Il n'est pas rare que ceux qui travaillent en Science Chrétienne entendent cette remarque: « Vous ne sauriez m'aider puisque vous n'êtes pas passé par la même expérience. » Récemment une amie de l'auteur fut troublée parce qu'une mère lui avait dit: « Vous ne pouvez comprendre parce que vous n'avez jamais eu d'enfants. »
Au premier abord celle qui aurait voulu apporter son aide fut tentée de croire que son efficacité pourrait, en effet, se trouver limitée. Cependant, bientôt, la certitude grandit en elle que la puissance curative de la Vérité ne dépendait pas de l'expérience humaine des uns et des autres mais dépendait du pouvoir divin, révélé par la compréhension que le lien qui unit Dieu et l'homme, Son image et Sa ressemblance parfaites, est indestructible.
Est-il nécessaire, est-ce même utile, d'avoir vécu des expériences semblables à celles des autres pour être à même de les aider ? Notre compréhension de Dieu et de l'homme se trouve-t-elle renforcée par un sentiment inconscient de pitié pour les fausses croyances des autres ? S'il en était ainsi, Christ Jésus aurait été désavantagé dans sa mission de guérison. C'est grâce à l'Amour divin qu'il comprenait et exprimait que Jésus guérissait. Son grand amour pour l'humanité lui permit de supporter même la croix afin de prouver que la vie est éternelle. Cependant, pas une seconde, il ne faisait une réalité du mal, en acceptant l'état mental mesmérique qui consiste à pleurer sur l'erreur. Sa claire perception de la Vérité séparait l'homme de l'erreur et guérissait celui qui semblait en avoir besoin.
Jaïrus n'avait aucune arrière-pensée au sujet de la faculté de guérir dont Jésus était doué lorsqu'il l'implora de guérir sa fille. La veuve dont le fils fut ressuscité par Jésus vit que, indépendamment de toute sympathie humaine, Dieu avait le pouvoir d'élever son fils au-dessus de l'effet hypnotique de la croyance à la mort.
Est-il jamais souhaitable de comparer notre expérience humaine avec celle d'un autre quand notre but est de l'aider par la Science Chrétienne ? Mrs. Eddy écrit: « Vous rendez la loi divine de la guérison obscure et sans effet, si vous essayez de peser l'humain dans la balance avec le divin, ou si, en aucune façon, vous limitez dans votre pensée l'omniprésence et l'omnipotence de Dieu. » Science et Santé, p. 445;
Les apparences humaines ne sont pas le point de départ pour obtenir une guérison. Un tel point de départ ne nous aide jamais à connaître Dieu ni à voir la parfaite ressemblance qui existe entre l'homme et son créateur, ressemblance qui est la base de la guérison. Souvent même en nous immisçant dans les affaires d 'autrui pour comparer telle expérience avec les nôtres, nous faisons naître la crainte et cela nous induit à emprunter les problèmes d'un autre. Si nous ne sommes pas vigilants, nous risquons d'accepter ces suggestions agressives, les croyant nôtres et de les voir se manifester dans notre existence. La position diamétralement opposée: se tourner vers la vérité de l'être, nous conduit à voir l'irréalité du problème.
Notre promptitude à percevoir comme irréels les problèmes des autres nous aide à alléger leurs fardeaux et nous empêche d'introduire dans notre foyer mental des hôtes indésirables qu'un jour ou l'autre il nous faudra chasser. Il arrive qu'une guérison personnelle ait si bien fortifié notre confiance en la Vérité que l'efficacité de notre travail pour la guérison des autres s'en trouve accrue. Cependant c'est le Christ, la Vérité absolue, non entravée par le tableau humain, qui guérit.
Le praticien de la Science Chrétienne se tourne vers l'Entendement divin pour que, dans chaque cas spécifique, lui soit révélée la vérité nécessaire à la correction de l'erreur. Il ne voit pas une personnalité matérielle en celui qu'il doit guérir mais l'enfant béni de Dieu intact pour toujours dans la perfection dans laquelle le Père-Mère de tous le créa. Donc ce qu'il faut guérir, ce n'est pas une personne mais une fausse croyance, en la chassant et en la réduisant à son néant primitif grâce à la compréhension que Dieu est tout.
C'est la Vérité, non contaminée par les complications humaines, qui accomplit le travail de guérison. Christ Jésus disait: « Mon règne n'est pas de ce monde. » Jean 18:36; L'arme dont se sert le Scientiste Chrétien pour guérir les malades et les pécheurs de ce monde ne l'est pas davantage. Il faut voir le problème humain comme une illusion, une fausse croyance, et le chasser de la pensée afin que la perfection de Dieu et de Sa création puisse révéler Son omniprésence et Son omnipotence.
C'est la Vérité qui guérit les malades et elle n'a besoin d'aucune aide de la part de ce qui est temporel et irréel. La loi d'harmonie de Dieu est promulguée et gouverne Sa création. Aucune fausse croyance quant à son contraire ne pourra jamais troubler cet équilibre de la justice divine et de l'Amour divin.
Dans la mesure où nous arrivons à nous connaître comme l'expression pure de l'Entendement divin, non enchaînée par les limitations humaines, nous aidons les autres à trouver leur liberté. Jésus ne renonça jamais au point de vue élevé qui lui permettait d'être conscient de son unité avec l'Entendement et de dire: « Le Père est plus grand que moi », 14:28; mais aussi de déclarer: « Moi et le Père, nous sommes un. » 10:30. De cette position favorable il n'examinait les problèmes qui lui étaient posés que dans le but de les résoudre. Il ne s'identifia jamais à eux.
Suivons son exemple en conservant notre conscience de l'unité de l'homme avec Dieu et en la démontrant. C'est le don le plus précieux que nous puissions faire aux autres et c'est une réelle contribution à la guérison de l'humanité.
