ésaïe, Dieu déclare: « J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; je dis: Mes arrêts subsisteront, et j'exécuterai toute ma volonté. » Ésaïe 46:10. En tant qu'image et ressemblance mêmes de Dieu, l'homme reflète ce Dieu omniscient. Lorsque nous prions afin d'être guidés dans l'accomplissement d'un nouveau travail, ou même pour découvrir en quoi il consiste, il nous semble logique de reconnaître qu'en effet Dieu « annonce dès le commencement ce qui doit arriver ». Grâce au Christ, Il le déclare et Il révèle Ses arrêts et Sa volonté. En établissant le lien entre ce fait spirituel et le travail qui nous attend, nous savons quelle décision prendre.
Lorsque la plénitude de la vision Christ se manifeste, cette merveilleuse qualité qu'est l'initiative s'exprime plus librement. Faux départs, fins lamentables, tentatives timides sont en dehors du domaine de la véritable connaissance et nous pouvons nous débarrasser de leur emprise. Le fait d'entrevoir l'éternité de l'univers et de l'être immortel de l'homme relie toute décision que nous sommes sur le point de prendre aujourd'hui à l'idée d'un déroulement ininterrompu, et si ce n'est pas le cas, cette entreprise disparaîtra de nos projets.
Démontrer le déroulement ininterrompu de l'être éternel enlève à toute nouvelle entreprise son caractère d'imprévu. Pour réussir, nous n'aurons pas à arrêter la rotation de la terre; nous y trouverons au contraire notre place sans accroc pour personne.
