Dans la seconde moitié du siècle dernier, on désigna Boston de deux façons différentes. Pour divers écrivains, y compris Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce., cette ville était comparable à Athènes. Et le poète Whittier fait prononcer par l'un de ses personnages ces paroles qui sont une promesse et une prophétie:
A mes yeux se déroule la vision des jours futurs
Lorsque votre belle Cité de la Baie
Sera le foyer choisi de la liberté chrétienne. Traduit de « The King's Missive » de J. G. Whitter;
Existe-t-il une relation entre ces deux appellations ? Et quelle signification le mouvement de la Science Chrétienne leur donne-t-il aujourd'hui ?
L'antique Athènes, telle que l'a présentée son grand homme d'état Périclès, exerçait une influence éducatrice sur toute la Grèce. Plus tard, elle devint le centre universitaire de l'empire romain. Au début de chaque semestre, la ville de Boston voit couramment entrer des dizaines de milliers d'étudiants dans ses universités, ses collèges universitaires, ses établissements d'enseignement supérieur et ses instituts de recherche et de formation. Ces étudiants viennent de toutes les parties des États-Unis et de lointaines régions du globe. Boston est sans aucun doute un centre mondial d'éducation.
Qu'en est-il des droits actuels de Boston à la seconde appellation, « le foyer choisi de la liberté chrétienne » ? Mrs. Eddy écrit: « Toute éducation devrait contribuer à la force et à la liberté morales et physiques. » Miscellaneous Writings, p. 240; Il est nécessaire que les disciplines éducatives communiquent des forces qui soient morales aussi bien que physiques et qui conduisent la pensée humaine à la liberté. Pour que cela se réalise, il faut que l'enseignement profane s'accompagne d'une éducation portant sur les valeurs spirituelles. Si Boston doit être un foyer de liberté chrétienne, on doit trouver parmi ses facteurs d'influence sur l'éducation un témoin bien défini du pouvoir et de la présence de l'Esprit divin.
C'est là l'opportunité offerte à la Science Chrétienne. Il y a bien des années, Mrs. Eddy choisit Boston comme siège du mouvement de la Science Chrétienne et fit don d'un terrain dans la cité pour la construction de L'Église Mère. Aujourd'hui le nouveau Centre de l'Église de la Science Chrétienne joue un rôle majeur dans le vaste programme de renouvellement urbain de Boston. Mrs. Eddy garantit par son action que l'influence éducative mondiale de Boston inclurait un témoin de la primauté de l'Esprit et du pouvoir qu'a l'Esprit, dans tous les domaines de l'effort humain, de guérir et de transformer. Les Scientistes Chrétiens d'aujourd'hui garantissent par leur action que cela continuera d'être vrai de Boston.
Comment ce témoin spirituel se fait-il entendre ?
Ceux qui furent les premiers à suivre Christ Jésus étaient des disciples, des étudiants. Les Scientistes Chrétiens se considèrent comme des étudiants et c'est le nom qu'ils se donnent. Nous étudions chaque jour la Science du Christi au moyen de la Bible, de Science et Santé avec la Clef des Écritures et des autres œuvres de Mrs. Eddy, et aussi au moyen des Leçons-Sermons dans lesquelles la Bible et Science et Santé s'unissent pour nous parler. La Leçon-Sermon du Livret Trimestriel de la Science Chrétienne; A vrai dire, notre mouvement, vu sous l'un de ses aspects fondamentaux, est convenablement identifié en tant que système éducatif.
Une grande partie de notre activité éducative a lieu à distance, par courrier, au moyen de programmes de radio ou en faisant appel à des orateurs et à des conférenciers. Évidente est la part prise à cette œuvre par le bureau de l'Agent des Éditeurs qui s'occupe des ouvrages de Mrs. Eddy, par La Société d'Édition de la Science Chrétienne et par Le Conseil des conférences de la Science Chrétienne. Il n'y a guère de département de L'Église Mère qui ne soit appelé à participer en quelque mesure à l'expédition de textes imprimés, d'enregistrements, de bandes magnétiques, ou à dépêcher des orateurs pour aider les étudiants de la Science Chrétienne à pratiquer cette Science plus efficacement.
