Christ Jésus manifestait la Vie s'exprimant elle même et ininterrompue. Quel concept illimité il nous a donné là ! Comme cette idée balaie les toiles d'araignées du temps avec ses commencements et ses fins ! Quel défi jeté aux penseurs, les appelant à chercher au-delà de la périphérie de la matière les réponses au pourquoi de l'existence !
Dans bien des domaines de l'éducation, des penseurs se préoccupent de la vie et sa sauvegarde. Les écologistes se distinguent par le respect et l'amour qu'ils portent à la vie. Pour eux, elle est quelque chose qu'il faut protéger et préserver. Beaucoup d'entre eux pensent qu'il existe une loi de la vie qui gouverne la nature et que la création entière se déroule harmonieusement au rythme de cette loi. Ils discernent la relation de vie unissant toutes les créatures vivantes entre elles. Ce qui nuit à l'une nuit à toutes; ce qui est un bienfait pour l'une l'est pour toutes.
L'étudiant de la Science Chrétienne lui aussi révère la vie. Grâce à cette Science, il apprend un fait fondamental et essentiel, à savoir que la Vie est Dieu et que Dieu est puissamment toujours présent et impérissable. Inhérente à cette Vie toujours présente se trouve la puissance jaillissante qu'elle possède de s'exprimer en harmonie intelligente; la Science enseigne en effet qu'il n'existe pas un grand nombre de vies privées tendant à vivre en harmonie, mais une seule Vie, Dieu, s'exprimant comme la Vie de tout. Il ne saurait y avoir dans ce rapport aucun conflit, aucun gaspillage, aucun élément de pollution.
On pourrait dire, en un certain sens, que le Scientiste Chrétien est un écologiste spirituel. Pour lui, la création et son créateur, Dieu, sont unis par un lien indissoluble; dans ses contacts avec autrui, le Scientiste Chrétien s'efforce de mettre en pratique cette relation au dessein constructif. Vigilant, il prouvera de mieux en mieux que l'homme à l'image de Dieu est gouverné par cette Vie infaillible. Chaque détail de son être — sa santé, son progrès, la nature de sa sollicitude envers les autres — est déterminé par le fait qu'il reflète, dans toute son existence, la Vie qui est Amour.
Les yeux ouverts aux merveilles de la nature, le Scientiste Chrétien voit dans ce qui l'environne quelque chose de plus que ce que les sens matériels perçoivent. La fraîcheur de la verdure printanière, les frondes des fougères qui se déploient, les bourgeons qui pointent vers le ciel, sont autant de symboles de beauté qu'il faut chérir. Ils lui indiquent la puissance rénovatrice de cette Vie toujours présente. Mrs. Eddy écrit au sujet de cette puissance: « Par sa propre volition, pas un brin d'herbe ne se lève, pas un rameau ne bourgeonne dans le vallon, pas une feuille ne déroule ses contours gracieux, pas une fleur ne sort de sa cellule cloîtrée. » Science et Santé, p. 191;
Il y a quelque temps, une amie et moi nous retournions à ma voiture que j'avais parquée sur une allée devant chez elle. C'était au printemps et tout alentour on percevait les signes d'un renouveau de vie. Et, tout à coup, nous nous arrêtâmes toutes deux avec un petit sursaut: là, à nos pieds, il y avait un brin de muguet qui s'était frayé un chemin à travers la dure croûte asphaltée, pour atteindre la lumière. Qu'une petite chose si frêle eût réussi à traverser l'asphalte paraissait chose impossible. Elle était pourtant là, manifestant la vie et chantant son allégresse vers le ciel. Elle avait refusé d'être étouffée.
Nous sommes-nous déjà sentis prisonniers sous la croûte épaisse d'un problème ? Avons-nous accepté la frustration née de nos espoirs déçus comme faisant partie de notre expérience ? Avons-nous ouvert la porte à l'apathie, à l'abattement ? Rappelez-vous la petite fleur fragile; elle, elle avait traversé l'asphalte !
