Au lycée, chacun savait que j'étais Scientiste Chrétienne, et ce n'était pas parce que je le proclamais à tous mes amis. En fait, j'évitais de discuter de religion chaque fois que je le pouvais. J'étais, voyez-vous, la seule gamine à être Scientiste Chrétienne. Lorsque quelqu'un me demandait quelle était ma religion, j'éludais simplement la question en donnant ma réplique favorite: « Eh bien, mes grands-parents sont juifs, alors qu'est-ce que je suis, moi ? » Je m'aperçus cependant que ça ne marchait pas lorsque nous en arrivions à des questions telles que: « Pourquoi est-ce que tu ne fumes pas, ne bois pas, ou tu ne te drogues pas ? »
Quand j'étais à l'école, j'avais l'idée très fausse qu'être Scientiste Chrétienne signifiait être « différente » de tout le monde, être la gamine qui ne pouvait rien faire d'amusant. Il me fallut un bon moment pour comprendre que la déclaration biblique: « Sortez du milieu d'eux, et séparez-vous » II Cor. 6:17; ne voulait pas dire: « Sortex du milieu d'eux et soyez seuls ! » Se séparer dans ce sens signifie avoir une façon de penser personnelle, hautement cultivée, qui est à part des modèles de pensée populaires et signifie agir en accord avec les lois spirituelles.
On nous enseigne, en tant que Scientistes Chrétiens, à attacher de la valeur aux choses de l'Esprit, Dieu. Nos affections sont concentrées sur la bonté et la pureté innées de l'homme réel, au lieu de l'être sur l'apparence physique trompeuse. Dieu, le Père et la Mère de tous ceux que vous connaissez (et de tous ceux que vous ne connaissez pas) créa l'homme spirituel et obéissant à Ses lois spirituelles. Le code moral des Dix Commandements fait écho à ces lois et la vie de Christ Jésus les a exemplifiées. Elles exigent de vivre selon la norme humaine la plus élevée, mettant en évidence la norme de pensée la plus élevée.
Les exigences morales qui nous sont imposées d'être honnêtes, désintéressés, et de ne pas être impressionnés par les tentations et les fascinations de la matière sont quelquefois prises à tort pour des restrictions. Elles sont, en fait, totalement à l'opposé. La moralité nous donne la liberté, du fait qu'elle nous libère des frustrations humaines. Nous apprenons que c'est l'accomplissement spirituel qui satisfait, tandis que l'on s'aperçoit que ce qui est appelé à tort l'accomplissement physique est sans issue. Les cinq sens physiques donnent de fausses indications sur le bonheur et la satisfaction. Ce sont les moyens que l'entendement mortel voudrait utiliser pour inverser le fait que Dieu fit l'homme spirituel, sain, complet, n'ayant besoin de rien provenant de la matière pour s'assurer le bonheur.
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « Le terme entendement mortel est en réalité un solécisme, car l'Entendement est immortel, et la Vérité perce l'erreur de la mortalité comme un rayon de soleil pénètre un nuage. Étant donné que, conformément à la loi immuable de l'Esprit, ce prétendu entendement se détruit lui-même, je le qualifie de mortel. » Science et Santé, p. 210; Notre travail, en tant que Scientistes Chrétiens pratiquants, c'est de traverser toutes les couches de la mortalité illusoire et d'atteindre la réalité de l'être spirituel de l'homme.
De même que la substance d'une pomme provient de la substance de l'arbre sur laquelle elle pousse, de même l'homme, l'enfant de Dieu, est bon. L'amour du bien est l'essence de la nature de l'homme — le Principe exprimé. Le Principe, ou Dieu, nous donne la force morale de réprouver le mal. Le Principe est le seul législateur, et il n'y a pas de transgresseurs. Il n'y a pas un seul être ayant de mauvaises pensées dans la création de Dieu, parce qu'il n'y a pas une seule mauvaise pensée en Dieu, qui est l'Entendement universel.
Christ Jésus guérit les malades, ressuscita les morts et réforma les pécheurs. Il le fit en rejetant les illusions du sens physique et en voyant l'homme spirituel. Cette vision spirituelle attire les autres à nous comme rien d'autre ne peut le faire. Jésus dit lui-même: « Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » Jean 12:32;
Ce ne fut que lorsque je partis pour l'université que je compris que je devais vivre la Science Chrétienne en regardant au travers de la matérialité pour estimer l'homme réel, spirituel. Le résultat fut que non seulement je me sentis bien, mais d'autres souhaitèrent être avec moi parce que cela les amenait à se sentir bien aussi. Un jeune homme avec lequel je sortais observa combien il trouvait rafraîchissante cette façon unique, individuelle, de penser. Il était sorti avec quantité d'autres jeunes filles dont les attitudes et le style de vie étaient radicalement différents des miens.
Un jour, alors que j'étudiais dans ma chambre, je fus bombardée de questions par un groupe de jeunes filles vivant à mon étage dans le dortoir. Elles s'affalèrent et commencèrent par dire: « Bon, alors qu'y at-il de si particulier au sujet de la Science Chrétienne ? » Après avoir répondu des douzaines de fois à la question: « Que feriez-vous si ceci ou cela vous arrivait ? » je regardai les jeunes filles sortir.
Au lieu d'avoir l'impression que j'avais été attaquée par un bataillon d'entendements mortels (ainsi que j'avais envisagé cette façon de poser des questions auparavant), je ressentis une vague de camaraderie pour le prétendu « ennemi ». Étant donné que personne n'est en dehors du grand amour de Dieu, personne n'est en dehors du Christ, la Vérité. Et ce fait compris ouvre la porte à la Vérité. Mettant ma pensée au « Garde-à-vous ! » j'utilisai cette occasion que Dieu me donnait d'affirmer mon allégeance en tant que soldat chrétien. La bataille n'est pas contre quelqu'un d'autre, mais contre la croyance trompeuse et destructrice de la vie dans la matière.
Presque toutes les jeunes filles revinrent, individuellement et souhaitèrent en savoir plus long sur la Science Chrétienne. Elles avaient entrevu combien la Science de la vie selon le Christ est réellement spéciale et libératrice. Une jeune fille écrivit même un exposé sur la Science Chrétienne pour sa classe de philosophie. Son admiration pour ses enseignements ressortait de chaque paragraphe — et elle eut la note maxima pour son rapport !
Une situation tendue avec ma camarade de chambre s'améliora considérablement lorsque je n'eus plus peur de communiquer la vérité et perdis ma timidité à ce sujet. Auparavant, son animosité envers la Science était si grande que si j'avais un bouton au visage, elle me le montrait en disant: « Guéris cela ! » Plus tard pendant l'année scolaire, elle devint une lectrice assidue du Sentinel et même s'y abonna.
« L'esprit de Vérité est le levier qui élève l'humanité » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 130;, écrit Mrs. Eddy. Aussi n'hésitez plus jamais à communiquer votre religion à vos amis. Mais soyez un exemple vivant de cet esprit chrétien qui guérit, régénère et purifie le caractère. Il vous empêche de vous sentir incapable de communiquer votre religion ou de vous sentir écrasé par une armée puissante. Connais-toi pour ce que tu es — l'enfant de Dieu. « Prenez toutes les armes de Dieu », et « après avoir tout surmonté », n'ayez pas peur — « tenez... ferme. » Éph. 6:13, 14.
