Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d'articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

Le Deutéronome: un livre de la Loi aux échos prophétiques

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1970


L'un des tout premiers documents connus comme ayant servi de base au Pentateuque a été désigné par la lettre « J » pour avoir été préparé en pays de Juda et parce que Dieu y est appelé Jéhovah. Un autre document primitif a été dénommé « E » par les érudits: il a été écrit en Éphraïm et Dieu y est appelé Élohim.

Détournons nous à présent de ces sources mêlées qui en premier lieu concernent l'histoire, afin de considérer une source distincte basée sur les enseignements de la loi associée à la prophétie, source ordinairement appelée « D » à cause du Deutéronome.

Parvenus à ce point de notre étude du déroulement des écrits prophétiques des Hébreux, pourquoi devrions-nous étudier le message que contient le Deutéronome, ouvrage que l'on associe traditionnellement à l'œuvre et aux enseignements de Moïse ? Bien que l'on ne soit pas convenu des dates précises de l'existence de Moïse, il est bien probable que l'Exode qu'il conduisit se déroula quelque six siècles avant de voir le Deutéronome apparaître.

Les grands prophètes du huitième siècle, y compris Amos, Osée, Ésaïe de Jérusalem et Michée, avaient dignement contribué à jeter les fondements de la prophétie littéraire hébraïque, avec son insistance sur la droiture, l'amour, la foi, le civisme et la justice sociale. Sophonie, au septième siècle, avait réaccentué ces aspects de la prophétie qui avaient eu tant de valeur aux yeux de ses récents prédécesseurs, et il avait terminé sur une note pleine d'espérance où résonnaient la joie et la rédemption universelles. Avant la fin de ce même siècle, et avec l'appui du roi Josias, les éléments constituants des enseignements de Moïse, tels qu'ils se reflètent dans ce que nous appelons maintenant le livre du Deutéronome, grandirent et se développèrent sous la protection royale. Cela résultait de la découverte d'un manuscrit longtemps caché qui, bien qu'il eût été révisé, édité et modernisé, maintenait l'ancienne tradition mosaïque clairement en relief.

Alors que certaines parties du Deutéronome nous ont peut-être été transmises de l'époque de Moïse, environ treize à quinze siècles av. J.-C., les érudits spécialisés s'accordent généralement à dire que ceux qui au cours des siècles ont procédé à la compilation et à la révision de ce livre, ont ressenti profondément l'influence de la pensée et de l'inspiration prophétiques à l'instar de Moïse lui-même qui leur est apparu définitivement tout autant dans le rôle d'un prophète (Deut. 18:18; Osée 12:14) que dans celui d'un législateur.

C'est là une des raisons essentielles pour étudier dans une certaine mesure la relation qui existe entre le Deutéronome et les prophètes. Non seulement les prophètes du huitième et septième siècle qui vraisemblablement révisèrent cet ouvrage exercèrent-ils une profonde influence sur le message que communiquait le Deutéronome, mais à leur tour celui de certains prophètes qui suivirent, celui de Jérémie, d'Ézéchiel et d'autres, en portent également les traces.

Le titre Deutéronome implique soit « une seconde loi » soit « une répétition de la loi » et ceci rappelle au lecteur que, alors que les Dix Commandements figurent dans le livre de l'Exode (20:1–17), ce fameux décalogue reparaît sous une forme un peu différente dans le Deutéronome (5:6–21) ou cinquième livre de la Torah.

C'est en 621 av. J.-C., la dix-huitième année du règne du jeune Josias, roi de Juda, que l'on découvrit « le livre de la loi », événement d'une grande importance. A l'époque, Josias élaborait des plans en vue de restaurer le magnifique temple de Jérusalem que le roi Salomon avait mené à bonne fin quelque trois siècles et demi auparavant.

Mettant ses projets à exécution, Josias en vient à demander à Schaphan, un scribe, de collaborer avec le grand prêtre Hilkija. Ce dernier a pour tâche de compter les dons déjà faits, « l'argent... que ceux qui ont la garde du seuil ont recueilli du peuple » (II Rois 22:4). Grâce à cela on put embaucher les ouvriers, y compris « les charpentiers, les manœuvres et les maçons, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires aux réparations de la maison » (verset 6), c'est-à-dire, bien entendu, du temple. Les ouvriers étaient honnêtes et dignes de confiance à ce point que Schaphan et Hilkija leur remirent sans hésiter les sommes destinées aux travaux de réparation à faire. « On ne leur demandera pas de compte pour l'argent remis entre leurs mains, car ils agissent avec probité » (verset 7) rapporte l'historien biblique.

