Beaucoup trop souvent les gens se lamentent à la façon de Job: « Mes amis se sont détournés de moi; je suis abandonné de mes proches, je suis oublié de mes intimes. Je suis un étranger pour mes serviteurs et mes servantes, je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu. » Job 19:13–15;
Quelle que soit la nature de la déception ou de l'espoir irréalisé, quel que soit le laps de temps pendant lequel les relations ont été tendues ou brisées, la Science Chrétienne se tient prête à secourir et à guérir. Dans chaque cas de délaissement, elle peut apporter la compréhension infiniment sage et pleine de compassion du Christ, la Vérité, et elle est prête à dissiper toute confusion, toute incertitude et tout antagonisme, et à ouvrir la pensée à la guérison.
Le Christ scientifiquement compris, apporte à la situation un sens divin de l'amour, un amour infiniment au-dessus du sens humain d'espoir déçu, un amour qui ne connaît pas d'interruption, de relâchement, d'amertume, d'envie, de haine. A chacun d'entre nous, le Christ vient comme une panacée. Il apporte bénédiction et joie, compagnie et paix, et donne aux relations humaines une base entièrement différente. Il guérit le délaissement, satisfait le cœur qui soupire, éveille chacun à sa véritable identité — son moi spirituel et son inséparable relation à Dieu, l'Entendement divin.
La Science Chrétienne enseigne qu'il n'y a pas d'idées solitaires, pas d'idées fragmentaires, pas d'idées séparées de leur source divine ou en désaccord l'une avec l'autre. Chaque idée spirituelle est éternellement liée au Père-Mère Dieu, et chaque idée a une relation juste avec chacune des autres idées dans l'unité de l'Entendement divin.
L'image mortelle irréelle présente les individus comme éprouvant souvent l'impression d'être étrangers à Dieu et s'attachant désespérément l'un à l'autre par des liens fragiles et ténus, facilement détériorés ou rompus, sujets aux caprices du changement et du hasard. Une parole courroucée peut briser l'affection. Un mobile estimable peut être mal interprété. Une action peut être considérée comme impardonnable.
Dans cette image mortelle (contraire à la vérité parce que Dieu, l'Esprit, est notre seule Vie) les relations sont soumises à certaines conditions, et dépendent de quelque aspect d'une situation humaine donnée plutôt que de Dieu. La condition erronée est soit: « Je vous aime parce que...», soit: « Je vous aime quand...», soit: «Je vous aimerais si...» Tout le système concernant la satisfaction des besoins humains est sujet à des hauts et des bas, et il laisse l'individu largement ouvert au désappointement.
Les relations humaines satisfaisantes divinement suscitées sont uniquement fondées sur ce qui est divinement réel et vrai. La vérité au sujet de chaque individu est qu'il est l'enfant béni de Dieu, ayant en lui et exprimant les qualités spirituelles directement issues de sa source divine. Dans la relation divine et véritable, chacun d'entre nous exprime des qualités spirituelles, et cette relation est faite du jeu et de l'action réciproques et harmonieux de ces qualités.
Cette relation divine ne connaît ni fluctuation ni fin. Disons plutôt qu'elle croît et se développe, se déroule et mûrit; chaque individu voyant, admirant et magnifiant en chacun des autres les qualités divines.
L'un des facteurs persistants de la rupture des liens du mariage est la progression des conjoints à un rythme différent, la prétention que l'un des deux se développe plus rapidement que l'autre et, en conséquence, que ce qui avait été un élément d'unité est devenu un élément de division. Parfois les différences apparaissent de plus en plus grandes jusqu'à ce qu'elles deviennent pratiquement des obsessions.
Mais si l'on rive plutôt sa pensée à ce qui est réellement vrai dans la Science divine, les différences en conflit disparaissent et les différences qui accentuent l'individualité et aident à harmoniser les relations sont amplifiées. Alors on voit l'homme et la femme créés par Dieu dans toute la gloire de leur diversité et de leur individualité, à jamais liés à Dieu et l'un à l'autre.
L'écran de fumée de l'existence humaine peut déformer, et suggérer la déception, l'amertume, la colère, la vengeance, mais il ne peut changer le fait spirituel de ce qui est vrai de la relation de l'homme à Dieu ou de la relation de l'homme à l'homme. L'homme n'est pas matériel, et il n'y a pas d'existence en dehors de Dieu, l'Esprit divin.
Tant que les relations humaines seront fondées sur la matérialité, il y aura déception. La matérialité entraîne toujours un certain degré d'éloignement de Dieu et de séparation d'avec nos semblables, et aussi la déformation des affections, la jalousie et la haine.
Le Maître nous indique clairement la voie. Rappelez-vous, Pierre lui demanda: « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? » Et Jésus répondit: « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. » Matth. 18:21, 22; Ses paroles nous enjoignent de guérir le délaissement, de fermer les brèches du désappointement, de panser les cœurs brisés, d'être plus fraternels et plus aimants.
Dans son dernier grand discours qui suivit la Cène, Christ Jésus dit avec force: « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Jean 13:34, 35;
Peut-être dites-vous que le délaissement a duré trop longtemps; qu'il est trop tard; que, peut-être, il y a quelques années... mais pas maintenant. Mais est-il jamais trop tard pour le Christ, la Vérité ? Est-ce qu'une situation quelconque est au-delà de la rédemption de l'amour du Christ, l'amour qui guérit ?
Il est certain que, sur la croix, le Maître eut à faire face à la désertion de la plupart de ses disciples, à l'ignominie de la situation, au triomphe apparent de ses ennemis. Et cependant, il prononça ces mots: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Luc 23:34; Il exprima l'amour et le pardon face à la frustration. Il n'était pas trop tard.
Mrs. Eddy nous exhorte ainsi: « Es-tu un enfant, et as-tu ajouté une ride au front soucieux ? Es-tu un époux, et as-tu percé le cœur qui a placé tout son bonheur sous ta garde ? Es-tu une épouse, et as-tu fait courber la tête accablée de ton mari ? As-tu un ami, et oublies-tu d'être reconnaissant ? Rappelle-toi que, pour tout cela, toi seul tu peux et dois expier. » Miscellaneous Writings, p. 339.
La Science Chrétienne montre clairement que le moyen de trouver l'unité dans les relations humaines réside dans la perception de notre unité spirituelle avec Dieu. Alors nous pouvons pardonner comme Jésus pardonnait. Alors nous pouvons magnifier le bien dans l'existence humaine plutôt que nos espoirs déçus. Alors nous pouvons trouver la réconciliation et la guérison, vaincre le délaissement fondé sur les conditions humaines, et toujours trouver nos espoirs réalisés dans notre cœur, parce que nous sommes éternellement établis dans la relation ininterrompue de l'homme avec chacun de ses semblables et maintenus en sécurité dans la relation ininterrompue qui nous unit à unit à Dieu.
