Il y avait trois ans que François prenait des leçons de natation. La première fois qu’il s’était rendu à sa leçon de natation, il avait pleuré quand il avait dû mettre la tête sous l’eau. Mais ça, c’était du passé. Il avait maintenant six ans et il nageait presque tous les jours avec ses camarades. Il aimait nager sous l’eau et ramasser des objets au fond de la piscine. Il aimait se promener avec son ami Jean-Pierre le long du tremplin, prétendant qu’ils faisaient une promenade tout endimanchés. C’était avec de grands éclats de rire qu’ils sautaient du tremplin pour plonger debout.
Un jour, lors de sa leçon de natation, François entendit la monitrice qui disait: « Alignez-vous tous le long du tremplin. » Soudain François fut saisi d’une grande frayeur, et alla se placer à la fin de la file pour laisser les autres prendre leur tour, espérant que son tour ne viendrait pas. L’astuce n’a pas marché. La monitrice a vu François et lui a demandé de plonger la tête la première. Cela n’a pas plu du tout à François et après cette expérience il décida de ne plus jamais plonger. En rentrant à la maison après la leçon de natation, il se sentit malheureux et pensa que les monitrices étaient méchantes.
A la leçon suivante, les choses empirèrent. Quand la monitrice demanda aux enfants de se ranger en file sur le tremplin, François se glissa furtivement vers un banc et resta immobile dans l’espoir que personne ne s’en apercevrait. Mais il fut vite repéré. Sa monitrice savait qu’il n’était pas bon pour François de céder à la peur. Elle le ramena au tremplin. François hurla: « Ne me touchez pas ! » Cela n’aida en rien. Il dut plonger quatre fois. Après cela, il était plus que jamais décidé de ne plus jamais plonger.
Ce jour-là, pendant que sa maman le reconduisait à la maison, ils ont parlé de Dieu. Depuis l’âge de deux ans, François allait à l’École du Dimanche de la Science Chrétienne. Il a toujours aimé apprendre dans la Bible ce qui concernait Dieu ainsi que les prophètes qui écoutaient Dieu et n’avaient jamais peur.
Quand sa maman lui rappela qu’avoir peur de plonger était une fausse peur, François commença à sourire un peu. Il se souvint d’un des cantiques de Mrs. Eddy qu’il aimait particulièrement. En voici un verset:
Les fausses craintes sont des ennemis
La Vérité comprise les détruit.Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 161 ;
Il savait que s’il voulait détruire la fausse crainte, il lui fallait comprendre la vérité.
Mère et fils commencèrent à répéter à haute voix quelques-unes des vérités dont François avait besoin pour vaincre la crainte. A savoir, que Dieu est toujours avec Ses enfants — ça c’est la vérité. Il les aide chaque fois qu’ils s’adressent à Lui — c’est aussi vrai. François savait qu’il était réellement l’enfant de Dieu. C’est vrai aussi. Et les enfants de Dieu ne peuvent pas connaître la peur, car la peur ne fait pas partie de Dieu. François savait que tout cela était vrai.
Il se souvint qu’une fois, il s’était réveillé au milieu de la nuit en proie à une grande peur et que sa maman l’avait réconforté. Elle l’avait pris dans ses bras et lui avait demandé de penser à la béatitude: « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! » Matth. 5:8. François savait que cela voulait dire ceux qui ont une pensée pure. Sa maman lui avait rappelé que dans une conscience remplie de pensées pures et bonnes, il n’y avait pas de place pour des pensées de crainte. Cette nuit-là, François était retourné à son lit tout seul et s’était endormi en ne pensant qu’à des choses bonnes et vraies. Il avait vraiment compris cette fois-là que Dieu est Amour divin et qu’il n’y a pas de crainte dans l’Amour.
François se souvint de cette expérience heureuse. Maintenant, il allait de nouveau se débarrasser de la peur. C’est pourquoi en rentrant de l’école, il demanda d’aller à la piscine pour s’exercer à plonger. Il essaya un grand nombre de plongeons jusqu’à ce qu’il se sentît à l’aise. Le lendemain il s’exerça à nouveau et demanda même à un ami de lui montrer comment s’y prendre pour arriver vraiment à bien faire.
A la leçon suivante, quand la monitrice demanda aux enfants de s’aligner sur le tremplin, François était vraiment heureux. Il plongea tout seul. Sa monitrice était aussi très heureuse. Quand l’autre monitrice vint plus tard, on demanda à François de lui montrer sa manière de plonger. Il plongea à nouveau et au moment de remonter à la surface, il entendit les applaudissements de toute la classe. Ce fut une belle journée !