Supposons que quelqu’un fasse cette remarque: San Francisco est bâtie sur une île. Nous pourrions nier catégoriquement cela. Ensuite nous pourrions affirmer que San Francisco est construite sur le continent, en précisant que nous le savons parce que nous y avons habité. Notre première déclaration, la dénégation, est exacte. Mais quand elle est appuyée par la seconde, la rectification est bien plus convaincante.
La Science Chrétienne guérit, enrichit spirituellement, et fait disparaître les erreurs de notre vie. Appliquer la Science efficacement implique souvent la dénégation de la difficulté et l’affirmation spécifique de la vérité spirituelle de l’être — cela inclut le « oui » et le « non ».
Dans le vocabulaire de la Science Chrétienne, l’erreur désigne toute souffrance et tout ce qui défend la thèse de l’absence de Dieu. La vérité est ce qui dépeint l’infinitude, la présence et la bienveillance de Dieu. En fait, Dieu est la Vérité. Nous ne pouvons nier efficacement l’erreur si nous ne sommes pas profondément convaincus de l’omnipotence de la Vérité. Nous devons englober nos dénégations de l’erreur dans notre certitude de la totalité de la Vérité, dans notre assurance absolue que rien de réel n’a besoin d’être nié puisque tout ce qui est réel est bon et permanent.
Le traitement en Science Chrétienne est surtout affirmatif. Il s’appuie sur la prémisse que rien n’existe nulle part excepté Dieu et Sa création idéale. « La Vérité est affirmative et confère l’harmonie » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 418;, déclare Mary Baker Eddy. Tout le contenu du premier chapitre de la Genèse est affirmatif. Il explique ce que Dieu fait. Dans Sa création entièrement bonne, il n’existe pas de mal pour faire quoi que ce soit. Pas même un serpent pour chuchoter ou persuader.
Si le traitement consiste surtout en dénégations, il risque de faire paraître plus réel pour nous ce qui est nié. Les ombres de l’erreur sont mieux dissipées lorsqu’elles sont éclipsées par la lumière de la Vérité.
Les dénégations puissantes qui guérissent sont souvent celles qui sont accompagnées d’un « parce que »: « Le mal est irréel, parce que le bien est infini »; « L’homme ne peut être malade, parce qu’il est spirituel »; « Vous n’êtes pas vraiment en train de lutter contre le mal, parce que, à chaque instant, vous vivez dans la totalité de l’Esprit. » Sans le « parce que » affirmatif, la dénégation peut laisser un vide où une autre croyance peut venir s’installer. Nous ne devons pas seulement dire « non » à l’erreur, il faut aussi dire « oui » à la Vérité. Affirmer simplement que « l’homme ne peut être malade », c’est énoncer une vérité. Mais, isolée, cette affirmation peut aboutir à un traitement insuffisant. Dire à ceux qui sont malades que l’homme ne peut pas être malade est sans doute encourageant. Mais cela pourrait cependant les laisser perplexes et encore malades. Ajouter le « parce que », l’expliquer et en prendre vraiment conscience aura incontestablement un effet guérisseur.
Nier que l’homme est physique ne peut avoir d’effet curatif que si nous savons que l’homme est incorporel, le reflet de l’Esprit, et n’est pas formé d’os et de chair. Il n’est pas toujours suffisant de reconnaître simplement le bien. Dans notre conscience, nous devons faire une place pour que des appréciations curatives puissent se faire. Lorsque nous nions le mensonge matériel, nous faisons place à des faits spirituels précis.
Si notre traitement paraît inefficace, la raison en est-elle que nos avons simplement évité de traiter l’erreur ? Nous sommes-nous soustraits à ce qu’elle a de déplaisant ? Il est peut-être nécessaire que nous soyons bien plus précis et que notre dénégation désigne la maladie. Mais plus est profonde notre perception de la réalité, plus spontanée et précise sera notre dénégation de la maladie et du mal.
L’erreur n’a jamais de demeure dans la réalité d’où elle puisse nier la Vérité ou s’affirmer. L’erreur n’est pas une sorte d’intelligence — une intelligence négative — elle n’est que néant. Parlant de manière absolue, elle ne peut pas plus agir que l’on ne peut agir sur elle. Elle ne peut que se retirer dans sa propre vacuité — d’où elle n’a jamais émergé en réalité.
Toujours négliger la négation de l’erreur dans le traitement, ce serait manquer de jugement tout autant que s’attendre à avoir un beau jardin en éparpillant simplement des semences de fleurs par-dessus les mauvaises herbes. Il faut tout d’abord que les mauvaises herbes soient arrachées, puis que quelques graines ou des plants soient mis à leur place.
Aujourd’hui, ce qui a besoin d’être nié métaphysiquement, c’est la menace de guerre qui plane. On dit parfois que la guerre a quelques bons effets, par exemple elle peut amener un pays à réaliser son unité. On remarque parfois que des tensions de guerre s’échafaudent et que c’est le déroulement habituel de l’histoire; que de grandes guerres sont à peu près inévitables au cours des siècles. Un tel fatalisme devrait être spirituellement nié. Nous devons affirmer profondément et consciemment l’omnipotence de Dieu et reconnaître l’effet pacificateur de cette omnipotence sur la pensée humaine. Ce point est clairement exprimé dans le Lévitique: « Je mettrai la paix dans le pays, et personne ne troublera votre sommeil. » Lév. 26:6; A partir de ce solide fondement spirituel on peut mettre fin à toutes les tensions de guerre qui s’échafaudent.
Maîtriser le magnétisme animal est essentiel dans le traitement. Le magnétisme animal inclut la prétention que le mal devrait être ignoré. Cette prétention doit être traitée avec intelligence et ne pas être simplement éludée. Elle doit être traitée du point de vue spirituel sur lequel repose cette déclaration de Mrs. Eddy: « C’est la connaissance qu’a la Vérité de sa propre infinitude qui interdit l’existence véritable même d’une prétention à l’erreur. » Non et Oui, p. 30.
Le traitement en Science Chrétienne, donné avec une compréhension spirituelle et métaphysique, opère. Et le traitement correct admet l’importance de la dénégation de l’erreur parallèlement à l’affirmation de la Vérité.
