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Le chemin de la loi qui mène à la réforme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1970


Dans la pensée humaine de notre temps, et spécialement parmi les jeunes d'aujourd'hui qui sont vigilants mais troublés, on trouve un manque profond de satisfaction concernant les choses telles qu'elles se sont déroulées jusqu'ici ainsi qu'un désir ardent de bâtir un monde meilleur.

Dans son discours inaugural le Président des États-Unis, Richard M. Nixon, dit que les jeunes d'aujourd'hui sont « poussés par leur conscience de façon plus passionnée qu'aucune autre génération dans notre histoire ».

Il se pourrait bien que cela soit vrai, encore que l'historien se souvienne de la génération des années précédant la guerre américaine de Sécession, génération dont Mary Baker fut un jeune élément, et qui éprouvait en conscience une profonde répulsion pour l'esclavage humain.

Les exigences de la conscience parmi les jeunes d'aujourd'hui poussent certains d'entre eux à défier les institutions qui assurent le fonctionnement de la société. Certains, se sentant submergés et désemparés en face de systèmes complexes, se révoltent. Leur révolte aboutit parfois à des désordres, à l'illégalité, à la violence, antithèses mêmes de la libre société que les jeunes brûlent du désir de rendre réelle.

Il y a certainement grand besoin de réforme dans bon nombre de coins sombres de la société humaine. Mais cela ne sera pas accompli par la destruction. Brûler la maison parce que de toute évidence les planchers ont besoin d'être grattés, serait folie. Ce qu'il est nécessaire de voir, et sur quoi on devrait s'appuyer pour agir, est le fait que la vraie réforme, la véritable liberté de l'indivu, ne peut venir que par la compréhension et l'application effectives de la loi, de l'ordre et de la justice.

Alors, qu'est-ce que la loi ? Sur quoi se fonde-t-elle ? Comment s'applique-t-elle pertinemment à tous nos problèmes aujourd'hui ? Dans son sens absolu que révèle la Science Chrétienne, la loi est la volonté de Dieu, la force du bien.

L'apparition de la loi tant dans l'histoire spirituelle que dans l'histoire concrète du genre humain fut le premier pas vers une civilisation ordonnée, sûre, bienfaisante. Dans la tradition judéo-chrétienne, la loi vint à Moïse par le canal d'une révélation spirituelle dont Moïse fit l'expérience tandis que de l'Égypte, pays de la captivité, jusqu'à la Terre promise, progressaient les enfants d'Israël dans leur imposante marche historique et symbolique.

L'application de la loi morale aux affaires humaines était essentielle pour préserver la liberté nouvellement conquise et pour former la structure sociale et civique du peuple Israélite. Ce fut un code de comportement individuel qui cimenta une nation.

De même, la loi aujourd'hui protège l'individu et rend possible la société dans laquelle il vit. Mais la loi est quelque chose de beaucoup plus vaste que le gouvernement, la politique, les tribunaux, les juges et les avocats. La loi telle que Moïse la perçut, et telle que Christ Jésus la simplifia tout en en élargissant le concept, va au cœur du fait scientifique.

La loi commence à émerger dans la pensée humaine avec l'affirmation d'un Dieu unique, d'un unique Principe créateur et dirigeant.

Aucun scientifique dans le domaine politique ou des sciences naturelles, ne pourrait arriver à quoi que ce soit sans un sens de l'unité de la loi. Il ne peut y avoir deux « lois » contradictoires, s'appliquant au même phénomène dans les sciences naturelles. Si elles sont en conflit, elles ne constituent pas véritablement la loi, mais des exposés partiaux et insuffisants. Vous ne pourriez pas construire un pont ou un satellite, en prenant pour base des lois qui seraient contradictoires ou inconsistantes.

Dans la nature on trouve en abondance des éléments en conflit, tout comme on en trouve dans toutes les affaires humaines, mais la loi ne constitue nullement leur source. Ces éléments se font jour lorsque les humains ne comprennent pas et appliquent mal la loi fondamentale. Pareils désaccords existent même entre les lois faites par les hommes, ou entre les droits humains, tels que le droit d'être bien informé et le droit d'avoir une vie privée. Fréquemment ces contradictions sont le résultat d'une incompréhension de la loi.

L'unité de la loi découle de l'unité de Dieu. « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face », Ex. 20:3; ainsi débute la loi mosaïque. « Le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur », réitéra Christ Jésus. Ce à quoi il ajouta, tiré également de la loi mosaïque: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Marc 12:29, 31;

Reconnaître un Dieu unique et une loi unique qui unifie, n'est pas seulement un concept théologique ou moral. C'est une réalité opérante rendant possible tous les progrès techniques et sociaux dans les affaires humaines: les ponts, les satellites et même les nations en découlent. Mais le code n'est efficace dans les affaires humaines que dans l'exacte mesure où ce que Jésus apporta de surcroît à la loi, est appliqué et vécu. Aimer son prochain comme soi-même fait disparaître n'importe quel désaccord possible. C'est l'axiome social duquel dérive toute réforme. C'est la loi appliquée avec justice.

Il existe souvent un large fossé entre la loi en tant que force spirituelle suprême et absolue, et les concepts humains relatifs que nous en avons. Au cours des ans, l'humanité a acquis perception et profondeur spirituelles. Ainsi, il y a un siècle ou plus, des gens tout à fait pieux pouvaient honorer sincèrement des lèvres les Dix Commandements, tout en imposant à de jeunes enfants quelque douze heures de travail par jour. Il leur était loisible de refuser de reconnaître toute une gamme de droits humains fondamentaux. Souvent, ils n'avaient qu'un sens restreint de justice ou de responsabilité sociale.

