Ainsi chantait le Psalmiste: « Dispose mon cœur à la crainte de ton nom. Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu ! Et je glorifierai ton nom à perpétuité. » Ps. 86:11, 12;
Louer et glorifier Dieu, aligner notre pensée sur l’harmonie de l’Entendement divin — quelle merveilleuse définition de la prière que nous adressons à Dieu ! La vraie prière guérit et purifie. Par la prière, nous devenons conscients de notre unité avec le Père céleste qui est la source originale de notre être — nous élevons notre pensée à des plans supérieurs de compréhension spirituelle et nous nous éveillons au plus clair discernement du saint but que Dieu nous assigne, nous qui sommes Son reflet. Dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy décrit en ces termes l’esprit de la véritable prière: « Pour pénétrer au cœur de la prière, il faut que la porte des sens trompeurs soit fermée. Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire, pour que l’homme puisse avoir audience de l’Esprit, le Principe divin, l’Amour, qui détruit toute erreur. » Science et Santé, p. 15;
Quand on sollicite l’audience d’un dignitaire il faut se faire annoncer, puis s’identifier et enfin obtenir un laissez-passer. Pour que le dialogue que nous entretenons avec Dieu soit efficace, il faut nous conformer à certaines conditions, comme l’indique Mrs. Eddy dans le passage ci-dessus, où elle dit: « Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire ». Nous ne pouvons entendre le son doux et subtil de la Vérité que dans la mesure où nous imposons silence aux clameurs des sens matériels dont nous rejetons le témoignage comme irréel puisque Dieu ne le ratifie point.
« Il fait entendre sa voix: la terre se fond d’épouvante », Ps. 46:7; lisons-nous au Psaume 46. Cette puissance, cette propre déclaration de la Divinité, qu’est-ce donc pour qu’elle en arrive à faire fondre le matérialisme, à le faire disparaître ? C’est l’expression même de Dieu, l’éternel Je suis. Ce dont l’humanité a un besoin essentiel, c’est de comprendre et de démontrer que la nature de Dieu est Esprit omnipotent et toujours présent, de comprendre qu’Il est la Vie, la Vérité et l’Amour divins, et de comprendre que l’homme est Son image et Sa ressemblance. Cette compréhension révèle le Christ, la vraie idée de Dieu, qui répond à tout besoin humain.
La Science Chrétienne révèle que Dieu est l’Entendement infini, le bien qui sait tout, qui est toujours présent, le Tout-en-tout. Lorsqu’Il proclame Son être éternel, Sa présence et Sa puissance immuables, alors tout ce qui semble opposé à Dieu — le mal et la matière — doit nécessairement disparaître de la conscience humaine.
Lorsque, en communion spirituelle avec Lui, nous élevons notre pensée vers Dieu par la prière silencieuse, alors nous percevons et comprenons, dans le calme de l’être spirituel, cette éternelle et propre déclaration de la Divinité que rien ne saurait interrompre. La voix de Dieu est la seule voix qui soit, et la création — l’homme et l’univers — constitue Son expression, Son auditoire obéissants. Tout comme l’effet ne fait qu’un avec la cause, l’homme en tant qu’idée de Dieu est éternellement un avec Dieu. L’homme est donc toujours à même d’entendre la voix de Dieu. Il comprend la Parole de Dieu, car à travers Son Christ, la parfaite et complète manifestation de Dieu, Il S’adresse à chacun de nous.