Notre effort éducatif n'est nullement un courant à sens unique. Il provient de Boston mais il y attire aussi des étudiants. Mois après mois, des Scientistes Chrétiens se rendent au siège de notre mouvement pour y glaner connaissance et inspiration en vue d'améliorer leur étude et leur pratique. De plus, des milliers de Scientistes Chrétiens se réunissent chaque année pour être présents à l'Assemblée annuelle de L'Église Mère et assister à des réunions d'inspiration et de travail qui se tiennent ensuite. Tous les deux ans, les Comités de Publication de la Science Chrétienne du monde entier se rassemblent à Boston pour assister à des réunions d'orientation et d'entretien, et tous les deux ans également, des membres des Organisations de la Science Chrétienne dans les Universités viennent par milliers à L'Église Mère pour prendre part à leur Réunion biennale universitaire. Et puis, tous les trois ans, le Conseil d'Instruction de L'Église Mère organise une classe Normale à Boston. Des praticiens de la Science Chrétienne de nombreuses parties des États-Unis et de maints pays viennent y recevoir l'enseignement avancé qui leur permettra de rentrer dans leur champ respectif avec le titre de professeur de Science Chrétienne.
De plus, il y a tout au long de l'année, à Boston, des réunions hebdomadaires de travail à l'intention de ceux qui s'intéressent à l'activité des Salles de Lecture, de l'École du Dimanche et des Conférences. A Chestnut Hill, l'École de formation de nurses de la Science Chrétienne fonctionne sous le contrôle du Département d'entraide, et deux promotions de nurses diplômées en sortent chaque année. Et d'une façon presque constante un département ou l'autre de L'Église Mère organise une réunion de travail, un séminaire, un échange de vues ou un cours de formation pour ses travailleurs.
Chacune de ces activités doit faire l'objet d'un plan de travail, souvent bien des mois à l'avance — plan spirituellement inspiré et humainement détaillé. Et la motivation en est toujours d'étendre toujours plus le ministère de la guérison scientifique du Christ.
Quelle est la nature de cet effort d'éducation qui témoigne continuellement de la suprématie de l'Esprit ? Qu'est-ce qui est à la base des compétences et des techniques qui, bien qu'utiles et nécessaires, ne sont cependant qu'un moyen en vue d'une fin plus noble ?
Notre siècle ayant un caractère scientifique, on met surtout l'accent en matière d'enseignement sur la façon scientifique d'aborder les sujets. De plus en plus nombreuses sont les disciplines enseignées en tant que sciences. Certains enseignants envisagent avec satisfaction le moment où l'on traitera ainsi tous les sujets. Déjà, il y a un siècle, alors que la pensée scientifique et la pensée religieuse paraissaient engagées en un combat implacable, Mrs. Eddy montra que ce qui est vraiment religieux et ce qui est vraiment scientifique coïncident exactement. La portée éducative de son mouvement est par conséquent scientifique et entièrement spirituelle.
On a souvent considéré qu'une science était un ensemble de connaissances réduites en système. Mais la substance de la plupart des sciences change rapidement. Certains de ces changements sont de simples subtilités, mais lorsqu'ils deviennent plus vastes et se succèdent avec une rapidité croissante, il s'agit de changements essentiels. La conséquence en est qu'une grande partie de la science d'hier est aujourd'hui superstition, et l'inverse est parfois vrai.
Mais une constante de fait demeure — la méthode scientifique. Cette méthode, plutôt que la substance des sciences, a conduit à maints progrès technologiques parmi les plus grands du siècle passé et a valu aux sciences leur plus haut prestige.
Les dictionnaires et les écrivains scientifiques reconnaissent généralement ce fait aujourd'hui. C'est ainsi qu'un écrivain contemporain qui traite de sujets scientifiques commence son livre sur la physique moderne par la question suivante à laquelle il essaie de répondre: « Qu'est-ce que la science ? » « La plupart des gens, écrit-il, sont tout à fait sûrs que le terme “science” a une signification spécifique. Ils pensent qu'il existe un ensemble de connaissances bien défini par une sorte de limite qui le met à part en tant que science. » Il remarque les difficultés incluses dans ce concept et il en offre un autre: « Dire que la science est la connaissance résultant de l'application d'une méthode scientifique à la résolution des problèmes... c'est s'approcher davantage d'un concept raisonnable de la “science”. » Traduit de « The Atom and Beyond » de E. Sheldon Smith, p. 9; Il tire alors la conclusion que le moyen de définir la science réside dans la méthode.
A ses débuts, le christianisme était connu sous le nom de « Chemin ». Jésus a dit: « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » Jean 14:6; Ses disciples comprirent qu'on attendait d'eux non seulement qu'ils assimilent son enseignement, mais qu'ils marchent dans la voie indiquée par cet enseignement et l'utilisent pour résoudre leurs problèmes. Aimant et guérissant à l'exemple de leur Maître, ils appliquèrent et vécurent les vérités spirituelles qu'ils apprenaient.
