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Quelle espèce de membre d'église suis-je ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1972


Nous aimons tous l'église, autrement nous n'en serions pas membres. Et bon nombre d'entre nous cependant passent par des moments (incroyable de penser qu'ils deviennent même des jours, des semaines ! ) où l'amour que nous portons à l'église semble vaciller, peut-être chanceler quelque peu et même avoir l'air de s'effondrer. C'est alors qu'il me paraît souvent utile, quelle que puisse être la situation qui a donné naissance à ce sentiment, de me poser cette simple question: « Quelle espèce de membre d'église suis-je ? »

Est-ce que je fais partie du genre qui se prélasse au milieu de la gloire et du progrès et qui s'enfuit ensuite pour éviter de faire face aux problèmes non résolus ? Suis-je une de ces espèces de membres des beaux jours, tout enflammés d'enthousiasme — à nul autre seconds — quand tout va bien, mais qui, d'une manière ou d'une autre, perdent leur éclat et leur inspiration, se sentant ébranlés par certaines circonstances, certains événements, certaines personnes ? Me suis-je laissé aller à être si humainement engagé dans les affaires de mon église filiale que je n'aie pris le temps nécessaire de soutenir l'église par la prière, métaphysiquement, comme elle doit l'être d'abord et avant tout ? Pourquoi ne puis-je être, comme Ananias, un membre d'église plus dévoué et consacré ? C'est lui, vous vous en souvenez, qui aida Saul à démarrer dans son travail d'église.

Ananias, « à Damas [était] un disciple », Actes 9:10; « homme pieux selon la loi ». 22:12; Ainsi donc, il devait avoir la lettre aussi bien que l'esprit et par conséquent l'appel au service de son église le trouva prêt. Il répondit simplement: « Me voici, Seigneur ! » 1 Le récit ne rapporte nullement qu'il ait dit: « Pourquoi moi, alors que j'ai déjà tant fait pour l'église cette année ? » Ou bien: « Et pourquoi pas quelqu'un d'autre, comme Corneille par exemple ? Pourquoi ne serait-ce pas lui plutôt ? » Mais au lieu de cela, il dit simplement: « Me voici, Seigneur ! »

Quelle merveilleuse leçon contient ce récit d'Ananias à propos du genre de membre que nous devrions tous nous décider à être ! Devant un réel besoin se manifestant dans notre église, commençons-nous par répondre à l'appel dans les mêmes termes qu'Ananias, savoir: « Me voici, Seigneur » ? Ou bien commençons-nous par songer aux raisons — toutes, bien entendu, excellentes et si parfaitement logiques — pour lesquelles précisément en ce moment nous n'arriverions pas à mieux servir Dieu au sein de notre église filiale ?

Pas étonnant qu'Ananias lui-même, un pieux disciple, après avoir appris ce qui l'attendait, se ravisa, et chercha à échapper à ce qui, ce jour-là, lui était demandé au service de son église. Qui eût contemplé de gaieté de cœur la perspective de rencontrer Saul de Tarse, le plus dangereux ennemi du christianisme ? Toutes les histoires qu'il avait entendu raconter sur Saul, durent repasser en son esprit comme un éclair, puisqu'il déclara: « Seigneur, j'ai appris de plusieurs personnes tout le mal que cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem; et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. »

Mais — et c'est là le point important, n'est-ce pas ? — il ne permit ni à des arguments humains basés sur sa propre opinion, ni à des ouï-dire, de lui dicter sa ligne de conduite. Tranquillement, il tendit l'oreille, attendant les directives — les directives divines et non les conseils humains. Et il entendit ces paroles: « Va, car cet homme [Saul] est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël. »

Et puis, qu'est-ce qui arriva ? Il « sortit », et fit ce qui, à ce moment-là, s'avérait le plus utile en vue de réellement bénir son église, c'est-à-dire aider au lancement d'un des chrétiens les plus ardents que l'église ait jamais connu. Oh, si parfois nous pouvions seulement anticiper et prévoir les conséquences lointaines du travail que nous accomplissons avec désintéressement et docilité pour l'église, quelque humble qu'il puisse être ! N'agirions-nous pas, ne nous exprimerions-nous pas aussi peut-être, un tout petit peu différemment ?

