L'humanité en général accepte sans discuter les coutumes ou les apparences du monde matériel, et elle en tire ensuite des conclusions sur quoi elle fonde ses plans d'action. Cependant, Paul dit: « La figure de ce monde passe. » I Cor. 7:31; Et, ailleurs, il dit: « Car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » II Cor. 4:18; Il était parfaitement conscient d'une réalité spirituelle présente, une réalité substantielle, qui existait là précisément où le témoignage du sens matériel témoignait d'un univers fait de matière.
Aujourd'hui, beaucoup de penseurs sincères sont trompés par ce qu'ils croient être la réalité. Les sens matériels leur disent que l'univers est une mécanique démesurée et complexe, gouvernée par des forces insensibles et inexorables qui peuvent mutiler ou détruire au hasard, sans raison ni justice. Ils deviennent agnostiques ou athées parce qu'ils ne parviennent pas à concilier ce qu'ils croient voir autour d'eux avec la conception de Dieu comme intelligence et Amour tout puissants. Comment, se demandent-ils, si Dieu existe et s'il est bon, peut-Il laisser Son univers plonger en un tel chaos ?
La Science Chrétienne affirme que l'univers de Dieu n'est pas livré à un désordre dépourvu de lois. Il est, au contraire, éternellement ordonné par le Principe divin parfait. Cette Science compare l'évidence présentée par les sens matériels à une image de rêve, une illusion hypnotique, qui paraît invertir ou renverser l'univers de la Vérité. En d'autres termes, ici-même et maintenant, il existe un véritable univers spirituel d'harmonie, de raison, de justice, et c'est seulement le sens matériel des choses — la contrefaçon — qui semble nous cacher cet univers. La maladie est une phase de la vision matérielle, et un nombre incalculable de guérisons spirituelles se sont produites parce que l'on a rejeté mentalement la fausse croyance et accepté la réalité harmonieuse.
Dans les Actes des Apôtres, nous lisons l'histoire d'un homme boiteux de naissance qui se trouvait présent alors que Paul prêchait à Lystre. Le récit dit que Paul, « fixant les regards sur lui et voyant qu'il avait la foi pour être guéri, dit d'une voix forte: Lève- toi droit sur tes pieds. Et il se leva d'un bond et marcha. » Actes 14:9, 10;
L'apôtre, « fixant les regards sur lui », vit au- delà de l'illusion d'impotence et perçut la réelle identité de l'homme reflétant la libre action de la Vie divine. Paul fit taire le cruel mensonge de l'influence prénatale qui liait cet homme, et il révéla jusqu'à un certain point le moi véritable de l'homme en tant qu'enfant parfait de Dieu. Avec agressivité le sens matériel suggérait la réalité d'un état physique anormal, mais, rejetant catégoriquement cette suggestion, Paul guérit l'impotent.
« La figure de ce monde »— ses limitations, maladies, péchés, sa pénurie, sa tristesse — disparaîtra de notre existence lorsque nous aurons le désir de ne voir qu'une tromperie dans l'évidence matérielle. Mrs. Eddy écrit: « Les formes évanescentes de la matière, le corps mortel et la terre matérielle, sont les concepts éphémères de l'entendement humain. Ils ont leur durée avant qu'apparaissent les faits permanents de l'Esprit et leur perfection. » Science et Santé, p. 263, 264; Et, plus loin, elle ajoute: « Lorsque nous réaliserons que la Vie est Esprit, qu'elle n'est jamais dans la matière, ni matérielle, cette compréhension se développera jusqu'à devenir complète en soi, trouvant tout en Dieu, le bien, et n'ayant besoin d'aucune autre conscience. »
Nous prenons conscience que Dieu est notre Vie dans la mesure même où nous élevons notre existence au-dessus des prétentions d'un faux moi matériel. Notre vision de la réalité spirituelle devient plus claire au fur et à mesure que nous maîtrisons la sensualité, la haine, la malhonnêteté, l'égoïsme. Nous devenons de plus en plus conscients de la présence de l'Amour et d'un univers gouverné par l'intelligence divine.
Mrs. Eddy écrit de façon incisive: « C'est la spiritualisation de la pensée et la chris- tianisation de la vie journalière, en contraste avec les résultats de l'horrible comédie de l'existence matérielle; c'est la chasteté et la pureté, en contraste avec les tendances inférieures et l'attirance terrestre du sensualisme et de l'impureté, qui témoignent réellement de l'origine divine et de l'opération de la Science Chrétienne. » p. 272 ;
Pour repousser les prétentions de la matière, il nous faut commencer par vaincre la matérialité en nous-mêmes. L'entendement charnel doit être subjugué. Ainsi, son état subjectif, la matière, deviendra pour nous moins réel, et l'être spirituel se fera jour dans notre pensée avec toute sa beauté et toute sa grandeur.
En nous efforçant d atteindre ce but, souvenons-nous que, dans la mesure où nous favorisons les faux plaisirs de la matière, il nous sera difficile de nier et de détruire ses aspects déplaisants, qu'ils s'appellent maladie ou pénurie, lorsque ceux-ci sembleront se présenter. Notre capacité de guérir les autres comme nous-mêmes sera largement déterminée par la mesure dans laquelle nous aurons détruit dans notre pensée « la figure de ce monde ». En faisant cela, nous obtiendrons la liberté spirituelle, qui nous mettra à même de prouver que les conditions matérielles erronées sont ce qu'elles sont toujours en réalité: un mensonge. Christ Jésus le savait et il le démontra mieux que quiconque. Il dit: « C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. » Jean 6:63.
Dieu, l'Entendement divin, est la substance réelle, la Vie et l'intelligence de toute la création, et l'homme spirituel — votre moi réel et le mien — existe dès maintenant dans l'harmonie et la félicité de la totalité de Dieu. Faisons taire, dans notre propre pensée, le tumulte et la dissonance du sens matériel; alors, le ciel de la présence de l'Amour nous deviendra de plus en plus apparent; et nous ne douterons plus que l'univers réel est gouverné par un créateur bienfaisant.