A l'époque actuelle, la Science du Christi présente la même Vérité libératrice que Christ Jésus enseigna et prouva par l'exemple. C'est pourquoi nous la connaissons sous le nom de Christ, la Vérité. Et cette Vérité n'est jamais passive. Le Christ, la Vérité, rétablit le ministère de guérison du christianisme primitif, et ainsi il inclut une façon de vivre, de résoudre les difficultés. Comme le dit Mrs. Eddy: « Toute éducation est travail. Le plus important, c'est ce que nous faisons, non ce que nous disons. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 289;
Donc, la Science Chrétienne en tant que force d'éducation, a ceci de commun avec les systèmes éducatifs des sciences profanes: sa substance, son ensemble de connaissances, est étroitement liée à une méthode de résolution des problèmes appropriée à sa nature. Elle est la Science pure; elle est aussi la Science pratique ou Science appliquée. Son Principe divin, l'Amour, qui est aussi l'Esprit pur, répond à chaque besoin humain au point même où ce besoin se fait sentir.
Mais dans un autre domaine il existe un grand abîme entre la Science Chrétienne et les sciences profanes. Mrs. Eddy dit: « L'éducation de l'avenir sera un enseignement, en Science spirituelle, en opposition avec les fausses sciences symboliques matérielles. » Mis., p. 61;
Un professeur de physique, au cours d'une récente conférence à la télévision, a dit en fait que la réalité dépend des possibilités de mensuration par l'emploi d'instruments de physique. On ne peut trouver à redire à sa déclaration dans la mesure où il définit la réalité de cette façon en fonction de l'étude de la physique. De nombreux physiciens comprennent clairement qu'ils travaillent sur une « réalité » conceptuelle qu'ils ont eux-mêmes définie. Les possibilités de mensuration par l'emploi d'instruments de physique peuvent être proprement considérées comme le test de cette « réalité » limitée et peuvent déterminer correctement la méthode par laquelle ces problèmes peuvent être résolus.
Mais une telle « réalité » est tout au plus le symbole de la réalité finale. La réalité finale, telle qu'on l'entend en Science Chrétienne, est purement spirituelle, infinie, éternelle; elle est soumise uniquement à la mesure de la totalité divine. Les sens physiques ne peuvent prononcer sur elle, et les instruments de physique ne peuvent non plus la mesurer.
Nous reconnaissons avec gratitude les services rendus par les sciences profanes au progrès humain. La Science Chrétienne favorise les tendres grâces de l'Esprit, mais aussi des qualités telles que la persévérance, l'exactitude, l'intégrité et l'imagination contrôlée que l'enseignement scientifique développe. Par l'application de ces qualités, les étudiants de la Science Chrétienne ont apporté une aide appréciable aux sciences profanes. Mais l'aide la plus importante apportée par la Science Chrétienne aux sciences profanes est quelque chose d'autre. C'est de leur avoir rappelé qu'au-delà de leur symbolique « réalité » définie par elle-même, il existe une réalité plus vaste, plus solide, plus durable, et c'est l'Esprit divin, Dieu, et l'univers de l'Esprit; dans cet univers tout pouvoir et toute loi sont divinement bienfaisants et toute substance est purement spirituelle.
Si dans le domaine de l'éducation il ne devait y avoir aucun témoin permanent de la primauté de l'Esprit, cette époque scientifique, avec l'accent qu'elle met sur l'enseignement scientifique, serait capable de submerger l'identité humaine dans une matérialité qui ne connaît pas de bornes ou dans une régimentation par la force. Elle pourrait engendrer une technologie de pensée-robot conduisant à l'annihilation atomique ou peut-être à la prolongation indéfinie de la vie physique privée de tout ce qui satisfait vraiment les aspirations de l'humanité.
Pour empêcher cela, il est essentiel que soit maintenue une influence éducatrice qui, de façon permanente, témoigne de l'Esprit comme étant la réalité première et finale. Alors les sciences profanes rempliront leur rôle utile qui est de servir l'humanité et non de menacer de l'assujettir. Et nous pouvons nous attendre à voir l'humanité progresser régulièrement jusqu'au point où l'humain et le divin coïncideront parfaitement.
Jésus pria ainsi: « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. » Jean 17:5. Si élevé, si éclairé, si purifié que soit ce qui est humain, tout cela doit finalement céder au divin; l'homme doit être vu à la lumière de son identité spirituelle et éternelle; et chacun de nous doit refléter cette gloire que dans notre véritable moi nous avions auprès du Père avant que le monde fût.
C'est pour garantir cela que le témoin de l'Esprit, apportant sa contribution essentielle, doit toujours se faire entendre dans le domaine de l'éducation. Le nouveau Centre de l'Église de la Science Chrétienne à Boston, avec sa portée éducative mondiale, rend témoignage à l'Esprit pour le bien de la terre entière. Et ce Centre donne aussi l'assurance que la ville où il se trouve demeurera, non seulement un haut lieu d'éducation, mais aussi un foyer de liberté chrétienne.