Peu d'entre nous aimeraient vivre seuls et cloîtrés sur une île lointaine, comme une sorte de Robinson Crusoé, sans aucun contact avec d'autres personnes. Ceci montre l'importance de la communication dans la vie humaine. Il est essentiel que chaque humain, en tant qu'être ayant des rapports sociaux, soit en contact avec ceux qui l'entourent, tant pour transmettre ses propres idées et désirs que pour recevoir les communications des autres. La communication, en tant qu'expression de ce qu'on donne et de ce qu'on reçoit, est presque aussi vitale pour l'homme que l'est la respiration.
Aujourd'hui, pourtant, au lieu de faire l'expérience de la solitude d'un Robinson Crusoé, il est possible que nous trouvions que l'extrême opposé — la prétendue communication totale — veuille affirmer contrôler notre pensée. En dépit de tous les avantages qu'offre notre époque de communication universelle, nous courons le danger que les moyens modernes de communication de masse — la radio, le film, la presse et la télévision — nous bombardent de tant d'informations de toutes sortes que nous soyons à peine capables de les digérer. En raison de la surabondance d'informations, nous trouvons qu'il est difficile, sinon impossible, d'aller jusqu'au fond de l'information, de déterminer la somme de vérité qu'elle contient. Nous nous trouvons dans l'incapacité de séparer la balle du blé, de faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas.
Les groupes les plus divers prennent avantage de cette situation et essayent de manipuler ceux qui reçoivent leurs communications et de les convaincre de prendre des décisions et de faire des choses qu'ils n'auraient probablement pas envisagées sans la communication en question. Cette pléthore d'informations peut nous conduire à nous identifier à des concepts étrangers à notre propre nature er ainsi, en croyance, à falsifier notre identité et notre individualité propres. Ceci, en retour, nous conduit à méconnaître le droit à nous déterminer personnellement et à nous perdre encore davantage dans le désert des opinions. Tout cela n'est rien de plus que le rêve adamique, décrit dans l'histoire biblique d'Adam et Ève au Jardin d'Éden, rêve dans lequel la suggestion du serpent visait à brouiller et à altérer leur sens de l'identité.
Alors, pour nous, où commence la confusion ? Dans notre propre pensée, dans ce coin de notre conscience où des concepts erronés concernant Dieu et l'homme existent encore, où la crainte, le doute, l'anxiété se suggèrent eux-mêmes, où les fausses inclinations et les faux désirs de l'entendement mortel voudraient obscurcir ou cacher notre véritable individualité. L'erreur dans notre pensée englobe notre environnement matérialiste le plus immédiat. Nous devons nous occuper principalement de notre propre pensée afin de nous purifier, en quelque sorte, de la pollution de notre milieu ambiant.
Avec le serpent tentateur — le faux « moi » — le seul dialogue nécessaire ici est le commandement: « “Silence ! tais-toi ! ” Marc 4:39; Je n'ai rien en commun avec toi. » Ce commandement tire son autorité de Dieu et peut être donné lorsque, par la prière, notre communication avec Dieu, nous sommes devenus conscients de Sa totalité et de Son unicité. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « L'intercommunication se fait toujours de Dieu à Son idée, l'homme. » Science et Santé, p. 284;
Lorsque nous suivons le conseil biblique: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu » Ps. 46:11; et que nous avons la bonne volonté intime d'écouter en prière la communication de Dieu, nous devenons capables de refléter consciemment Sa sagesse, Son amour et Sa domination. Dans notre prière, nous ouvrons notre pensée au Christ — l'action de l'Esprit divin qui emplit notre conscience de la compréhension de la présence de Dieu et y déracine tout ce qui Lui est opposé et ne révèle pas Son pouvoir. Ainsi, avec l'autorité du Christ nous sommes capables de contrôler le faux ego ou sens corporel mortel. C'est seulement lorsque nous avons fait cela que nous pouvons communiquer efficacement la vérité aux autres.
