Nous vivons à une époque de communication virtuellement universelle.
Grâce à la technique dont nous disposons, toute l’humanité est susceptible d’entendre pratiquement en même temps les paroles que prononce une personne quelque part.
Parmi toutes les merveilles de l’ère spatiale où nous vivons, rien n’est plus palpitant que d’entendre la voix claire et calme des explorateurs ou de voir leur image sur la lune qui nous parviennent si fidèlement à travers quelque quatre cent millions de kilomètres dans l’espace.
Si l’on avait dit à nos ancêtres, il y a quelques générations, que le temps viendrait rapidement où la communication instantanée pourrait s’établir entre tous les humains, ils auraient sans doute cru à l’aube de l’ère idéale de l’utopie.
Tel n’a pas été le déroulement des choses.
Assurément, nous pouvons communiquer physiquement entre nous. Nous pourrions pour autant communiquer avec toute la race humaine. Mais nous ne sommes pas sûrs de ce que nous devons dire ni si quelqu’un nous écoute. L’essence de notre communication n’est encore qu’un lamentable ensemble d’imperfections, un amalgame encore terre-à-terre. Nous ne nous sommes guère préoccupés de ce que signifie réellement la communication: de sa nature spirituelle, de sa source ni de son autorité.
Les trois termes suivants importants, mais généralement sans rapport entre eux, ont tous la même racine latine — communis — qui signifie « commun »; ce sont: communication, communauté, communion.
La racine communis suggère qu’il existe une idée unique liant ensemble ces divers phénomènes. Il en est bien ainsi. La chose unique que nous avons en commun et qui éternellement nous lie tous les uns aux autres, c’est la paternité et la maternité de Dieu. Nous sommes tous fils et filles de l’unique Dieu, membres de l’unique famille de l’homme, partageant tous la même fraternité.
Prendre conscience du fait divinement établi de la fraternité universelle nous permet de démontrer la vraie communauté, et tel est le but de la communication. Et cette démonstration nous vient grâce à l’acte spirituel de communion. Lorsque nous comprenons et exprimons notre filiation universelle, nous sommes à même, par l’amour et l’intelligence, de communiquer avec tous les hommes, nos frères. L’essence de ce que nous avons à dire est établi dans la conscience de notre communion avec Dieu et avec nos semblables. Elle est donc marquée de sensibilité et d’intégrité. Elle ne peut être mal interprétée; elle est entendue. Ainsi les trois dérivés de communis se rapprochent et se ratifient mutuellement: communion, communauté, communication.
Spirituellement interprétée, l’Eucharistie représente le lien sacramentel qui nous rassemble tous. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce., écrit: « Notre Eucharistie est la communion spirituelle avec l’unique Dieu. » Science et Santé, p. 35; Par cette communion spirituelle, on parvient à la communauté. La communauté existe à bien des échelles différentes. Celle de la famille, pour commencer, où elle constitue le lien spirituel qui attire et rassemble mari, femme et enfants.
En un sens élargi, politique ou social, la communauté provient de sources similaires: partage des buts et des aspirations, des objectifs et des activités, du désir d’obéir à la loi afin d’atteindre à une plus grande liberté.
La diversité trouve aussi sa place dans la communauté, car la communauté, dans son essence spirituelle, se compose d’individualité infinie. Il n’y a pas deux individus qui soient identiques, même s’ils font partie de la fraternité commune sur laquelle Dieu règne.
De même, il y a diversité entre les communautés et entre les nations et les races humaines. Elles ont l’occasion d’exprimer leur individualité d’une façon variable à l’infini, mais elles demeurent indissolublement liées en une commune famille de l’homme. Le lien qui les unit est le même que cette communion spirituelle qui est celle du Père-Mère Dieu universel.