L'énergie et le dévouement que nous apportons à une activité progressive que Dieu dirige ne doivent pas être considérés simplement comme le résultat d'un effort personnel, d'une animation qui se consume. Ils reflètent la Vie infatigable qui est Dieu, et de ce fait ils apportent avec eux leur juste récompense. Les bourgeons de notre penser spirituel, nos inspirations élevées qui nous portent en avant, sont destinés, comme le frêle muguet, à prendre forme et à s'épanouir. Mais ne laissons pas notre pensée ressembler à quelque ciment qui les empêcherait de jaillir.
Craintes et doutes sont comme des obstructions. Les conjectures et hypothèses mortelles que nous bâtissons quant à notre santé, nos ressources et quant à nous et aux occasions qui s'offrent à nous, sont autant de barrières limitatives que nous érigeons autour de nous. Ce sont des polluants de l'entendement charnel qui deviennent de solides convictions pour celui dont le regard se concentre sur la matière. Celui-là perd de vue le fait que la Vie a le pouvoir d'agir.
Nous apprenons, grâce à l'étude de la Science Chrétienne, à accepter la Vie divine comme notre propre Vie reflétée dans sa plénitude. La vivacité et l'énergie appartenant à cette Vie s'expriment en l'homme en tant qu'image de Dieu. Quand il devient clair qu'en réalité nous sommes cet homme là, ici même et maintenant, nous sommes animés d'un renouveau de vie. Nos yeux — notre discernement mental — s'ouvrent aux merveilles et possibilités s'offrant à nous, à l'abondance insoupçonnée qui nous attendait déjà. Nous entrevoyons le véritable environnement que les Évangiles appellent le royaume des cieux.
Christ Jésus avait une compréhension unique de l'écologie. Il reconnaissait l'unicité de l'être, le créateur et la création liés l'un à l'autre en un amour indissoluble. Cet Amour était pour lui si universel, si totalement inclusif, qu'il lui était possible de dire: « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. » Matth. 25:40; C'est là l'économie divine unique embrassant tout.
Il ne laissait pas derrière lui une traînée de détritus — affaires non terminées, problèmes non résolus et patients non guéris. Son travail était instantané et ordonné. Dans sa carrière, il n'est fait mention ni de délai ni de gaspillage. Tout au long de sa mission, nous voyons la Vie sans fin s'exprimer. Il dit: « Le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. » Jean 14:10;
Les manifestations cruelles de la maladie cédaient à la santé. Les limites du temps et de l'espace disparaissaient. Il donnait la preuve de la Vie qui ne peut être ni mutilée ni estropiée, ni éteinte ni détruite. Ni la maladie ni le péché ne pouvait l'emporter sur lui. Mrs. Eddy dit: « Le Prophète nazaréen pouvait rendre l'irréalité de la maladie et du péché instantanément manifeste. » Miscellaneous Writings, p. 60.
Songez aux possibilités qui nous sont offertes à mesure que cette Vie se déroule dans nos affaires et nos relations humaines, quand nous nous détachons de ce que nous sommes enclins à appeler notre nature humaine et que nous lui permettons de céder le pas à la nature divine, laissant resplendir notre véritable identité ! L'ennui, la nonchalance, la monotonie n'y trouvent aucune place. Votre vie, ma vie, une fois comprise en tant que le Divin reflété, devient une aventure spirituelle. De nouvelles découvertes sur le moi véritable nous catapultent dans les domaines célestes inexplorés de la pensée et de l'action.
Songez au pouvoir qu'il nous est possible d'exercer tandis que l'Amour nous lance à travers les zones des concepts illimités de soi-même et du monde — ce pouvoir que détient le bien de façonner une image nouvelle de la fraternité des hommes. Cet amour que nous ressentons exige d'être mis en action.
La sagesse nous avertit: L'amour, on s'en sert ou on le perd.
La Vie, source jaillissante, déclare: L'amour, on le vit et on le donne !