Le souvenir de la manière dont Ananias s'acquitta de la tâche qui lui fut assignée dans son église a toujours été pour moi une inspiration. Le récit ne dit pas qu'il en fit une grosse affaire spectaculaire — nulle fanfare, nul chant de ses propres louanges, nul rapport avec d'autres membres de l'église pour en discuter les pour et les contre. Il alla tout simplement trouver Saul et s'adressa à lui en l'appelant « mon frère ». En quels termes nous adressons-nous — silencieusement, sans parler de verbalement — à nos compagnons, membres d'église, et en particulier à celui qui, selon nous, n'agit pas au mieux des intérêts de l'église ? Si Ananias put appeler Saul de Tarse « mon frère », pourquoi n'en ferions-nous pas autant à l'égard de notre compagnon d'armes dans l'église ?

Le Fondateur du christianisme, Christ Jésus, enseigna qu'il nous fallait plonger sous les apparences mortelles de manière à trouver l'homme réel qui est créé à la ressemblance de Dieu. Mrs. Eddy nous dit dans Science et Santé: « Le divin doit surmonter l'humain en tous points. » Science et Santé, p. 43; A mesure que nous acceptons ce fait dans notre travail d'église filiale et que nous percevons le véritable moi de chacun comme la ressemblance de Dieu là même où il semble qu'il s'agisse de mortels, nous avons une base permettant de faire ce qu'il est juste de faire et ce, avec succès, avec joie, et de manière désintéressée.

Ananias aida Saul à voir clair, à voir le chemin qu'il devait suivre. Et il lui expliqua en termes à sa portée en quoi sa mission unique allait consister. De toute évidence, Ananias était un de ces genres de membres d'église qui ne prennent rien à la légère, puisque, s'adressant à Saul, il lui demanda: « Et maintenant, que tardes-tu ? » Actes 22:16; Ananias n'était-il pas là en train de dire à Saul de s'atteler à la tâche et de ne pas perdre de temps à se blâmer pour les événements passés ? Allons-y donc, « tous unis fraternellement ». Hymnaire de Christian Science, n° 29;

Et ainsi Saul se mit en marche, adoptant même un nouveau nom — Paul — il s'engagea dans le monde d'alors, servant l'église réellement, dans le sens le plus plein du terme: enseignant, guérissant et aidant l'humanité souffrante à se trouver, à trouver son moi véritable en tant que rejeton de Dieu.

Est-ce là ce que nous accomplissons dans notre travail d'église ? Ou bien sommes-nous absorbés dans les choses matérielles à ce point que nous en oublions qu'il existe à portée de main toute une communauté urbaine attendant le message de salut et de liberté que communique le Christ ? Est-ce que nous guérissons les dissensions et les luttes au sein de notre propre église filiale, ou bien est-ce que nous les perpétuons, provoquant l'agitation et le désordre ? Notre camarade, à l'église, est-ce que nous l'encourageons à croître spirituellement ou bien est-ce que nous entravons ses progrès ?

Comprenant que l'Amour divin maintient toujours complètement et pleinement sa création, il nous est possible de savoir que ni indifférence, ni bête noire, ni ambitions à mauvais escient, ni acrimonie, ni provocations ne comportent de réalité. Puisque la Vérité maintient toujours sa création parfaite, sans tache et sans défaut, il n'existe rien qui puisse s'accrocher à un mensonge ou à une opinion irréductible quelconque.