Reconnaître cette unité spirituelle qui existe dans la diversité permet à l’humanité de communiquer au moyen de langages fraternels. Le message qu’il nous faut communiquer est divinement inspiré. Les Hébreux de l’antiquité avaient clairement compris que les paroles des hommes doivent être d’inspiration divine. Voici comment ils s’exprimèrent à ce sujet: « Moïse dit à l’Éternel: Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n’est ni d’hier ni d’avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur; car j’ai la bouche et la langue embarrassées. L’Éternel lui dit: Qui a fait la bouche de l’homme ? et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ? Va donc, je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire. » Ex. 4:10–12;
Les humains estiment que leur communication provient d’une source faite de main d’homme et qu’elle se transmet grâce à un système fait de main d’homme. Ils n’ont pas appris que la source de leurs idées est en Dieu et qu’Il fournit les moyens de les répandre. Christ Jésus identifiait pareillement ce qu’était la source de la communication. Il dit: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. » Jean 8:28;
Paul, un des plus grands communicateurs de tous temps, souligna l’importance de la teneur de la communication, et il fit aussi ressortir avec justesse l’importance de la concision: « Dans l’Église, j’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue. » I Cor. 14:19;
Il serait sans doute bon d’adopter cette attitude de Paul, à notre époque de faconde illimitée, tandis que le bourdonnement incessant et multiple des voix emplit notre éther électronique. Il faudrait aussi que nous apprenions à écouter. L’oreille constitue les cinquante pour cent indispensables à tout système de communication.
Jérémie avait compris quelle était la source de toute communication: « Quelqu’un se tiendra-t-il dans un lieu caché, sans que je le voie ? dit l’Éternel. Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre ? dit l’Éternel. » Jér. 23:24;
Ces paroles du prophète impliquent donc l’idée d’omniprésence dont Mrs. Eddy dépeint en ces termes la nature: « Les trois grandes vérités de l’Esprit, l’omnipotence, l’omniprésence, l’omniscience, — l’Esprit possédant tout pouvoir, remplissant tout l’espace, constituant toute Science, — contredisent pour toujours la croyance que la matière peut être réelle. » Science et Santé, p. 109;
La notion égotiste selon laquelle les hommes auraient mis au point le phénomène de la communication universelle grâce à divers procédés matériels les rend aveugles à la vraie source de la communication et explique pourquoi ils n’ont pas réussi à se servir utilement de ces outils. La technique de la communication a fini par les obséder, et ils ont choisi d’ignorer l’amour et la fraternité qui seuls en feraient quelque chose de valable.
Mrs. Eddy écrit: « Ce n’est pas l’intercommunication personnelle, mais la loi divine qui communique la vérité, la santé et l’harmonie à la terre et à l’humanité. » p. 72. Permettre à la pensée humaine de s’ouvrir à la loi divine qui est la source de communication, telle est une des missions que Mrs. Eddy a assignées à l’église qu’elle a fondée, l’Église du Christ, Scientiste. Les communications faites par L’Église Mère diffusant la vérité, atteignent jusqu’aux quatre coins de la terre. Rendre ces communications plus efficaces, plus effectives, constitue l’un des buts importants des travaux du Centre de l’Église de la Science Chrétienne.
Cette communication manifeste le désir de rayonnement de L’Église Mère. Elle ne consiste pas essentiellement en périodiques, messages, conférences, livres, brochures, correspondance. Elle ne dépend pas (ni ne se structure) fondamentalement de bâtiments faits de béton et de verre. C’est un déversement dynamique, un partage, un flot d’amour dans les deux sens. C’est Dieu qui l’inspire au moyen de la loi divine. Elle est l’expression d’une fraternité qui a sa source dans la paternité et la maternité de Dieu.
Dans n’importe quelle société, une grande partie des difficultés peut être attribuée à des communications défectueuses. Les gens ne parlent pas avec suffisamment de compréhension. Ils n’écoutent pas assez. Il faut donc centrer notre attention sur la communion que Dieu a établie et qui nous unit en une communauté, nous apportant grâce à la loi divine cette compréhension qui permet de communiquer « la vérité, la santé et l’harmonie ».
Quand nous aurons acquis suffisamment de cette compréhension spirituelle, nous saurons ce que nous aurons à dire. Nous pouvons mettre à profit les puissants moyens matériels de communication en vue d’introduire dans l’existence quotidienne un plus large sens de fraternité. L’ère de la communication universelle peut devenir l’ère de la compréhension.
Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient,
et vos oreilles, parce qu’elles entendent...
Beaucoup de prophètes et de justes
ont désiré voir ce que vous voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu.
Matthieu 13:16, 17
