Quel réconfort, quel joyeux éveil ont dû connaître les disciples quand, après avoir peiné sans succès pour prendre du poisson, ils reconnurent de prime abord leur Maître bien-aimé, Christ Jésus, sur le rivage de la mer de Galilée ! Ils avaient apparemment oublié pour un temps l'ordre donné par leur Maître lorsqu'il leur enjoignit la première fois d'abandonner leurs filets et de le suivre: « Je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Matth. 4:19; Ils avaient vu les malades rendus à la santé, les pécheurs réformés et les morts ressuscités. Tout cela dut être pour eux la preuve indiscutable que la promesse biblique de l'avènement du Messie était en train de s'accomplir. Néanmoins, lorsque leur Maître fut trahi et livré à ses ennemis, puis crucifié, ils perdirent de vue temporairement le Christ, sa véritable filialité spirituelle avec Dieu. Après une période d'attente qui, pour eux, dut être très éprouvante, ils retournèrent à leurs filets, mais sans résultat. Toute la nuit, ils travaillèrent dur mais en vain.
Avec quelle tendresse, avec quel amour empreint de pardon Christ Jésus accueillit ses disciples lorsqu'ils furent descendus à terre ! Toute la portée, toute la sainteté de ce moment sont rapportées dans le langage simple de la Bible: « Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain... Jésus leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu ? sachant que c'était le Seigneur. » Jean 21:9, 12;
Ce récit biblique ne contient-il pas à notre usage une leçon profonde, si nous pensons à la préparation des services d'église de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ´kristienn ´saïennce. ? Cette préparation ne se borne pas à ce qui a trait aux Lecteurs et aux huissiers, bien qu'ils aient un rôle très important à jouer, mais il s'agit là d'une tâche à laquelle chaque membre de l'église est virtuellement engagé. Et nous préparer à nos services est un heureux privilège qui apporte sa récompense. Si ce travail est fidèlement accompli, il se produira des guérisons au cours de nos services, nous attirerons l'étranger dans nos portes et nos églises prendront de l'extension.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: « La divinité du Christ fut rendue manifeste dans l'humanité de Jésus. » Science et Santé, p. 25; Comme la vérité de cette déclaration apparaît clairement à la lumière du récit biblique de la rencontre du Maître avec ses disciples sur le rivage de la mer de Galilée après sa résurrection ! Sa plus haute démonstration, qui prouva que le Christ ne pouvait pas être retenu dans un tombeau, mais avait pouvoir sur la mort et sur la tombe, ne lui donna pas sur ses disciples un sentiment de supériorité lui faisant négliger de subvenir à leurs besoins humains. Jusqu'à son ascension, il appliqua avec persévérance les nombreux aspects merveilleux de l'idée-Christ à la scène humaine.
Dans notre préparation à nos services religieux, la divinité du Christ et l'humanité de Jésus nous sont toutes deux nécessaires. Dans la mesure où nous prendrons conscience que le Christ est la présence du pouvoir de Dieu, l'activité de l'Amour divin dans la conscience humaine, nous aurons la capacité de répondre au besoin humain de nos visiteurs. L'amour que nous exprimons, la compassion qui déborde de notre cœur, la parole qu'il faut adresser à un nouveau venu au moment qui convient — tout cela prouve que nous avons compris quelque chose au Christ. Mieux nous comprendrons le ministère de l'idée-Christ et plus nous serons utiles à notre église filiale.
Les services de notre église proclament la Vérité qui porte un défi aux enseignements de la fausse théologie. Aujourd'hui comme jadis, la démonstration de la guérison divine est entravée par la croyance erronée que le Christ est une personne que nous devons suivre, au lieu de la nature divine qu'il nous faut vivre et démontrer. Nous devons comprendre clairement la distinction faite par la Science Chrétienne entre le Christ, l'idée spirituelle ou reflet de Dieu, et Jésus, le messager humain de la Vérité. Alors nous serons prêts à répandre le message guérisseur du Christ, la Vérité, à attirer les cœurs réceptifs et à accomplir les œuvres que le Maître exigeait de ses disciples.
L'amour pour Dieu et pour l'homme et une honnête reconnaissance des bienfaits que nous a procurés l'étude de la Science Chrétienne nous incitent à inviter des connaissances et des étrangers aux services de notre église. Une invitation personnelle est toujours le moyen le plus efficace. Je suis certain que, sous ce rapport, nous pouvons tous faire davantage que nous n'avons accompli dans le passé.
Nous devrions analyser notre hésitation à inviter des étrangers. Permettons-nous au manque d'égards, à l'indifférence ou à la timidité de gouverner notre pensée ? Si nous allons plus au fond des choses, nous constaterons que c'est le sens personnel, matériel, qui cause cette résistance hors nature. Peut-être hésitons-nous à dire aux autres qu'ils peuvent être guéris par la Science Chrétienne parce que nous-mêmes nous n'avons pas encore résolu tous nos problèmes ? Alors il nous faut ouvrir les yeux sur les bienfaits que nous avons déjà reçus et être plus reconnaissants.
Dans la mesure où la vérité de l'être fera disparaître la base matérielle de notre pensée et où nous reconnaîtrons la perfection présente de l'homme en tant qu'idée de Dieu, nous inviterons avec joie l'étranger, nous contribuerons utilement au succès des services de notre église et nous soutiendrons la cause du Christ.
Un service religieux d'une église de la Science Chrétienne est un événement fort important. Il apporte à tous les membres de notre localité le message guérisseur du Christ. Il les atteindra et portera des fruits abondants pour autant que nous autres, les membres de l'église, nous nous serons bien préparés aux services de notre église. Dans son Message to The Mother Church for 1900, Mrs. Eddy nous encourage ainsi: « Vous êtes venus aujourd'hui au festin de l'Amour et vous vous agenouillez devant son autel. Puissiez-vous être vêtus d'un vêtement nuptial nouveau et ancien, et puisse le fait de toucher le bord de ce vêtement donner la guérison au malade et au pécheur. » ’00., p. 15.
Rendons-nous toujours aux services de notre église tellement imbus de l'esprit du Christ que nous puissions, par un amour détaché de nous-mêmes, atteindre toute l'humanité et, le cœur plein de gratitude envers Dieu, le Principe divin, l'Amour, lui communiquer notre invitation: « Venez, mangez. »