En tant que l’idée spirituelle de l’Amour divin, le Christ est toujours présent dans la conscience humaine. Il apporte la guérison, l’encouragement, le réconfort, la lumière et il guide chacun infailliblement. « Christ, écrit Mrs. Eddy, est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes parlant à la conscience humaine. » Science et Santé, p. 332; Christ Jésus entendait toujours ce « message divin de Dieu aux hommes »; il était donc à même de dire ceci: « Selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » Jean 5:30;
Et nous aussi, nous pouvons prêter l’oreille au message du Christ « parlant à la conscience humaine ». Grâce au doux ministère du Christ, la Vérité, notre pensée s’élève jusqu’à contempler la réalité spirituelle; notre prière devient ainsi l’admission joyeuse et reconnaissante de l’omnipotence et de l’omniprésence de Dieu, le bien. Pareille prière nous libère, nous sauve de l’égoïsme, de l’esclavage au sens matériel de l’existence, et ce, en amenant l’activité curative du Christ dans notre expérience. Cette prière nous conduit à l’illumination et à la régénération spirituelles.
Il m’est arrivé une fois quelque chose qui prouvait bien que cette éternelle action du Christ, divin énoncé de l’Esprit dans la conscience humaine, guérit instantanément. Après une semaine où j’avais été particulièrement occupé au bureau, j’eus tout à coup très mal à la gorge et j’avais beaucoup de mal à avaler. Malgré mes efforts, il y avait deux jours que ça durait et je n’arrivais pas à surmonter la chose en priant. Un soir, je me suis senti guidé à regarder dans le dictionnaire la définition du mot « enfler », qui disait entre autres: « Ressentir ou manifester une tension due à un trop-plein émotif; ... être gonflé d’orgueil; agir ou parler d’une manière arrogante, pompeuse, fanfaronne. » Webster's New International Dictionary (Second Edition) ;
Me tournant vers Dieu en prière, je demandai à mon Père céleste de m’indiquer ce qu’il fallait corriger dans ma pensée, et ces paroles de la première lettre de Paul aux Corinthiens me vinrent clairement à l’esprit: « La charité... ne s’enfle point d’orgueil. » I Cor. 13:4; Je devins conscient de la totalité de l’Amour, de son infinité, du fait qu’il inclut tout. Je vis clairement qu’en fait l’infinitude de l’Amour divin ne pouvait s’enfler d’orgueil. Elle inclut tout ce qui existe réellement et, en dehors de Dieu, l’Amour, il n’existe nul pouvoir ou présence qui puisse projeter des éléments d’égocentrisme personnel au royaume de l’Amour qui inclut tout et qui est infini, éléments qui tentent alors de s’accrocher à l’une des idées de Dieu. Avec gratitude j’ai reconnu que l’Amour et l’Entendement divins suffisaient à purifier ma conscience de tout ce qui ne procédait pas du Père.
Et tout à coup je découvris ce qu’il fallait déraciner dans ma pensée. Quelqu’un était venu me rendre visite au bureau et il avait injustement critiqué mon travail. Cette suggestion, je ne l’avais pas rejetée, je ne l’avais pas remplacée par la vérité; au lieu de cela, j’avais permis à l’irritation et à la rancune de prendre racine en ma conscience. Je m’étais « enflé » d’un sentiment mortel, étranger à l’Amour, et qui s’était manifesté par un état physique inharmonieux. Je me mis immédiatement à l’œuvre, cela va sans dire, m’alignant, en vue de corriger ma pensée, sur cette phrase de la Prière du Seigneur: « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », Matth. 6:12; et sur l’interprétation spirituelle que Mrs. Eddy en a donné: « Et l’Amour se reflète dans l’amour. » Science et Santé, p. 17.
Tandis qu’un sens limpide de la présence et de l’infinitude de l’Amour inondait ma conscience, cette personne qui m’avait auparavant semblé si antagoniste m’apparut selon sa véritable identité spirituelle et dérivée de Dieu, aimable, aimée et digne de l’être. Comprenant cela, toute enflure disparut, j’étais guéri.
Chacun de nous a l’occasion, la capacité d’écouter la voix du Christ, la Vérité; cette voix, continuellement, résonne dans la conscience. Acceptions donc humblement ce que l’Amour déclare quant à sa propre toute présence, son pouvoir, son omni-action; à mesure que nous ferons cela, nos prières seront exaucées, et la réformation du caractère, la purification, la guérison seront notre plus belle récompense.
