Bien des gens considèrent la maturité comme l'apogée de l'existence humaine. Il se peut que l'on arrive à cette maturité simplement grâce aux années qui s'écoulent, bien qu'elle puisse être caractérisée par la stabilité de qualités morales et intellectuelles. Mais, une fois arrivés à l'apogée, les gens s'attendent inévitablement au déclin et n'ont plus en mémoire que « Je me souviens... »
C'est merveilleux d'apprendre que ce n'est pas là le véritable schéma de la vie de l'homme ! La Science Chrétienne révèle à l'humanité que l'existence réelle de l'homme est éternelle, sans commencement ni fin, que l'homme coexiste avec son Créateur et qu'il ne passe donc pas par des conditions et des stades de développement de l'immaturité à la maturité. Comme le dit si justement Mrs. Eddy: « Le soleil radieux de la vertu et de la vérité coexiste avec l'être. L'état d'homme parfait en est l'éternel midi dont l'éclat n'est jamais obscurci par un soleil couchant. » Science et Santé, p. 246;
Nous avons au premier chapitre de la Genèse le récit inspiré de la création. On y voit l'homme formé par Dieu, l'infini Un, à Son image et à Sa ressemblance, Son reflet constant. La domination est donnée à l'homme; il est béni; et la création entière est déclarée très bonne. Nous lisons ensuite: « Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. » Gen. 2:1;
Puisque Dieu, l'Esprit, est le seul créateur, Sa création spirituelle est la seule qui ait jamais été et qui sera jamais. Elle est complète; et elle inclut l'homme, qui est complet et pour toujours doué de toutes les qualités de Dieu, telles que l'immortalité, la beauté, la pureté, la joie, l'intelligence, l'intégrité et la perfection. Il n'y a pas de période d'accroissement dans la réalité divine; par conséquent, il n'est pas nécessaire d'ajouter quoi que ce soit à la création de Dieu et, en fait, rien ne peut y être ajouté. Quand on comprend et qu'on revendique cette plénitude spirituelle comme étant l'héritage de l'homme, il en résulte sur le plan humain un vrai sens de maturité qui se manifeste par la stabilité, la sécurité, la dignité et la confiance.
Tout jeune, Christ Jésus était déjà conscient de sa maturité. Alors qu'il n'avait que douze ans, on le trouva « dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. » Luc 2:46, 47; Il prouvait ainsi que le sens mortel de l'immaturité des années ne pouvait lui imposer aucune limitation. Il était conscient du fait que son Père, Dieu, lui donnait inspiration, discernement et science, et que ces talents suffisaient largement pour faire face à tous les défis qui lui étaient présentés. Il revendiqua sa maturité et maintint sa position.
Les jeunes Scientistes Chrétiens peuvent exercer un sens de maîtrise. Ils peuvent, en se tournant vers la Bible et les ouvrages de Mrs. Eddy pour trouver l'inspiration nécessaire, devenir conscients du fait que leur véritable moi est entièrement spirituel, qu'il est l'expression individuelle de Dieu, et qu'il renferme toutes les qualités divines. Ils acquerront une meilleure compréhension de ce qu'est l'être véritable en méditant cette déclaration de Mrs. Eddy: « La Vie est le Principe divin, l'Entendement, l'Ame, l'Esprit. La Vie est sans commencement et sans fin. L'éternité, non le temps, exprime la pensée de la Vie, et le temps ne fait pas partie de l'éternité. » Science et Santé, p. 468;
Ces jeunes peuvent comprendre qu'étant en réalité les enfants de Dieu, l'émanation même de la Vie, eux non plus n'ont ni commencement, ni fin. Ils peuvent se réjouir du fait que l'homme est immuable, qu'il n'a pas d'âge et qu'il n'est affecté ni par la matière ni par le temps. Ainsi sont-ils à même de revendiquer leur perfection et leur plénitude spirituelles — l'homme parfait — et de les considérer comme leur état primitif et naturel.
C'est sous la forme d'une conduite équilibrée qui dénote la maturité, et non d'impulsions irréfléchies, d'agissements sages et non immodérés, d'ordre et non de désordres, que les jeunes gens peuvent voir la perfection et la plénitude se manifester activement dans leur vie quotidienne. Ils exerceront plus de pondération dans les relations sociales qu'ils entretiennent, un jugement plus sain là où il y a des décisions à prendre, plus de droiture impartiale dans la pratique des sports, une collaboration plus étroite au sein de la famille, plus d'acuité et de certitude dans leurs efforts intellectuels.
