La clef d'une porte fermée qui entrave notre chemin a rempli sa fonction lorsqu'elle a ouvert la porte. Après cela nous n'avons plus guère besoin d'elle. Mais le chemin de la Science Chrétienne, qui est le chemin d'une vie ayant vraiment un sens, pleinement satisfaisante pour nous-mêmes et bienfaisante pour les autres, ne commence pas au-delà d'une porte close, et pour être certain de demeurer sur ce chemin il ne suffira pas de franchir simplement le seuil. Ce chemin peut commencer là où nous nous trouvons — rien de réel ne nous barre la route — mais nous devons continuer à nous y maintenir au moyen de chaque pensée que nous entretenons, de chacune de nos réactions aux nombreux défis et provocations de la vie quotidienne.
Tandis que la Science Chrétienne nous ouvre la possibilité d'une vie spirituellement utile où l'on résiste à la fois aux menaces et aux tentations du sens matériel de l'être, il nous faut continuer à l'appliquer, en faisant d'elle notre guide constant et notre protecteur toujours prêt à nous défendre. Notre Leader, Mrs. Eddy, écrit: « Si grande est l'omnipotence de la Vérité qu'un grain de Science Chrétienne fait des merveilles pour les mortels, mais pour continuer dans la voie du bien, il faut avoir une plus grande connaissance de la Science Chrétienne. » Science et Santé, p. 449; Ainsi, sa valeur s'accroît à mesure que nous avançons dans le chemin. Et notre amour pour elle s'accroît de même.
L'application de la Science Chrétienne, application que l'amour inspire, a pour effet naturel d'élever la conscience humaine dessus des confusions, des fausses craintes et des espérances mal placées du sens matériel, jusqu'à la pure atmosphère de la vérité spirituelle. Là, nous pouvons développer le sens spirituel qui discerne la direction de l'Amour divin et nous donne confiance en notre capacité innée d'exprimer dans notre existence de chaque jour la bonté et la suprême intelligence de cet Amour.
La Science Chrétienne peut ennoblir la vie humaine en lui apportant le vrai sens de l'homme comme reflet de Dieu, beau et parfait. Elle révèle la nature véritable de l'entendement et du pouvoir comme étant les manifestations spirituelles de Dieu, l'unique Entendement divin, infiniment bon.
Une bonne vie est bien davantage qu'une simple existence agréable résultant, peut-être, d'un heureux concours de circonstances. Elle est la démonstration continue du fait éternel que nous coexistons avec le Principe créateur; et elle est le résultat des efforts fidèles que nous faisons pour refléter et être guidés par l'infaillible intelligence de Dieu et par l'amour impartial que renferme cette intelligence.
Cet amour ne s'exprime pas par une simple émotion ou sentimentalité, toutes deux d'origine physique, mais au moyen d'une patiente et sympathiqixe compréhension des problèmes, des craintes et des fautes d'autrui, jointe à un discernement spirituel et à une disposition d'esprit intelligente et secourable, toujours prête à aider. Une vie riche en expression spontanée de ces qualités est une bénédiction et une inspiration pour tous ceux qu'atteint son rayonnement chaleureux.
Parvenir à une si haute stature spirituelle demande plus qu'un simple désir de l'atteindre; elle comporte cela avec, en plus, une persistance spirituelle inspirée par l'amour de l'idée-Christ. Mary Baker Eddy nous dit ce que l'amour exige: « Les Scientistes Chrétiens doivent vivre sous la pression constante du commandement apostolique qui dit de sortir du monde matériel et de s'en séparer. Ils doivent renoncer à l'agression, à l'oppression et à l'orgueil du pouvoir. Le christianisme, couronné d'Amour, doit être pour eux la reine de la vie. » p. 4SI;
Ces instructions exigent, non pas un effort intermittent, mais une discipline spirituelle de soi-même, vigilante et fidèle, qui consiste à réprimer régulièrement les instincts mortels au moyen du sens aigu de la véritable nature de l'homme et de ses mobiles. Cette contrainte spirituelle nous aide à nous élever au-dessus de la pression du sens matériel de la vie au moyen de la compréhension scientifique de sa nature illusoire, de l'impuissance de ses menaces et de la vanité de ses promesses. Une telle discipline de soi, loin de nous limiter, nous libère des impositions de l'entendement mortel, aidant ainsi grandement à l'épanouissement des qualités et des capacités dont Dieu nous a doués.
On n'arrive pas au développement de ces capacités, non plus qu'à la vie noble et bonne qui les exprime, au moyen de la force ou de la volonté humaine, ni en ignorant les exigences de l'Amour divin, mais plutôt en y satisfaisant en toutes circonstances.
Malgré l'inspiration que communique l'exemple vivant d'un caractère spiritualisé à tous ceux qui l'admirent et cherchent à avancer, personne ne peut transmettre à quelqu'un d'autre sa propre maturité et sa démonstration d'une vie noble et bonne. Le progrès est une expérience individuelle, ses fruits, une récompense individuelle. Ils nous reviendront tout naturellement quand nous serons prêts à abandonner les valeurs éphémères du sens matériel de l'être avec ses vieilles habitudes de pensée et sa tendance à suivre la route des croyances mortelles coutumières. Notre Leader nous donne la clef qui permet d'accomplir cela, quand elle écrit: « Nous devons renoncer entièrement aux croyances spectrales. Nous devons, pour être sages, cesser de prêter de la réalité à la superstition, et ne plus y croire. Lorsque nous apprendrons que l'erreur n'est pas réelle, nous serons prêts pour le progrès, "oubliant les choses qui sont derrière nous." » p. 353; L'exemple de la vie la plus noble qui ait jamais été vécue, celle de Christ Jésus, inspira l'apôtre Paul à consacrer sa vie à la haute tâche d'amener au moins ceux qui étaient à sa portée à reconnaître et à accepter le Christ, la Vérité, et ainsi à élever le niveau de leur vie entière au-dessus des sombres superstitions du matérialisme païen. Tout en désirant ardemment aider ses propres disciples dans l'effort qu'ils faisaient pour suivre les enseignements de Christ Jésus, Paul avait dû comprendre qu'il leur fallait travailler à leur propre croissance, car il écrivit aux Philip- piens: « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni hésitations... portant la parole de vie. » Phil. 2:12-16;
L'apôtre Paul, avec la meilleure volonté, savait que le plus qu'il pût faire pour les autres était d'offrir l'exemple de l'Entendement du Christ que lui-même refléta si fidèlement au cours de sa vie admirable. Il leur enseigna: « Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au- dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus- Christ. » v. 3-5. Ainsi, leur donna-t-il, tout comme à nous-mêmes, la clef d'une vie suprêmement bonne.