Les choses se gâtèrent alors qu'ils se trouvaient dans un supermarché. Il y avait plusieurs jours déjà qu'ils étaient irrités l'un contre l'autre. Lui pensait que dans son nouveau travail, il ne recevait pas d'elle un soutien suffisant; elle, de son côté, prenait de mauvaise part ses longues heures de travail et trouvait qu'il ne se rendait pas compte de la tâche que cela représentait de s'occuper du bébé et de lui dans cette ville où ils étaient nouveaux venus. Ils se trouvaient éloignés de tout parent ou ami vers qui se tourner.
Leur union, comme tant d'autres aujourd'hui en Occident, était battue en brèche par la colère, le ressentiment, la crainte, l'égocentrisme, tout cela dans un contexte social de rejet des contraintes.
Il poussait, morose, le chariot fourni par le supermarché sur lequel tenait en équilibre un lit de bébé avec l'enfant dedans. Soudain le lit glissa jusqu'à terre. Le bébé n'avait aucun mal, mais il poussa un cri déchirant. Elle se précipita, accusatrice. Lui fut envahi de commisération envers lui-même, tout en se détestant. Le retour à la maison fut pénible.
C'est alors que survint la guérison — comme un rayon de lumière fait irruption dans une pièce sombre — dans le sous-sol de leur maison où ils garaient la voiture. Une fois la voiture immobilisée, toute en larmes elle dit: « Nous ne pouvons pas sortir d'ici avant de savoir que cette colère et ce désespoir ne peuvent pas nous éloigner l'un de l'autre. C'est impossible — au moins si nous savons qui nous sommes et qu'est-ce qui nous unit. »
Sur-le-champ il sentit qu'il la comprenait. Ils échangèrent des idées nouvelles, qui leur venaient à flots. Ils virent qu'ils étaient, ainsi que le bébé, les enfants du Dieu qu'ils avaient appris à connaître comme étant le bien, la source de tout ce qui est réel et durable. Étant Scientistes Chrétient, ils avaient appris à aimer Dieu comme le Père-Mère de l'univers qui est infini, éternel et spirituel. Mari et femme prirent nettement conscience de leur identité propre, celle d'idées, expressions individuelles de la bonté de Dieu. Ils eurent la certitude que de telles idées ne sauraient sortir de l'orbite de leur unique parent, l'Entendement omniprésent, dont l'amour remplit tout l'espace.
C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent humainement plus proches l'un de l'autre; colère et crainte se dissipèrent sous l'effet de la loi divine à l'œuvre dans la conscience de chacun d'eux.
La famille est une institution qui, aujourd'hui, dans nombreux pays, se trouve en première ligne. Les familles subissent le contrecoup des transformations de la société. Dans le monde occidental le groupe familial — qui comprenait, vivant sous le même toit, les grands-parents et d'autres parents avec lesquels les enfants peuvent avoir un lien très fort et auprès desquels ils peuvent apprendre beaucoup de choses — a fait place à une famille plus restreinte dite nucléaire. Journaux, radio, télévision, films, au sein d'une société repoussant toujours davantage les contraintes, représentent l'infidélité conjugale et d'autres atteintes à la morale sous un jour attrayant, comme une sorte de snobisme. A une époque de technologie avancée, les hommes entreprenants ont tendance à se déplacer avec toute leur famille bien plus souvent que par le passé: aux États-Unis, déménager cinq fois en cinq ans est chose assez courante. Des revenus confortables, tout comme des revenus insuffisants, peuvent être la cause de problèmes familiaux particuliers.
Les conseillers matrimoniaux constatent que le relâchement des mœurs tant avant qu'après le mariage, et le peu de cas fait par les conjoints de la stabilité et de leur responsabilité, conduisent à une attitude où le mariage n'est pas pris au sérieux. Il n'en demeure pas moins vrai que le mariage conçu comme un moyen d'évasion ou dans une optique égocentrique de satisfactions physiques ou romantiques, est réduit à un égoïsme mesquin. Les enfants sont amenés à rechercher ailleurs l'affection et la sécurité qu'ils ne trouvent pas au foyer: nombreux alors sont ceux qui cèdent à la tentation de l'apathie, de la drogue, de l'alcool, de la criminalité. Les familles solides font la solidité de la société; et le contraire de cet axiome n'est pas moins vrai.
Des solutions dissemblables au modèle de la famille nucléaire sont recherchées. L'une d'elles, en Europe comme en Amérique, constitue une variante du groupe familial élargi, c'est le groupe extra-familial élargi, plus connu sous le vocable de « commune ». Quand il y règne une discipline stricte, certaines communes semblent une réussite; ailleurs les participants se séparent au bout de peu de temps.
