Nombreux sont ceux qui seraient d’accord de dire que la matière existe. Nous sommes convaincus de son existence parce que nous en avons constamment des preuves concrètes: nous pouvons la toucher, la voir, l’entendre, la sentir et la goûter.
La matière nous semble importante dans la mesure où nous croyons qu’elle donne ou enlève la vie, dans la mesure où nous croyons qu’elle nous donne l’intelligence ou nous en prive. Ceux qui insistent sur la réalité de la matière se tournent sans cesse vers elle comme source de santé, de richesse et de bonheur.
Mais en quels termes en parla Christ Jésus ? « C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. » Jean 6:63; Et Mrs. Eddy écrit: « La métaphysique divine dissipe la matière par ses explications. L’Esprit est la seule substance et la seule conscience reconnues par la Science divine. » Science et Santé, p. 278;
La Science Chrétienne insiste sur le fait que seul le témoignage des sens physiques nous convainc de l’existence de la matière. En fait, nous dépendons totalement de la matière qui agit par les sens, pour avoir confirmation de l’existence de la matière. Le métaphysicien sait que ce qui est matériel semble seulement exister. Ce n’est pas la réalité de la vie et de la substance. Il se rend compte que la matière n’a d’existence réelle pour lui que jusqu’à ce qu’il ait appris à avoir recours à ses sens spirituels et soit disposé à les laisser mettre en lumière les réalités de l’univers de Dieu, le royaume de l’Esprit.
Au cours des siècles, le concept de Dieu que s’est fait le monde a beaucoup changé à mesure que les hommes ont de plus en plus accepté les vérités spirituelles qui éveillaient la compréhension spirituelle endormie. Le concept de Dieu en tant que potentat personnel qui inflige des jugements sévères et se venge s’efface graduellement devant la compréhension qu’Il est Esprit omniprésent.
L’omniprésence de l’Esprit implique la présence éternelle de forces spirituelles à nos côtés, fournissant la preuve du pouvoir de Dieu, le bien; la présence éternelle, à nos côtés, de la vie et de l’intelligence purement divines et dont la source est l’Esprit; l’éternelle présence, à nos côtés, du Christ, le messager de l’Esprit, qui nous éveille.
Alors, puisque Dieu est le seul créateur et que l’univers de Sa création est entièrement spirituel, les questions suivantes se posent: Qu’est-ce que la matière ? Pourquoi existet-elle ? D’ou est-elle venue ?
Le métaphysicien tient le raisonnement suivant: La matière doit être sans Vie, car Dieu est la Vie; et la matière doit être sans Entendement, car Dieu est l’Entendement. Ainsi donc, si la matière n’est pas créée par Dieu et si elle est privée de Dieu, la Vie ou l’Entendement, elle doit être une illusion. Pour certains états de conscience humaine, elle doit simplement sembler exister. Et la Science Chrétienne montre que lorsque nous sommes en mesure d’admettre que la matière est une illusion, nous sommes en voie de comprendre qu’elle est incapable de nous affecter soit en bien soit en mal.
Déclarer que la matière n’existe qu’en tant qu’illusion est une force libératrice pour l’humanité. Cela nous rend capables de rejeter plus rapidement les suggestions de la matière sous ses diverses formes. Nous commençons à traiter la matière métaphysiquement en tant qu’illusion et nous nous refusons à gaspiller un temps précieux en efforts pour agir sur elle ou avec elle.
Il est possible de dissiper rapidement des illusions matérielles se manifestant sous forme d’inharmonie, de maladie et de péché tout comme on peut dissiper toute autre illusion. Une illusion peut nous tromper ou nous duper, seulement jusqu’à ce que nous soyons conscients de ce qui est vrai. L’illusion de la matière ne revêt de réalité pour la conscience humaine que jusqu’à ce qu’elle soit détrônée par les faits spirituels qui prouvent son irréalité.
Mrs. Eddy écrit: « Le nom Adam représente la fausse supposition que la Vie n’est pas éternelle, mais qu’elle a commencement et fin ;... que l’unique Dieu et créateur entra dans ce qu’Il créa, et disparut ensuite dans l’athéisme de la matière. » ibid., p. 580;
L’athéisme est le refus de croire à l’existence de Dieu; et croire à l’existence de la matière, c’est refuser de croire à la totalité de l’Esprit. Croire que l’homme, la ressemblance de Dieu, est matériel, c’est refuser de croire que l’homme est le fils spirituel de Dieu, comme le révéla Christ Jésus. Un tel athéisme implique la dépendance à l’égard de la matière, l’observant, parlant d’elle, la craignant ou l’aimant. Il peut sembler nous en rendre esclave. Mais la Science Chrétienne montre que la matière perd son pouvoir sur celui qui cherche sincèrement à en savoir davantage sur Dieu et qui poursuit une étude fidèle du spirituel. Se consacrer à voir des qualités spirituelles et des idées de Dieu là même où semble être la matière, voilà la compréhension spirituelle qui bannit l’athéisme et les inconvénients qui l’accompagnent.
Si la matière semble exister et paraît posséder vie et intelligence, c’est la preuve qu’il y a en nous une absence de connaissance spirituelle. Si la matière semble être substance, il nous manque la vision que le bien spirituel est substance. Si nous croyons que la matière a la vie en elle, c’est l’indice d’une absence en nous de la compréhension que seule existe la Vie divine, l’Esprit, Dieu.
