Caroline se réjouissait à l’idée qu’elle allait passer la journée avec Nancy. Elles s’amusaient toujours si bien ensemble et puisque Maman serait absente presque toute la journée, elle avait fait en sorte que Caroline reste chez son amie jusqu’à trois heures de l’après-midi. Maman devait alors venir les chercher et les emmener à une fête qui devait avoir lieu à la bibliothèque, et là, Caroline s’attendait à recevoir un prix pour avoir lu tant de livres pendant l’été.
Quand elle arriva chez Nancy, elle fut un peu surprise d’y trouver Marguerite. Tout d’abord Caroline eut un peu de ressentiment parce que Marguerite habitait tout près et pouvait jouer avec Nancy n’importe quel jour. « Pourquoi est-ce qu’elle vient se mêler de notre amitié ? » pensa-t-elle.
Après le départ de Maman, les choses n’allèrent pas très bien. D’abord Marguerite et Nancy partirent se cacher. Puis elles se parlèrent à voix basse en riant, mais elles ne firent pas part de leurs secrets à Caroline. Caroline avait de la peine à retenir ses larmes. Après avoir essayé encore plusieurs fois de jouer avec ses amies, elle décida de se retirer et de lire un livre. Enfin Maman vint les chercher pour aller à la fête. Nancy et Marguerite se mirent à dire: « Nous ne voulons pas aller à cette fête stupide — ah non ! » et Caroline, qui ne voulait pas paraître différente, était d’accord et enchaîna: « C’est ça, nous ne voulons pas aller à la fête. »
Maman s’aperçut que Caroline était au bord des larmes et elle dit: « Vous n’êtes pas obligées d’y aller si vous ne le voulez pas, mais Caroline peut venir avec moi maintenant de toute façon. »
Caroline, qui aurait voulu rester encore quelques moments avec Nancy, sortit avec regret. C’était difficile de se montrer bien élevée et de remercier son amie de l’avoir invitée chez elle.
Une fois en voiture, Maman lui dit: « Est-ce que tu t’es bien amusée ? » Alors Caroline se mit vraiment à pleurer et elle raconta à sa mère tous les mauvais moments qu’elle avait passés. Maman la persuada d’aller à la fête et en chemin elle lui rappela certaines choses qu’elle avait apprises en Science Chrétienne. « Caroline, tu sais que Dieu est Amour, et qu’Il est la seule puissance et la seule présence. As-tu cru aujourd’hui que l’Amour n’était pas là où tu étais ? »
« Oui », dit Caroline.
« Penses-tu que Marguerite et Nancy ont le pouvoir d’empêcher Dieu d’être avec toi ? »
« Non, bien sûr ! » répondit Caroline rapidement.
« Alors elles ne peuvent pas empêcher l’Amour d’être avec toi — et quoi qu’elles disent ou fassent, elles ne peuvent pas t’empêcher d’être aimée, de ressentir la présence de l’Amour ou d’exprimer de l’amour envers elles exactement comme Christ Jésus a dit que nous devions le faire. »
Caroline réfléchit un instant, et dit: « Oui, Nancy est ma meilleure amie, et en dépit de tout, je l’aimerai toujours ! »
« Et Marguerite non plus ne peut pas être mise en dehors de la présence de Dieu. Elle doit être incluse dans ton amour », ajouta Maman.
Ça, ce n’était pas facile, parce que Caroline avait parfois l’impression que Marguerite s’était mise entre elle et Nancy. Maman continua donc: « Un rayon de soleil peut-il être séparé du soleil ? »
« Non », dit Caroline. Et elle pensa: « Mais qu’est-ce que cela a à faire avec nous ? »
« L’Amour ne peut pas non plus être séparé d’aucune de ses idées ou expressions. Tout comme tes amies ne peuvent pas t’empêcher de ressentir la présence et la puissance de l’Amour, tu ne peux non plus les empêcher d’être conscientes de la présence de l’Amour. Tu ne peux pas empêcher l’Amour de les atteindre ! »
A ce moment-là environ elles arrivèrent à la bibliothèque. Caroline reçut effectivement un prix et beaucoup de friandises, du gâteau, des bonbons-surprise. Sur le chemin du retour elle prit un bonbonsurprise et en défaisant le papier qui l’enroulait elle trouva à l’intérieur un petit dessin au-dessous duquel était inscrit « Une pensée pour aujourd’hui » qui disait: « Pour recevoir de l’amour, il faut en donner. »
« Hé, dit Caroline, voilà une bonne pensée pour moi. » Et elle la lut à sa mère.
« Eh bien oui, dit Maman, sais-tu pourquoi nous aimons, Caroline ? Est-ce simplement parce que quelqu’un est gentil avec nous ou parce que tout s’est passé comme nous le voulions ? »
« Non », dit Caroline pensivement.
Et Maman ajouta: « Tu sais que la Bible dit: “Dieu est amour” I Jean 4:16; et tu ne peux pas t’empêcher d’exprimer l’amour parce que tu exprimes Dieu, tu es Son idée. »
Caroline eut un sentiment de bien-être à cette idée et des pensées d’affection envers Nancy et Marguerite remplirent sa conscience.
Il arriva une chose merveilleuse le lendemain. Une nouvelle fillette vint habiter dans le quartier de Caroline. Caroline n’avait jamais connu quelqu’un de son âge qui habitait si près, et c’était là une occasion de vraiment donner beaucoup d’amour. A peine une semaine plus tard une autre fillette vint habiter le quartier, et une autre amie un peu plus tard. Non seulement Caroline avait plusieurs nouvelles amies à qui montrer de l’affection, mais Nancy et Marguerite lui manifestèrent plus de gentillesse. Quand elle se retrouva avec elles, elle comprit vraiment ces paroles de Mrs. Eddy: « Aucune puissance ne peut résister à l’Amour divin. » Science et Santé, p. 224. Elle ressentit véritablement la présence de l’Amour.