Pendant que continue toute cette fermentation, les tentatives se poursuivent en vue de rendre la famille plus forte et de lui redonner son lustre. La vie en famille, quand elle est une réussite, subvient aux besoins humains fondamentaux d'affection, de ressources, de sécurité. C'est au sein de la famille que l'enfant apprend, observe, se développe, et qu'il met à l'épreuve idées et valeurs morales.
Les Scientistes Chrétiens se font de la famille une conception totalement spirituelle. Leur attitude est basée sur la conviction que Dieu, qui est Entendement ou Esprit, est Tout-en-tout. Selon le premier chapitre de la Genèse, l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Dieu est le Père-Mère de tout ce qui est réel, l'homme compris. C'est l'Entendement qui crée l'homme et qui est le soutien de son existence, pour lui la réalité est spirituelle, harmonieuse et éternelle. Ainsi il est possible de prouver que les allégations mentales selon lesquelles le désespoir et la crainte sont inévitables et insurmontables, sont irréelles, erronées et impuissantes.
Le point de départ en Science Chrétienne,Christian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce. c'est un Dieu parfait S'exprimant dans un homme parfait, non pas une divinité limitée et imparfaite régissant un homme limité et imparfait. Les idées divines parviennent à la conscience de l'homme grâce au Christ, la Vérité, qui fut incarné au plus haut degré sur terre dans la vie de Jésus, dont l'exemple est l'idéal des Scientistes Chrétiens.
S'efforcer journellement de comprendre ces vérités préserve maris et femmes de la jalousie comme de l'indifférence. Ils prouvent ainsi que chaque expression de Dieu, et non d'une conjoncture humaine, doit nécessairement vivre en harmonie, dans nécessairement vivre en harmonie, dans l'affection et l'oubli du moi, avec toutes Ses autres expressions, sous la divine parenté de l'Amour.
Le mariage constitue un engagement solennel. L'observer pleinement, si ce n'est pas toujours une tâche aisée, est une des plus nobles façons de se conduire. Cela permet d'exprimer ici bas quelque chose du divin, de connaître davantage la vraie Vie, Dieu, et de contribuer à l'élévation du genre humain.
Grâce à la Science Chrétienne, les maris peuvent constater que le bien-être de leur famille ne dépend pas d'efforts humains solitaires, mais des bonnes idées émanant sans discontinuer de l'Entendement infini, Dieu. Leurs femmes, sachant que les ressources sont assurées, ont la possibilité d'exploiter pleinement leurs talents. Elles n'ont pas à se sentir enchaînées, coupées des études qu'elles ont pu faire et de leur expérience professionnelle par la vie de famille. Elles peuvent comprendre que le dessein de l'Amour divin est d'aimer, et que l'Amour ne prive aucune de ses idées d'une seule qualité du bien, ou de l'occasion d'exprimer ces qualités.
Partant de cette vérité, maris et femmes peuvent également voir que ne pas imposer une discipline à leurs enfants découle de la fausse croyance que la matérialité peut avoir des attraits. Le Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « La destruction des prétentions de l'entendement mortel au moyen de la Science, grâce à laquelle l'homme peut échapper au péché et à la mortalité, est une bénédiction pour toute la famille humaine. » Science et Santé, p. 103 ;
Ma femme et moi, nous ne nous considérons pas comme les créateurs humains de trois enfants, mais comme leurs protecteurs; car en raison de leur véritable identité qui est spirituelle, les enfants sont des entités complètes dont Dieu prend déjà soin. Nous nous efforçons de comprendre que l'unique Père-Mère Dieu veille avec puissance et tendresse sur leur croissance et leur développement. L'apôtre Paul recommandait aux parents d'élever leurs enfants « en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur ». Éph. 6:4.
Les enfants eux aussi peuvent apprendre à se considérer comme dépendants des ressources infinies de l'unique Esprit infini, plutôt que livrés à des parents humains, victimes de leurs caprices et de leur ignorance. Ma femme et moi, cela nous a aussi beaucoup aidés de savoir que notre héritage provient de Dieu et non de nos parents humains respectifs. Il en est résulté des conséquences merveilleuses, car cela nous a délivrés de certaines façons de voir et de maladies qu'avaient eues nos propres parents et qui étaient réapparues sporadiquement chez nous-mêmes et chez nos enfants. Nous avons appris que la croyance en l'hérédité, qu'il s'agisse de bonnes qualités ou de défauts, est erronée.
Qu'est-ce qui maintient la cohésion de la famille ? L'amour pour Dieu, le bien, exprimé de façon active. Une vie de famille normale, heureuse, fournit le modèle, transposé sur le plan humain, de la Vie divine, du Père-Mère Dieu et de Ses idées liés entre eux selon le divin exemple d'un amour qui ne s'éteint jamais.