Si la matière semble raisonner, prendre des décisions, engendrer des pensées ou les transmettre, c’est le signe de l’absence en nous de la conscience que Dieu est le seul Entendement et la source des idées qui manifestent la sagesse, le jugement, l’inspiration, l’intuition, la justice.
Partout où la matière prétend exister, abstenons-nous de nous demander à son sujet: qui ? quoi ? quand ? où ? pourquoi ? Mais que ce soit pour nous le signal de la nécessité d’affirmer la présence des réalités spirituelles dont la matière suggère l’absence avec insistance. La matière est une apparente absence de connaissance spirituelle, de piété.
Commencer à comprendre qu’en réalité nous n’avons pas à lutter contre la matière ou des conditions matérielles apaise la crainte et nous apporte réconfort et espoir. Nous avons seulement à venir à bout de la suggestion qu’elle est présente, en discernant la présence de la vérité spirituelle qui prouve l’impuissance de la matière à nous contrôler.
Les suggestions d’une existence matérielle devraient nous rappeler la nécessité de chercher à connaître ce qu’il y a de présent qui puisse être identifié à Dieu — ce que nous pouvons déclarer être la substance spirituelle individualisée de Dieu, le bien. Dans la mesure où nous nous éveillerons à ce qui existe réellement, nous ne tarderons pas à savoir ce qui ne peut pas être vrai, et la matière sera alors classée comme une simple absence — une absence de la perception de ce qui est en réalité toujours présent.
Il est clair que la matière et l’Esprit omniprésent ne peuvent demeurer ensemble. Ceux dont les pensées sont spirituelles, ceux qui aiment et honorent Dieu, aiment et honorent la présence du spirituel, et pour eux le matériel est absent.
Par exemple, nos sens matériels pourraient témoigner d’un état de maladie du corps — peut-être d’une grosseur anormale. Cette présentation des sens ne peut se rapporter à la Vie divine, car Dieu, le Principe, n’est pas la cause de formations malades. Si nous persistons à nous tourner vers la matière, nous prêterons foi à l’évidence matérielle, nous considérerons le phénomène avec curiosité, nous spéculerons sur ses progrès et nous établirons des théories sur ce qui l’a causé ou sur ce que peuvent être ses effets. Mais pour peu que nous laissions l’Entendement divin nous gouverner, nous insisterons sur le fait qu’il ne peut exister d’excroissance malade au sein de l’Esprit infini, mais seulement le développement du bien spirituel.
Pour nous débarrasser du mesmérisme de la matière, nous devrions nous efforcer de penser davantage à l’activité de l’Esprit, le bien de Dieu. Nous devrions chercher à comprendre quelle activité spirituelle est à l’œuvre dans l’Entendement et dans notre conscience humaine. Nous devrions nous réjouir de ce que l’activité du Christ, la Vérité, dans la conscience humaine, a le pouvoir d’éliminer dans la pensée l’apparente action des mensonges basés sur la matière. Nous devrions dénier toute activité au ressentiment, à la vengeance, à la volonté personnelle et à la propre justification et travailler afin que le pardon, la serviabilité et les pensées réconfortantes et désintéressées soient actifs en nous. Nous devrions nier que les théories de l’entendement mortel aient jamais fait partie de notre conscience et affirmer que dans la vérité, la conscience exprime l’Entendement divin. Dans la véritable conscience spirituelle, il n’existe pas de déceptions et de meurtrissures en voie de développement, aucune cristallisation de l’envie ou de la méchanceté qui ne se dissolve, aucune accumulation de haine ou de crainte. Puisque tout mal est illusion, nous devrions tourner nos regards vers les réalités de l’Esprit pour découvrir ce qu’est en réalité la substance — ce qui est en fait spirituellement actif et croît spirituellement là même où la contrefaçon matérielle semble exister.
Mrs. Eddy nous dit: « Nier les prétentions de la matière, c’est faire un grand pas vers les joies de l’Esprit, vers la liberté humaine, et le triomphe final sur le corps. » ibid., p. 242.
Quand nous nions les prétentions de la matière et commençons à honorer l’Esprit — quand nous classons les phénomènes de la matière en tant qu’illusion et reconnaissons la réalité de la substance spirituelle — nous sommes en voie de dissiper l’illusion. Corriger les affirmations athées de la matière par des faits spirituels qui honorent Dieu, cela contribue à la piété et apporte la guérison dans la vie humaine. Alors nous cesserons d’affirmer que la matière existe et que nous sommes matériels, mais nous saurons que nous sommes des expressions spirituelles de Dieu, soutenues par la Vérité éternelle, fondées sur le Principe divin, maintenues par les forces infinies de l’Amour.
Une manifestation de Dieu est à jamais totalement dépendante de l’Esprit pour tout ce qui constitue son existence et pour tout ce qui maintient sa perfection en Dieu. Plus nous serons fermes dans notre souci d’honorer l’Esprit, moins nous serons impressionnés par les prétentions de la matière revendiquant présence et pouvoir, jusqu’à ce que finalement Dieu, l’Esprit divin, soit pour nous la seule réalité.