S'il le pouvait, l'entendement mortel ferait de l'homme qu'il conçoit un mortel, assujetti à ses propres lois fausses. Il voudrait que l'on se croie né dans la matière, d'abord jeune et puis atteignant à la maturité, et ultérieurement entraîné vers la vieillesse et la mort. Il prétend que l'existence humaine est un mélange de bien et de mal, comprenant une enfance empreinte de joie et de confiance, comme aussi d'inexpérience et d'incompétence; en une adolescence pleine d'enthousiasme et de vitalité, accompagnée de crises physiques et émotionnelles; en une maturité où la dignité et le succès sont ternis par la vanité et l'inquiétude; en une vieillesse de paix et de satisfaction qu'assaillent les limitations et l'insécurité.
Tous les Scientistes Chrétiens, quel que soit leur âge, doivent exposer et dénoncer la délusion qu'il y a vie dans la matière, avec son mélange de bonnes et mauvaises qualités. Ils doivent comprendre que les caractéristiques dissemblables à la nature de Dieu et qui sont généralement associées aux phases successives de l'existence humaine, sont dépourvues de fondement et que puisqu'elles n'ont aucune origine, elles ne se déroulent pas selon un plan établi, n'ont pas de durée et ne sont pas soutenues par la seule loi qui existe, la loi de Dieu, de la perfection immuable. Cette loi gouverne Son univers, y compris l'homme individuel, en harmonie absolue, en dépit des apparences humaines.
Dans la Science, les différences d'âge et les inégalités de caractère sont inconnues. L'homme, la manifestation des idées spirituelles, ne peut jamais pour un instant être sujet aux changements. Il est établi dans l'éternité. Mrs. Eddy déclare: « Les rapports entre Dieu et l'homme, entre le Principe divin et l'idée, sont indestructibles dans la Science; et la Science ne connaît ni déviation de l'harmonie, ni retour à l'harmonie; mais elle affirme que l'ordre divin ou loi spirituelle, dans lequel Dieu et tout ce qu'Il crée sont parfaits et éternels, est demeuré inchangé dans son histoire éternelle. » p. 470;
Toute l'œuvre de guérison de Jésus était basée sur sa conviction absolue que le lien qui unit l'homme à Dieu est indestructible, harmonieux et subsiste à jamais. Pour lui, il n'y avait pas de problème de temps. Tout comme il avait confirmé sa maturité, à l'âge de douze ans, en parlant dans le temple, de même il effectua des guérisons en dépit du témoignage du temps. Il savait que l'homme n'émane pas d'un passé quelconque, ne subit pas de changement, ne s'attend pas à une interruption du bonheur présent, et ne s'écarte pas de sa perfection originale.
Celui qui croit qu'il glisse vers son déclin, qui voit sa plénitude ternie par « un soleil couchant », ferait bien de méditer le récit de l'homme à la piscine de Béthesda qui était infirme depuis trente-huit ans. Il avait en vain cherché la liberté en s'appuyant superstitieusement sur quelqu'un, sur un lieu, sur une circonstance. Et pourtant la patience, l'espoir et surtout la réceptivité spirituelle lui permirent d'avoir une guérison instantanée. Il obéit au commandement: « Lève-toi... prends ton lit, et marche. » Jean 5:8; Plus tard, quand Jésus le trouva dans le temple, le Maître lui fit cette recommandation: « Ne pèche plus. » v. 14.
En refusant fermement de nous identifier, nous-mêmes et les autres, en tant que mortels sujets aux plaisirs et vicissitudes de l'existence matérielle, avec ses insuffisances et ses déceptions, sa jeunesse et sa vieillesse, nous « ne [pécherons] plus » non plus. Grâce au sens spirituel, nous ne voyons que la réalité spirituelle, nous n'entendons que les paroles réconfortantes de la Vérité, nous ne ressentons que les messages affectueux et tendres de l'Amour tout inclusif, et nous ne sommes conscients que de l'être universel, en dehors du temps. En maintenant sans cesse et avec persistance cette optique scientifique, on garde le véritable sens de la maturité.
Dans le royaume de Dieu, le règne de la conscience divine, il n'y a pas d'idées temporelles, changeantes. Les suggestions quant à la mortalité, avec ses hauts et ses bas, sont incapables de pénétrer dans ce royaume. De telles suggestions ne proviennent pas de Dieu, la source unique de pensée; elles sont donc irréelles, inefficaces, inexistantes. En nous attachant dans un esprit de prière à voir clairement que notre état éternel dans le zénith de la perfection est en réalité notre état actuel, nous nous trouverons peu à peu hors de l'atteinte du mal, libres de toute entrave physique et de toute condition dictée par le temps.