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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d’articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

Le Sermon sur la Montagne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1973


Christ Jésus venait de consacrer ses douze disciples, ses apôtres. Comme le rapportent Matthieu et Luc, il s’adresse essentiellement aux Douze, mais les foules l’entendent aussi: c’est le Sermon sur la Montagne. Les deux récits ne sont pas identiques, mais il y a certaines similarités. Dans Matthieu il occupe les chapitres 5, 6 et 7; dans Luc — appelé parfois le Sermon du haut plateau — il commence au verset 17 du chapitre 6. Ni l’un ni l’autre de ces deux titres ne fait véritablement partie du texte même de la Bible, quoiqu’on les utilise depuis longtemps pour désigner cette partie de l’Évangile.

Certains érudits prétendent qu’il s’agit là de pensées de Jésus, que l’on aurait regroupées autour d’un thème central; d’autres considèrent le Sermon comme quelque chose qu’il aurait véritablement dit: dans les deux Évangiles, le texte est encadré au début et à la fin de remarques à cet effet.

« Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui » (Matth. 5:1). D’habitude, en Israël, le maître enseignait assis, avec ses disciples à ses pieds. Autour du Prophète galiléen, il y en avait certainement beaucoup qui avaient déjà été des « disciples », c’est à dire qui avaient suivi les doctrines d’un maître; mais il y en avait aussi sans doute qui venaient l’entendre pour la première fois. « Toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous » (Luc 6:19).

Le Sermon sur la Montagne, selon les deux versions de ce remarquable message, semble viser à l’instruction spéciale des Douze que Jésus avait choisis; mais d’autres l’ont également apprécié énormément, comme en témoignent ces paroles de Matthieu: « La foule fut frappée de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (7:28, 29).

En ouvrant son récit, Matthieu dépeint Jésus montant « sur la montagne », tandis que Luc écrit: « Il descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau » (6:17), une plaine ou étendue plate. Ceux qui estiment que ces deux récits ont trait à un événement particulier, le situent en Galilée, quelque part entre Capernaüm et Tibériade. On pourrait facilement y trouver quelque plateau élevé, accoté à une colline, et qui pourrait se décrire comme une plaine. Même si l’on cherche à en préciser l’emplacement exact, cela n’empêche personne de considérer cette « montagne » comme un lieu d’inspiration spirituelle plutôt que comme un point géographique.

La première partie du texte, dont chaque énoncé commence par « Heureux », a dès les temps anciens été connue sous le nom de Béatitudes (du latin beatus, heureux). On pourrait dire que le concept du bonheur, l’idée d’être « heureux », selon la Bible, consiste en un profond sens de joie, de bonheur profond, consiste à s’enrichir spirituellement.

Il y a dans l’Évangile de Luc quatre versets s’apparentant d’assez près à certaines des Béatitudes que l’on trouve dans Matthieu, et auxquels l’évangéliste adjoint quatre versets contrastants qui commencent par « Malheur à... » (voir 6:20–26).

Dans Matthieu, la première Béatitude se lit: « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux », ou comme le dit The New English Bible (Nouvelle Bible anglaise): « Combien bénis sont ceux qui savent qu’ils ont besoin de Dieu ! Le royaume des cieux leur appartient. » Et les bénédictions qui s’ensuivent, atteindront les affligés qui seront consolés; les débonnaires qui hériteront la terre; ceux qui ont faim et soif de la justice, qui seront rassasiés. Et selon la version de The New English Bible: « Combien bénis sont les affligés; ils trouveront la consolation. Combien bénis ceux qui sont doux; la terre leur appartiendra. Combien bénis sont les affamés, les assoiffés du bien triomphant; ils seront satisfaits. » Encore d’autres bénédictions descendent sur les miséricordieux, sur ceux qui ont le cœur pur, sur ceux qui procurent la paix et sur ceux qui sont persécutés pour la justice.

L’Ancien Testament avait mis l’accent sur les aspects négatifs de la Loi mosaïque et des interdictions qu’elle formulait, tandis que le Maître souligne dans ses enseignements la valeur positive du penser juste et de l’amour détaché de soi.

