Il est vrai que Jésus a dit: « Ceux qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. » Toutefois cela ne signifie pas qu'il rejetait l'idée du mariage comme étant inutile ou indésirable en tant qu'institution humaine. Au contraire, il dit juste avant: « Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris. » Luc 20:34, 35;
Jésus reconnaissait non seulement le rôle du mariage dans un monde dont les habitants n'ont pas encore atteint les hauteurs de la compréhension spirituelle qui doit les rendre « comme les anges dans les cieux », Marc 12:25; mais il insistait également sur une fidélité absolue au contrat du mariage. Il condamnait l'immoralité non seulement sous différents aspects tels que la malhonnêteté, la cruauté, la tromperie, la volonté, l'orgueil et la haine, mais également sous l'aspect de l'aventure, de l'adultère et du divorce sauf en cas d'infidélité.
Ses paroles ne souffraient aucun compromis, mais Jésus savait que l'obéissance à la loi morale, selon son propre exemple, est une condition nécessaire pour conduire l'humanité de la mortalité au royaume de la compréhension spirituelle. Il dit: « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » Jean 14:6;
En étudiant soigneusement la Bible et en particulier les enseignements et les œuvres de Christ Jésus, Mrs. Eddy discerna que l'on doit dépasser un certain stade de développement mental si l'on veut progresser de la mortalité vers l'immortalité, du physique vers la spiritualité, de la dépravation vers la compréhension. Ce stade représente une condition transitoire de la pensée mortelle entraînant la modification et l'élévation du caractère humain grâce à l'expression de qualités morales, jusqu'à ce que l'on parvienne à la compréhension et la démonstration complètes de la spiritualité. Mrs. Eddy définit cet état comme étant le « Deuxième Degré » de la traduction de l'entendement mortel et l'expose dans Science et Santé sous le titre de « Mauvaises croyances en voie de disparaître »: « Moral. Humanité, honnêteté, affection, compassion, espérance, foi, humilité, tempérance. » Science et Santé, p. 115;
Il est clair que cette façon de passer du sens mortel à la compréhension spirituelle par l'intermédiaire du « Deuxième Degré », Christ Jésus l'a démontrée. Elle entraîne la christianisation de la pensée qui nous amène à accepter et à exprimer les qualités morales que Jésus exprimait si remarquablement dans sa vie et ses enseignements et qu'on lui reconnaît incontestablement. Cette façon de penser et d'agir fournit à l'humanité l'aide d'un autre monde, un aperçu du royaume de l'être spirituel et de la paix éternelle qui lui apporte satisfaction.
Spiritualiser sa pensée n'est pas l'affaire d'un moment. Le sens mortel pécheur n'est pas tout à coup transporté des profondeurs de la dépravation jusqu'à ces hauteurs de la pureté et de l'immortalité que Dieu ceint d'une couronne. Il faut faire des pas humains pour transformer la conscience humaine par l'Amour et la Vérité. On ne peut pas s'en passer: il faut procéder graduellement, jusqu'à ce que l'on discerne et démontre complètement le caractère du Christ, l'expression de l'être réel de l'homme en tant que fils parfait de Dieu, et que l'univers spirituel véritable soit reconnu comme étant intact et toujours présent.
Tout au long des siècles l'expérience a prouvé que certaines institutions humaines ont beaucoup contribué à l'amélioration de la conscience humaine par voie du « Deuxième Degré » dans lequel les qualités morales du Christ sont exprimées. Une de ces institutions, c'est le mariage. Les rapports étroits entre hommes et femmes, donnant naissance à un autre être humain, s'ils ne sont pas considérés comme sérieux ou permanents et s'ils sont simplement basés sur le physique, n'incluent pas l'expression des qualités transitoires du « Deuxième Degré ». Par conséquent, ils ne contribuent aucunement au progrès de l'humanité vers le ciel et le bonheur. Bien au contraire.
De tels rapports, de courte durée et basés sur la matière, ont leur origine dans une pensée attachée aux choses d'ici-bas. Ils sont motivés par les qualités dépravées du « Premier Degré » de l'entendement mortel décrites dans Science et Santé: « Mauvaises croyances, passions et appétits, crainte, volonté dépravée, propre-justification, orgueil, envie, tromperie, haine, vengeance, péché, maladie, infirmités, mort », 4 et ils en sont la représentation. Loin de faire du bien à l'individu et à la race humaine, l'abandon à ces penchants morbides plongent les hommes dans le désespoir d'une plus grande servitude aux croyances matérialistes.
Par contre, le mariage étant une union plus stable, il faut que les époux manifestent des qualités de transition, des qualités morales, et cette union les fera par conséquent progresser. Ce n'est pas une situation dans laquelle on se lance avec légèreté. Les intéressés feront bien de réfléchir profondément aux motifs qui les poussent à se marier et de déterminer si l'amitié qui existe déjà entre eux renferme un nombre suffisant de qualités du « Deuxième Degré », laissant entrevoir un développement ultérieur de ces dernières. Pour permettre à leur mariage de survivre, le mari et la femme devront faire tous les deux des efforts soutenus afin de manifester de l'affection, de l'humanité, de la compassion, de l'honnêteté et de la tempérance. Et suivant qu'ils y parviennent, ils seront récompensés et atteindront le « Troisième Degré » défini comme suit dans Science et Santé: « Sagesse, pureté, compréhension spirituelle, pouvoir spirituel, amour, santé, sainteté. » p. 116.
Ainsi la Science Chrétienne montre que ce n'est pas une pure coïncidence si depuis d'innombrables siècles les civilisations ont adopté la formule du mariage comme étant une disposition morale pleine de sagesse et pour le bien de la société. Le mariage n'est pas une institution archaïque imposée à notre époque par la loi mosaïque ou un héritage puritain. C'est une pratique humaine qui s'est révélée comme étant bénéfique non seulement au couple et à sa progéniture, mais également au progrès du genre humain.
Jusqu'à ce que l'on discerne l'univers spirituel créé par Dieu, complet et parfait, et que toutes les croyances erronées aient disparu devant la compréhension spirituelle, hommes et femmes sembleront traverser le cycle de la naissance, de la maturité et de la mort. Les enfants auront besoin d'être protégés et la race améliorée en exprimant toujours plus les qualités morales du « Deuxième Degré ». L'institution du mariage devrait subsister et son élément de sainteté être toujours mieux sauvegardé. Les Scientistes Chrétiens soutiendront fermement la cause du mariage parce qu'ils savent que c'est une institution d'une valeur incommensurable pour l'humanité, conduisant du matérialisme dépravé à la compréhension spirituelle.