Aujourd'hui aussi, on édicte encore des lois répressives qui n'ont de loi que le nom. Certaines dictatures ont rédigé une constitution qu'elles utilisent pour perpétuer la tyrannie. On perpétue des abus au nom de la loi. Et ainsi le processus duquel dérive la loi et selon lequel elle est définie et appliquée, devient de première importance. A la loi doit s'ajouter la justice, et celle-ci sera manifeste dans les affaires humaines exactement dans la mesure dans laquelle la pensée humaine accepte la loi divine.

Dans une société libre, le cadre dans lequel la loi est définie et appliquée s'appelle le processus démocratique. Par le canal d'une forme quelconque d'élection et de représentation, le peuple a établi un système législatif aussi bien qu'un système qui assure l'application de la loi. Il a institué des dispositions afin de prévenir tout abus de pouvoir, comme dans la Grande Charte et beaucoup d'autres garanties fondamentales dans l'histoire anglaise, ou dans la Constitution américaine, la Charte des droits de l'homme (amendements de 1791 à la Constitution de 1789).

Il doit y avoir un système judiciaire qui assure à l'individu la mise en œuvre de la loi selon les règles. Il est toujours possible de mésuser d'un système, mais dans les circonstances actuelles, sans système il n'y aurait de justice pour personne.

Lorsque les individus prennent la justice entre leurs propres mains en exerçant la violence à titre personnel ou collectif, cela équivaut à nier et finalement à détruire le système démocratique dans son ensemble. Toute protestation contre les lois ou procédés jugés injustes ou mal appliqués, devrait se faire grâce à des moyens qui permettraient un changement ordonné, moyens qui doivent être prévus à l'intérieur du système lui-même. Les protestations que, dans sa propre pensée, l'individu formule contre l'injustice, protestations liées à une claire vision de l'omnipotence de Dieu, peuvent accomplir beaucoup.

C'est la loi qui nous unit à Dieu et à la vie. La loi est dynamique. Le fait qui proclame un seul Dieu, un seul Principe unificateur et réformateur, est infiniment puissant. Ses possibilités de grande envergure sont décrites dans Science et Santé de Mrs. Eddy, en ces termes: « Un Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations; constitue la fraternité des hommes; met fin aux guerres; accomplit ces paroles de l'Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même ;” annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne, — tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux; établit l'égalité des sexes; annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » Science et Santé, p. 340;

Voici un instrument formidable d'action sociale: la conscience d'un Dieu unique, et d'une unique fraternité de l'homme, d'une unique famille de nations, d'une unique force réformatrice et régénératrice. Rien ne pourrait être plus purifiant, plus puissant, plus radicalement efficace. Nul réformateur ne pourrait en demander davantage. Nul révolutionnaire ne pourrait chercher un programme plus large.

Et par conséquent, chacun de nous est capable de s'acquitter énergiquement de la part qui lui incombe quant au nettoyage de la société humaine, exactement dans la mesure où il agit en ayant conscience de l'unique loi directrice et où il applique cette conscience dans une façon de vivre quotidienne qui s'avère fraternelle.

La loi et la fraternité sont mises en pratique humainement par le canal d'une structure organisée. Chacun de nous a sa place dans la société. Nous faisons indissolublement partie de la famille de l'homme, car en réalité, ou en Science, nous sommes les fils de l'unique Dieu.

Cette unité spirituelle est actuellement manifestée et mise en œuvre par le canal des institutions. La famille est l'institution primaire et fondamentale. Elle, aussi, dérive de la loi et est préservée par la loi. Le code mosaïque affirme l'importance de la famille ainsi que l'attestent le cinquième commandement («Honore ton père et ta mère » Ex. 20:12;) et le septième commandement («Tu ne commettras point d'adultère » v. 14.).

La nation, l'état, est la grande institution politique par laquelle l'ordre est atteint et maintenu. Il repose sur des lois, sur des applications humaines des concepts fondamentaux de la loi. Ces lois sont destinées à protéger l'individu dans une société libre. Dans une société totalitaire, l'état vient en premier et l'individu est sacrifié aux buts de l'état.

L'institution est le cadre dans lequel la loi peut être appliquée. La loi ne peut pas exister dans le vide. Les gens ne peuvent pas, à leur degré actuel de compréhension spirituelle, accomplir leur destinée en dehors du cadre institutionnel ou structural. Nous pouvons tous faire tous nos efforts afin que l'institution soit capable de faire face plus complètement et avec plus de justice aux besoins et aux droits individuels et que, de même, elle soit capable de les protéger. Mais sans l'institution ce serait le chaos.

Pour permettre aux institutions de fonctionner plus parfaitement, nous devons comprendre qu'elles s'appuient sur la base spirituelle de la loi, en commençant avec le seul Dieu. Nous devons voir que la loi demande l'ordre pour être appliquée selon la justice. La loi, l'ordre et la justice forment les éléments interdépendants de la société. Sans eux l'individu serait désarmé; grâce à eux, en utilisant et en améliorant les institutions, nous pouvons progresser régulièrement jusqu'à des degrés de liberté plus élevés et plus vrais.

La structure de la société repose sur la relation qui unit l'homme à Dieu. La perfectibilité de la société découle de la spiritualisation de la pensée. Fort heureusement, beaucoup de nations dans le monde ont des institutions qui permettent à la liberté de religion de stimuler la spiritualisation de la pensée et par conséquent d'amener la suppression des maux sociaux auxquels nous faisons face depuis si longtemps. C'est ainsi que la loi est le chemin qui mène à la réforme.

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