La générosité du peuple, la loyauté et l'équité des ouvriers, la promptitude avec laquelle Schaphan et Hilkija le prêtre s'entendirent pour exécuter le désir du roi de prendre en charge la réparation et la restauration du temple, tout contribua à une découverte mémorable.

On rapporte que, tandis qu'il vérifiait la valeur de l'argent que l'on avait amassé dans le temple dans une boîte ou coffret destiné aux collectes, avant de le remettre aux ouvriers, Hilkija fit, apparemment à sa grande stupéfaction, une découverte d'une autrement grande importance. Et immédiatement, il fit part à Schaphan de la grande nouvelle. « J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison de l'Éternel » (verset 8).

Il est tout à fait dans les limites du possible que ce remarquable document ait été caché intentionnellement dans le tréfonds du temple par ceux qui y avaient travaillé en collaboration, au cours du règne notoirement affreux du grand-père de Josias, Manassé, dont on rapporte qu' « il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, selon les abominations des nations que l'Éternel, avait chassées » (21:2); et c'est ainsi que ce document fut préservé jusqu'à ce que, comme l'avaient espéré ceux qui en étaient les auteurs, il fût déterré en temps opportun pour être reconnu et accepté. Si on l'avait découvert à l'époque de Manassé, ce document eût eu peu de chance d'être préservé.

A peine Josias eut-il appris de la bouche de Schaphan que ce livre avait été découvert, qu'il en écouta la lecture, et que « lorsque le roi entendit les paroles du livre de la loi, il déchira ses vêtements » (22:11), action souvent mentionnée dans la Bible et qui dénote l'anxiété, le trouble ou même la douleur.

L'esprit mis en éveil par le message sévère que contenait ce « livre de la loi » si longtemps caché, Josias consulta la prophétesse Hulda; celle-ci confirma la valeur du document en question, prévenant le roi que, pour avoir désobéi aux commandements qu'il contenait, son peuple pouvait s'attendre à être implacablement puni. Ce dernier n'avait-il pas en effet abandonné l'Éternel, le Dieu d'Israël, et encensé de faux dieux ? (Voir versets 15–17.)

Bien qu'il soit difficile de confirmer spécifiquement l'identité du manuscrit même, dont la découverte avait causé au roi Josias une telle anxiété, on s'accorde généralement à dire que ce document a dû énoncer les enseignements fondamentaux du Deutéronome.

L'étude du manuscrit trouvé dans le temple impressionna Josias à tel point qu'il réunit tous ses sujets, « les sacrificateurs, les prophètes, et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand », et qu'il leur lut « les paroles du livre de l'alliance » (23:2). De plus, le roi déclara, en présence de l'Éternel et avec l'assentiment de cette vaste assemblée, qu'ils étaient prêts, lui et ses sujets, à mettre en pratique les commandements, les règles et les statuts sur lesquels leur attention avait été attirée (voir verset 3).

On ne peut pas prouver avec certitude quelle est la partie du livre du Deutéronome dont Josias eut en main le manuscrit, mais il est bien possible qu'elle reflétât les exigences décrites au chapitre douze du Deutéronome biblique. Le peuple s'y voit enjoint de détruire « entièrement » (version synodale, verset 2) les divers lieux où l'on adorait les divinités du paganisme, aussi bien que les idoles de toutes sortes. Ailleurs il leur est intimé l'ordre d'abolir les pratiques païennes y compris les sacrifices humains (voir 18:10), et de bannir les magiciens et « ceux qui évoquent les esprits » (verset 11).

Le lecteur du Deutéronome ne pourra manquer de relever dans le message que contient ce livre, des enseignements étroitement parallèles à ceux des prophètes; et nulle part peut-être ceci n'est mieux mis en lumière que dans Deutéronome 6:4: « Écoute, Israël ! L'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. »

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / septembre 1970

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.