Après la dernière Béatitude, et parlant toujours aux disciples eux-mêmes, Jésus leur adresse des paroles d’encouragement, les incitant à la confiance, afin qu’ils se préparent au travail qui les attend. Ils sont, leur dit-il, le sel (l’assisonnement) de la terre, voire la lumière même du monde.

Quelque neufs que soient ses enseignements, Christ Jésus déclare nettement qu’il n’est pas venu pour abolir la loi ou les prophètes mais pour accomplir les idéaux les plus élevés des disciples (voir Matth. 5:13–19).

En obéissant servilement à la Loi, scribes et pharisiens ont terni, obscurci la candide pureté des Dix Commandements par leurs innombrables interprétations traditionnelles. Dans ce labyrinthe de décrets et de règlements, Jésus fait tout simplement ressortir ce qu’il comprend être la base du décalogue, c’est-à-dire les principes essentiels de la loi divine.

Jésus élargit le sens du commandement « Tu ne tueras point », jusqu’à signifier la nécessité de subjuguer la haine du cœur. « Tu ne commettras point d’adultère », réclamait une obéissance pure ne s’exprimant plus seulement en actes, mais en pensée aussi. Il ne fallait plus, comme cela se faisait couramment, jurer sur telle ou telle chose, mais se contenter de dire simplement “oui, oui, non, non » (voir Matth. 5:21–37).

Il fallait que la loi du talion, la vieille loi décrétant qu’il fallait rendre la pareille, cède à la bonté et à la miséricorde (versets 38–42). Il fallait aimer son ennemi tout comme son propre prochain (voir versets 43–47 et Luc 6:27–36). Le modèle et le stimulant qui allaient inciter chacun à exprimer la perfection (voir Matth. 5:48), c’était auprès du Père qu’on les trouvait.

Il fallait que l’orgueil et la suffisance des pharisiens cèdent devant les nouvelles normes qui concernaient les dons d’aumônes et la prière; et c’est dans ce contexte que Matthieu insère la remarquable prière que nous connaissons sous le nom de la Prière du Seigneur (voir 6:9–13).

Tous les manuscrits anciens ne reprennent pas la partie communément dénommée doxologie, au verset 13: « Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! » Il n’en reste pas moins que cette variante n’enlève rien à la beauté simple mais majestueuse caractérisant cette prière si profondément spirituelle.

L’observance d’un jeûne public et ritualiste, qui était devenu si important aux yeux des chefs religieux de l’époque, devait céder à une sorte de jeûne plus sincère, plus véridique.

Il fallait aussi reconnaître à quel point il était inutile de se mettre en souci de gains matériels et remplacer ceci par des objectifs de bien spirituel: tout besoin humain serait assurément pourvu (voir versets 19–34). Par ailleurs, se juger, se critiquer les uns les autres est chose interdite (voir 7:1–5). La Règle d’or doit gouverner tous les hommes: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes » (7:12).

Apparemment, le Maître s’attendait à voir ses fidèles mettre en pratique l’essentiel de ce qu’il leur enseignait, cette base solide et durable de ses enseignements. Il savait que ses propres paroles s’appuyaient sur l’autorité divine qui permettrait à ses fidèles de survivre aux épreuves les plus terribles. « Quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Matth. 7:24; voir aussi 25–27; Luc 6:47–49).

Ce sermon, plein d’originalité spirituelle et de bons conseils, s’achève sur un exposé concernant la manière de reconnaître et d’évaluer les résultats de l’enseignement révolutionnaire de Christ Jésus; on pourrait en dire qu’il s’agit là de ce qui, pour tous les fidèles, va servir de base à l’édification du royaume des cieux. Jamais il n’avait cherché à détruire la Loi, mais parce qu’il la connaissait si bien, et qu’elle s’était laissé encroûter, obscurcir par les abus, le message qu’il avait à communiquer vint au moment le plus propice. Les enseignements du Sermon sur la Montagne allaient dûment équiper ceux à qui Jésus faisait confiance pour changer le cours des choses, pour abandonner à l’avenir toute hypocrisie en faveur d’une religion spirituelle et pratique.

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