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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d'articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

Ézéchiel, prêtre et prophète

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1971


Ézéchiel a été le premier grand prophète de la période de l'Exil de l'histoire hébraïque. Tant Ézéchiel que Jérémie étaient issus de familles de prêtres, mais il existait entre eux une distinction sociale bien nette. Bien qu'une bonne partie de l'œuvre de Jérémie soit centrée sur Jérusalem, il ne perdit jamais contact avec son village natal. En fait, il est bien possible que ses origines provinciales l'aient fait mépriser.

Ézéchiel, d'autre part, était membre de la lignée aristocratique des prêtres de Tsadok, lignée qui se distingue pour la première fois à l'époque de David et de Salomon.

Il est généralement admis que Jérémie et Ézéchiel étaient contemporains et que tous deux passèrent la plus grande partie de leur temps à Jérusalem avant qu'Ézéchiel ne parte avec les captifs à Babylone, partageant un intense intérêt dans les affaires de leur temple bien-aimé et les problèmes de Jérusalem et de son peuple. Bien qu'il semble n'y avoir aucune évidence pour le prouver, nous pouvons tout naturellement penser qu'ils se connaissaient.

De quelques années l'aîné d'Ézéchiel, Jérémie, d'une nature chaleureuse et sensible, était devenu de plus en plus conscient de la destruction imminente de Jérusalem. Son œuvre principale a été accomplie dans cette capitale au cours des années qui précédèrent immédiatement la chute de cette dernière, événement qui lui semblait aussi inévitable qu'il paraissait impossible à ses concitoyens.

Ézéchiel, dont l'œuvre principale a eu pour centre Babylone, était moins sensible que Jérémie mais plus illuminé et lorsqu'il composa son livre, le premier siège de Jérusalem (en 597 av. J.-C.) était déjà terminé, et la destruction, prédite de façon si vivante par Jérémie, était à l'époque, dans une grande mesure, un fait historique.

Lorsque Jérusalem tomba, Jojakin, le jeune roi de Juda (âgé de dix-huit ans, fils de Jojakim), ainsi que toutes les personnes de haut rang et celles considérées comme ayant une importance et une valeur spéciales, furent déportés à Babylone (ou en Chaldée), y compris Ézéchiel qui paraît lui aussi avoir été un homme jeune à l'époque de cette première captivité. Nebucadnetsar (également appelé Nabuchodonosor), roi de Babylone, et ses généraux, étaient peut-être arrivés à la conclusion qu'une fois les hommes de premier plan emmenés en exil, les Juifs restant dans la région capituleraient certainement, étant dépourvus de commandement et privés d'émulation. La vision du panier de figues, dont parle Jérémie, se rapporte à cette situation (voir chap. 24).

Arrivant à Babylone avec les autres exilés, il n'y a pas de doute qu'Ézéchiel trouva la situation qui leur était faite bien moins grave qu'ils n'avaient pu le craindre. Ils furent, semble-t-il, installés par groupes assez importants et autorisés à régler leurs affaires sous la responsabilité de chefs désignés par eux-mêmes (voir Ézéch. 8:1, 11). Le prophète avait, à Thel-Abib, une maison à lui, située au bord d'une rivière, ou plus exactement d'un canal, connu sous le nom de Kebar, qui sans aucun doute faisait partie du grand réseau d'irrigation de l'Euphrate (voir 3:15).

Ce fut là, à Thel-Abib, dans son pays d'adoption, qu'Ézéchiel fut appelé à prêcher, environ cinq ans après son propre exil de Jérusalem en 597 av. J.-C.

Ainsi qu'il en était de ses nombreuses visions, celle datant de l'époque où l'appel lui fut adressé était véritablement mémorable, tout à fait conforme à son éducation en tant que prêtre familier des cérémonies complexes du temple. Ézéchiel rapporte: « Les cieux s'ouvrirent, et j'eus des visions divines », ajoutant: « La parole de l'Éternel fut adressée à Ézéchiel... le sacrificateur... près du fleuve du Kebar; et c'est là que la main de l'Éternel fut sur lui » (1:1, 3); ce qui indique clairement le pouvoir et la présence du Tout-Puissant. Il s'efforça de décrire le spectacle et les sons étonnants qui lui furent révélés à cette occasion, tandis qu'au vingt-huitième verset du même chapitre, il ajoutait: « C'était une image de la gloire de l'Éternel. A cette vue, je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait. » Bien qu'il eût reçu une formation de prêtre, il était maintenant délégué en qualité de prophète.