J'ai trouvé qu'il en est ainsi, lorsque j'ai été invité à plusieurs occasions, à prendre la parole sur le sujet de la Science Chrétienne, devant des classes d'élèves, durant leur instruction religieuse. J'ai pu voir que les informations sur la Science Chrétienne étaient bien reçues lorsque, grâce à la prière adressée à Dieu, j'étais d'abord devenu clairement conscient de l'unité et de la totalité du seul Entendement, Dieu, et que j'avais ôté de ma pensée tout ce qui était contraire à cet Entendement. Chaque fois l'attention et les questions des élèves ont montré que ce qui avait été dit avait touché une corde sensible, indiquant la réceptivité à la Vérité. L'explication de la Science Chrétienne était acceptée sans préjugé et avec intérêt.
L'humanité a un besoin urgent de la Science Chrétienne. Beaucoup de personnes la désirent et même soupirent après elle, bien qu'elles n'en aient qu'une vague conception. Il y a un ardent désir intuitif de la vérité.
Mrs. Eddy nous dit que « des millions d'esprits sans préjugés qui cherchent la Vérité en toute simplicité, voyageurs fatigués et altérés dans le désert, attendent en guettant le repos et le boire. » Et elle ajoute: « Donnez-leur un verre d'eau froide au nom du Christ, et ne craignez nullement les conséquences de votre bonne action. » Science et Santé, p. 570;
Afin d'atteindre ces chercheurs sans préjugés de la Vérité, la communication avec Dieu est nécessaire, par-dessus tout. Lorsque nous désirerons profondément transmettre la vérité à celui qui cherche de l'aide, nous serons conduits par Sa sagesse à dire et à faire ce qui convient au bon moment. Humainement parlant, il n'y a pas de formuels toutes faites. Il n'est pas possible d'établir un programme à l'avance. Où que nous soyons, il nous faut exprimer en pensées, en paroles et en actes les capacités spirituelles qui nous sont données par notre Père céleste. Ceci inclut aimer notre prochain comme nous-mêmes. Nous suivons alors l'injonction de Christ Jésus: « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Matth. 5:16; Cette lumière peut être perçue par ceux qui la cherchent. C'est une lumière qui émane du Christ. Elle brille lorsque le Christ remplit notre pensée. Et ceux qui cherchent le Christ se sentent attirés par la lumière. Nous n'avons besoin d'exercer aucune persuasion personnelle.
Communiquer avec quelqu'un implique — ainsi que l'indique le dérivé du mot latin communis — que nous avons quelque chose en commun avec cette personne. Humainement parlant, un langage commun est nécessaire afin de transmettre un message de façon efficace. Des expériences communes comme l'école, les études, les sports, le service militaire, la profession peuvent aussi contribuer à stimuler l'intérêt d'autrui.
Mais pour être efficace, il est nécessaire que la communication mette en valeur les choses qui sont véritablement communes. Le terme « un semblable » suggère ce qui est commun à tous — le fait d'être homme. Lorsque nous considérons cette relation à la lumière de notre religion, savoir lorsque nous ne perdons pas de vue que la paternité et la maternité de Dieu nous lient tous ensemble, nous voyons que nous avons tous la même source, la même origine — Dieu, l'Entendement, l'Esprit, l'Amour infini — et que nous sommes tous les expressions individuelles, les idées, de cet unique Entendement, créées à Son image et à Sa ressemblance.
Le fait de savoir cela est un point de départ sain pour une communication efficace. Il montre la façon dont la communication s'effectue: d'abord vers Dieu, le Père de tous — qui, pour ainsi dire, nous met au diapason de notre prochain — et ensuite vers nos semblables. Ce n'est pas un sens matériel de relation mais la compréhension spirituelle qui nous permet de percevoir les besoins les plus profonds d'un autre et de l'aider à les satisfaire. Mrs. Eddy écrit: « Ce n'est pas l'intercommunication personnelle, mais la loi divine qui communique la vérité, la santé et l'harmonie à la terre et à l'humanité. » Science et Santé, p. 72.
C'est toujours le Christ qui unit les cœurs. Savoir cela nous met sur la même longueur d'onde que celui qui reçoit notre communication et nous permet de dire les paroles que notre auditeur veut bien accepter et comprendre à son niveau d'expérience actuel — les paroles de Vérité et de Vie. Grâce à cette approche nous pouvons atteindre le cœur des autres.
