Comme ce conseil est approprié à notre époque bien que Paul l'ait donné à peu près en ces termes, il y a plus de dix-neuf siècles, aux chrétiens de Thessalonique ! Voir I Thess. 4:11; Car combien de fois entendons-nous dire aujourd'hui: « Je n'ai pas le temps ! » ou « Je dois me rendre en toute hâte au bureau car mon temps est limité pour tout ce que j'ai à faire », ou encore « Mon programme a été si chargé récemment que je n'ai pas eu l'occasion de lire ma leçon ! »
Il n'est pas difficile de voir qu'un tel abandon de maîtrise sur notre temps, notre mode de vie et notre façon de travailler est une inutile soumission aux limitations et aux craintes de la pensée matérielle qui est complètement ignorante de la nature spirituelle illimitée de l'Entendement divin, Dieu, et des capacités de l'homme, elles aussi illimitées parce que reflétées, l'homme étant l'expression même de l'être de Dieu. Si nous ne sommes pas sur nos gardes contre cet ennemi de notre propre progrès spirituel et que nous cédions aux pressions de l'entendement humain mortel, il continuera d'accroître ces pressions jusqu'à ce que nous n'ayons ni paix, ni tranquillité, ni équilibre spirituel. Alors, nous ne serons pas les maîtres mais les esclaves du sens matériel et des agressives prétentions de hâte et de confusion.
Dans une telle condition mentale, nous ne pouvons guère entendre Dieu nous parler car nous sommes trop occupés, trop tendus et toujours trop pressés pour nous arrêter et écouter Sa voix. Ainsi, nous sommes privés de l'inspiration du renouvellement spirituel. Le fait que notre Leader, Mrs. Eddy, n'emploie pas le mot « hâte » dans toutes ses œuvres publiées, est probablement significatif.
Lorsqu'il mena son troupeau derrière le désert, Moïse aurait-il entendu la voix de Dieu, ce jour-là, s'il avait été trop pressé pour s'arrêter et voir pourquoi le buisson en feu n'était pas consumé par les flammes ? Il entendit la voix parce qu'il écoutait, et parce qu'il écoutait il sut que c'était Dieu qui lui révélait l'œuvre de sa vie. Et là, dans le calme du désert, il reçut aussi l'assurance spirituelle qu'il ne manquerait jamais de la sagesse, de l'initiative, de la force et du courage dont il aurait besoin pour mener à bien la mission que Dieu lui donnait. N'entendrions-nous pas plus souvent la voix divine si nous voulions seulement, nous aussi, nous arrêter, mettre de côté les exigences sans fin du quotidien et écouter dans la tranquillité de l'expectative spirituelle ?
Il est également important de se rendre compte que Moïse reçut les Dix Commandements quand, obéissant à l'inspiration divine, il s'éloigna du bruit que faisait le peuple en montant jusqu'au sommet d'une montagne. Là, seul, sur le mont Sinaï, il put entendre, comprendre et accepter ce que l'Entendement divin lui révéla: les lois fondamentales de la société humaine.
Il y eut aussi des moments où Christ Jésus désira être seul pour communier avec Dieu, sans être dérangé par les exigences pressantes des foules qui l'entouraient. La première de ces tranquilles périodes de prière qui nous sont relatées, se situe tout de suite après son baptême, lorsqu'au début même de sa glorieuse carrière, il sentit le besoin de faire face aux suggestions du magnétisme animal et de s'élever au-dessus d'elles. C'est ce qu'il accomplit en allant seul dans le désert où il demeura quarante jours, parachevant sa victoire sur les séductions du mal dans Jérusalem même, qui, dans son pays, était le siège du pouvoir matériel, de la popularité et des richesses terrestres. Nous aussi, nous pouvons vaincre les attraits du mal, qu'ils soient subtils ou impudents, si nous les affrontons dans la tranquillité de notre active réalisation du fait qu'ils sont trompeurs et totalement faux.
Matthieu rapporte que, lorsqu'on eut dit au Maître que Jean-Baptiste avait été décapité par Hérode, Jésus « partit de là dans une barque, pour se retirer à l'écart dans un lieu désert ». Matth. 14:13; Ressentons-nous parfois, à un moment d'épreuve apparente, le désir d'être seuls avec Dieu, sans être dérangés par le bruit et l'agitation du monde autour de nous, afin de retrouver notre paix et une assurance spirituelle renouvelée ?
Matthieu relate aussi que lorsque Jésus, après avoir nourri les cinq milles personnes, eut renvoyé la foule, « il monta sur la montagne, pour prier à l'écart; et, comme le soir était venu, il était là seul ». v. 23; Après une belle démonstration de guérison en Science Chrétienne, nous sentons-nous poussés à nous retirer dans la tranquillité de la réalisation spirituelle du fait que ce n'était pas un quelconque pouvoir personnel mais le pouvoir du Christ, la Vérité, qui, corrigeant les fausses croyances humaines, avait produit la guérison ?
Quelle est cette tranquillité que nous devons « apprendre » à avoir, autrement dit que, dans un dessein réfléchi, nous devons projeter d'obtenir ? C'est la solitude non l'isolement, car c'est avoir Dieu comme intime compagnon. C'est la sérénité non la lassitude, c'est le repos, non l'inertie ou la paresse, car la tranquillité implique le fait d'écouter d'une manière humble mais alerte et la vitale réalisation spirituelle. C'est la paix qui vient de la complète assurance que donne la toute-puissance de Dieu. Cette active tranquillité spirituelle intérieure est une attitude d'adoration sans aucune trace de l'impiété de la haine, ni le poison de la crainte; aucun doute n'y vient polluer notre certitude du bien.
La tranquillité spirituelle est un état de conscience qui, bien paisible, n'est pas sans ambition spirituelle, car elle est pleine de la perspective d'atteindre progressivement une compréhension plus claire du Christ, nous révélant la vérité de l'Esprit, l'unique Entendement parfait universel, Dieu, et de l'homme comme étant Sa parfaite expression spirituelle.
Que devons-nous faire pour atteindre cette tranquillité ? Christ Jésus nous donne la réponse: « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » 6:6; Commentant l'enseignement de Jésus, Mrs. Eddy écrit: « Pour pénétrer au cœur de la prière, il faut que la porte des sens trompeurs soit fermée. Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire, pour que l'homme puisse avoir audience de l'Esprit, le Principe divin, l'Amour, qui détruit toute erreur. » Science et Santé, p. 15; Et elle poursuit: « Dans le tranquille sanctuaire des aspirations ferventes, nous devons nier le péché et affirmer que Dieu est tout. Nous devons prendre la résolution de porter la croix, et aller de l'avant, le cœur honnête, travailler et veiller pour obtenir la sagesse, la Vérité et l'Amour. » Et ailleurs elle nous assure que: « Nous entendons l'Esprit, Dieu, lorsque les sens se taisent. » p. 89;
Parce que la nature du mal est de nier le bien, il essayera de nous empêcher d'avoir ces précieux moments de tranquillité, et le rythme de la vie moderne fournit au mal un argument tout prêt pour justifier ses manœuvres. Ainsi donc, à moins que nous ne soyons conscients de ceci, et qu'intentionnellement nous nous ménagions chaque jour des moments d'étude tranquille et que nous nous astreignions à les mettre à profit, ces moments risqueront de nous échapper. Sachant cela, nous serons sur nos gardes pour « apprendre à être tranquilles » et ferons de la riche récolte obtenue par notre communion quotidienne avec Dieu une bénédiction continue. Selon les paroles d'Ésaïe: « C'est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c'est dans le calme et la confiance que sera votre force. » Ésaïe 30:15.