Le message était tellement vivant et significatif qu'il lui vint de toute évidence sous cinq formes différentes et à diverses occasions (voir 2:1 à 3:27).

« Fils de l'homme, proclama la voix, tiens-toi sur tes pieds, et je te parlerai » (2:1). La locution saisissante « fils de l'homme » est une caractéristique remarquable du livre, elle est utilisée presque une centaine de fois pour désigner le prophète, peut-être pour lui rappeler sa mission spéciale confiée par Dieu. Dans la langue hébraïque, cette expression pouvait signifier homme en tant qu'être humain, ou peut-être la dignité de l'homme en tant que représentant de la race humaine, ou même en tant que simple mortel en contraste avec la majesté de la Divinité.

Lorsque Ézéchiel reçut l'appel venant de l'Éternel, il fut impressionné par l'énormité de la tâche de réforme qu'il lui était maintenant demandé d'entreprendre. Dans le passé, le peuple d'Israël avait constamment transgressé la loi de Dieu et soit à Jérusalem soit en exil, il poursuivait encore ses pratiques idolâtres. Toutefois, au fur et à mesure qu'Ézéchiel accomplirait courageusement sa tâche, son auditoire saurait certainement qu'il y avait eu un prophète au milieu d'eux. On exhortait Ézéchiel à ne pas craindre, bien qu'il pût lui échoir « des ronces et des épines » et même « des scorpions » (2:5, 6).

Il fut montré au prophète un « livre en rouleau », ou rouleau, sur lequel étaient consignés « des lamentations, des plaintes et des gémissements » (2:9, 10) que lui et son peuple avaient encore à considérer. Par Ézéchiel, qui devait manger « ce rouleau », son contenu serait trouvé « doux comme du miel » (3:1, 3); mais le peuple resterait inflexible dans son refus du message et opiniâtre dans sa rébellion contre lui.

Bien qu'Ézéchiel travaillât dans une contrée étrangère, très éloignée du temple, centre du culte, il était la voix missionnaire, non aux étrangers, mais à son propre peuple auquel il devait être capable de communiquer le message de Dieu. (Cf. Matth. 10:6; 15:24.)

Après une semaine de méditation près du fleuve du Kebar, Ézéchiel reconnut qu'il avait été désigné par l'Éternel comme « sentinelle sur la maison d'Israël » (3:17); donnant au peuple l'avertissement nécessaire venant de Dieu et une règle pratique qu'il devait souligner plus tard (voir chap. 18): chaque individu serait responsable de sa propre conduite.

La façon dont le livre d'Ézéchiel a été soigneusement daté et divisé (apparemment écrit entre 592 et 570 av. J.-C.) en fait un livre presque unique parmi les livres prophétiques de l'Ancien Testament. L'ordre avec lequel il est écrit, présente un contraste rafraîchissant avec ce qui a été quelquefois appelé le chaos littéraire de la prophétie de Jérémie.

Les quarante-huit chapitres se divisent aisément en deux parties égales. La première moitié contient l'appel à la prédication adressé au prophète, ses nombreuses actions symboliques, ses prophéties, ses accusations et sévères mises en garde à l'intention des personnes encore en Israël et de celles en captivité à Babylone. Il paraît, dans ses visions spectaculaires concernant le siège ultime et la destruction finale de Jérusalem, être transporté là, où il semble être intuitivement témoin des nombreuses pratiques idolâtres, honteuses et dégradantes toujours en usage alors, même dans les lieux très saints (voir chap. 4–24).

Le reste du livre — jugements prononcés contre les autres nations et message de restauration et de renouveau donné par Ézéchiel, message rédempteur et plus joyeux — constitue le thème du prochain article de cette série.

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