« Tu ne m'attraperas pas ! » cria Sophie et elle s'élança comme un jaguar.
« Si ! » hurlai-je en bondissant après elle.
Arrivant chez elle avant moi, mon amie Sophie se précipita à l'intérieur et ferma la porte de verre derrière elle. Vlan !
Je l'avais suivie à trop vive allure pour ralentir à ce momentlà et je passai à travers la porte. Des éclats de verre volèrent partout. Sophie virevolta instantanément, et à l'expression de son visage, je pouvais voir qu'elle était horrifiée par ce qu'elle voyait. Abaissant les yeux, je vis sur mes bras plusieurs entailles qui saignaient.
Sophie n'était pas Scientiste Chrétienne, mais moi, je l'étais. J'allais à l'École du Dimanche depuis l'âge de trois ans. Une des premières leçons que j'ai apprise est: « N'ayez pas peur. » Marc 6:50.
Je me suis relevée et j'ai enlevé les éclats de verre avec précaution. J'assurai Sophie que j'allais bien et lui demandai quelques serviettes pour envelopper mes bras. Mon calme immédiat apaisa la crainte de mon amie et elle put appeler ma mère qui était au travail.
Tout en traversant la rue pour rentrer toute seule chez moi, je me suis tournée vers Dieu et j'ai prié avec calme. A l'Ecole du Dimanche, j'apprenais que Dieu est l'Amour divin et qu'Il protège toujours Son enfant. Je savais que j'étais l'enfant de Dieu, Son idée, et que je n'étais jamais privée de Sa sollicitude.
La Leçon biblique de cette semaine-là avait pour sujet: L'homme. Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. On trouvait dans cette leçon une partie de la réponse donnée par Mrs. Eddy dans Science et Santé à la question: « Qu'est-ce que l'homme ? » Cette réponse commence ainsi: « L'homme n'est pas matière; il n'est pas composé de cerveau, de sang, d'os et d'autres éléments matériels. » Plus loin elle dit: « L'homme est idée, l'image, de l'Amour; il n'est pas physique. » Science et Santé, p. 475. Ces passages figuraient parmi ceux que mon moniteur de l'École du Dimanche m'avait demandé de lire. Aussi, tout en attendant l'arrivée de maman, je pris le temps d'y réfléchir.
Maman avait quitté son travail immédiatement et en revenant à la maison, elle avait prié, elle aussi. En arrivant, elle m'a recommandé de ne pas regarder mes bras tandis qu'elle les nettoyait et les bandait. Il semblait bien qu'il faudrait mettre des points de suture aux entailles les plus profondes.
C'est alors qu'elle me demanda soudain s'il me paraissait possible qu'on puisse faire un vêtement sans aucune couture. Je ne pouvais imaginer pareille chose. « Comment pourrait-on faire une manche sans la monter par une couture ? » ai-je demandé.
« Il est dit dans la Bible que Christ Jésus avait une tunique ainsi faite », m'a répondu maman. Elle “était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas”. Jean 19:23. »
« C'est la même chose, continua-t-elle, pour ton être réel qui est intact et parfait. »
Ensemble, nous avons lu ce qu'elle avait étudié dans Science et Santé : « La Science divine de l'homme forme un seul tissu d'harmonie sans couture ni déchirure. » Science et Santé, p. 242.
Je me suis efforcée de voir que j'étais spirituelle et complète et non pas constituée de matière ayant besoin d'être remise en état. Je savais que j'étais inséparable de mon Père-Mère Dieu.
En peu de temps le saignement s'est arrêté. Peu après, les pansements furent enlevés. Les coupures s'étaient fermées naturellement. La plupart d'entre elles avaient entièrement disparu. Bientôt, il n'y eut plus de trace de l'incident.
« Hé ! appela Sophie sous la fenêtre de ma chambre, je parie que tu ne peux pas m'attraper maintenant ! »
« Oh, mais si ! » criai-je en dévalant les escaliers. Nous sommes parties, riant toutes les deux. J'étais guérie.