Il est possible de se dire à soi-même: « Me voici, Seigneur », si pour décider de la route à suivre on s'appuie uniquement sur le Principe divin et non sur la personne ou le sens personnel. « Me voici; et chacun, en tant qu'homme, est là également, dans son moi véritable. » Mrs. Eddy écrit: « Dieu est le créateur de l'homme, et, le Principe divin de l'homme demeurant parfait, l'idée divine ou reflet, l'homme, reste parfaite. » Science et Santé, p. 470;

Un simple aperçu de ce fait nous fournit une base spirituelle intarissable permettant de subjuguer le sens et la volonté personnels, et de laisser le Principe orienter et gouverner le rôle qui nous incombe dans nos églises filiales. Souvent, cela implique d'abandonner quelques projets d'église que nous chérissons, et ce, en dépit de ce que nous jugeons être leur excellente valeur. Cela entraîne aussi l'abandon de nos vues humaines sur ce que nous pensons que notre église et nos comembres devraient faire ou non.

Suis-je en train de combler effectivement le fossé qui nous sépare des membres de la localité où j'habite, ou bien, est-ce que, passivement j'attends que mon voisin se précipite sur moi en s'écriant: « La Science Chrétienne, c'est tout juste ce qu'il me faut ! Par où faut-il commencer ? » Est-ce que je prie réellement en vue de devenir plus conscient des nécessités confrontant mon prochain ? Quand il a besoin d'un ami, est-ce que je prête l'oreille avec sincérité ? Quand de toute évidence il cherche à atteindre la vérité, est-ce que je lui propose de l'emmener avec moi à une conférence, à un service ? Suis-je disposé à lui prêter un exemplaire de Science et Santé et à lui raconter honnêtement tout ce que ce livre signifie pour moi ?

Lorsque, dans nos activités d'église, nous ne nous appuyons pas sur le Principe divin, nous le savons toujours: parce qu'alors nos efforts en vue d'atteindre les membres de la localité et la manière dont nous servons l'église, deviennent mornes, routiniers, ennuyeux même, et que nous nous permettons de laisser les autres nous énerver. Est-ce que ce ne serait pas alors le moment d'être un autre Ananias, de ne pas nourrir un seul instant les arguments de l'entendement mortel, l'entendement charnel, que Paul lui-même appela « inimitié contre Dieu », Rom. 8:7; et qui essaie de noyer notre humble requête: « Me voici, Seigneur » ?

Mrs. Eddy — et nous savons tous quel genre de membre dévoué elle était — nous donne un merveilleux exemple de la manière dont on sent réellement la portée de cette humble requête, dont on peut réellement savoir si l'on s'appuie sur le Principe divin. En rapportant l'une des expériences qu'elle avait personnellement vécues, celle-ci au chevet d'un enfant malade, elle dit ceci: « Dans ma profonde détresse, je baissai la tête jusqu'à ce que mon front touchât le sol, et, lorsque je fus rassurée sur la tendre présence de Dieu et Son pouvoir curatif, immédiatement l'enfant réagit favorablement. » Mary Baker Eddy: A Life Size Portrait de Lyman P. Powell, Édition 1950, p. 180.

En servant notre église filiale, cherchant à y guérir le problème particulier qui nous a réellement bouleversé — qui nous a, pour ainsi dire plongé dans la détresse — pouvons-nous faire moins que de baisser le front, au figuré, jusqu'à toucher le sol, jusqu'à reconnaître réellement que nous devons nous tourner vers Dieu, le Principe divin, et non vers la personne, à propos de ce que nous devons faire et savoir ? Et comment le saurons-nous ? Eh bien, nous ressentirons simplement « la tendre présence de Dieu et Son pouvoir curatif » à travers toutes nos activités d'église.

Alors, quand chacun d'entre nous se posera la question: « Quelle espèce de membre d'église suis-je ? » il connaîtra la réponse et cette réponse l'enchantera. Et même s'il nous arrivait de trébucher parfois, notre inspiration nous permettra de gravir de plus hauts sommets et de dire avec une compréhension spirituelle aiguisée et une joie plus profonde: « Me voici, Seigneur. »

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