Célébrer le centenaire d'un événement, c'est commémorer cent ans d'histoire. C'est aussien faire le bilan. Lorsqu'en 1866, Mary Baker Eddy découvrit la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer 'kristienn 'saïennce., et lorsqu'elle communiqua sa découverte au monde dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, l'ouvrage fondamental sur la Science Chrétienne, elle bouleversa les normes et les croyances habituelles, invitant les hommes à porter leur attention sur des problèmes de nature plus élevée. Sa découverte, savoir, que tout est Entendement divin et la manifestation, ou l'idée, de cet Entendement, scandalisa les matérialistes; cependant, à ceux qui avaient l'esprit ouvert, elle apparut comme le moyen de se libérer des liens paralysants imposés par la matière.
La Science Chrétienne enseigne la continuité de tout ce qui est réel. La création elle-même est l'expression ininterrompue de la pensée de Dieu. Du fait de sa nature infinie, la pensée divine, bien que complète, n'a pas de fin. La Science Chrétienne ne se borne donc pas à laisser une empreinte sur la conscience et la vie des hommes. Elle exerce une influence. Elle est une force toujours active dont l'effet est d'améliorer; cette force renverse les pseudo-lois de la matière et fait triompher les lois authentiques de l'Esprit.
Il y avait une part importante de prophétie dans la parabole de Christ Jésus sur le royaume des cieux, semblable, disait-il, à « dulevain qu'une femme prend et qu'elle mêle à trois mesures de farine, pour faire lever toute la pâte. » Matth. 13:33; Notre Leader déclare: « Dans toutes les formes mortelles de la pensée, on fait à la poussière l'honneur de la considérer comme l'état naturel des hommes et des choses, et les modes de mouvement matériel sont honorés du nom de lois. Ceci continuera jusqu'à ce que le levain de l'Esprit transforme entièrement la pensée mortelle, comme la levure transforme les propriétés chimiques de la farine. » Science et Santé, p. 118;
Le « levain de l'Esprit », c'est l'influence que Mrs. Eddy cacha dans la mesure de farine représentée par la médecine matérielle. La Science Chrétienne en train de révéler l'aspect mental du monde de la matière; et la « chimicalisation », ou passage d'un état mental matériel à un état mental divin, apporte au monde une conception nouvelle de l'art de guérir. La « nouvelle créature » est conforme aux enseignements et aux guérisons de Christ Jésus; c'est un être purement spirituel, et non pas matériel. Telle est l'influence de la Science Chrétienne, ainsi décrite: « Grâce à la Science Chrétienne, la religion et la médecine sont inspirées d'une nature et d'une essence plus divines; la foi et la Compréhension prennent un nouvel essor, et les pensées acquièrent une connaissance intelligente de Dieu. » p. 107;
Mrs.Eddy fut élevée dans un milieu où l'on était conformiste en matière de religion et de médecine. Mais son désir de spiritualité était si fort qu'encore enfant, elle refusa certains dogmes de l'Église congrégationaliste dont elle fréquentait assidûment les services. Étant de constitution fragile, elle fut amenée à rechercher un soulagement à rechercher un soulagement à divers maux dans différents systèmes de thérapeutique. Elle étudia l'homéopathie, et devint experte dans la pratique de cette forme de médecine. Puis, bientôt déçue par toutes ces méthodes matérielles, elle se tourna vers Dieu. Rien ne lui était plus naturel, car depuis son enfance, elle était consciente de la présence de Dieu et elle lisait la Bible avec ferveur. C'est dans les paroles de couvrit l'unité fondamentale de la vraie religion et de la vraie médecine. La guérison qu'elle obtint grâce à sa foi inébranlable en Dieu, en Ses promesses et en Son pouvoir de guérir, fut aussi décisive que l'expérience de Newton regardant tomber une pomme; car elle l'amena à la découverte de la Science du Christ et à la possibilité d'appliquer la loi divine à la guérison de tous les maux de l'humanité.
En guérissant les malades et les pécheurs par des moyens purement spirituels, Christ Jésus se défendait d'être venu pour détruire « la loi ou les prophètes », affirmant que sa mission était d'accomplir. La Science Chrétienne transforme les croyances humaines concernant la guérison et le salut, leur donnant pour base l'Esprit au lieu de la matière, afin que la mission de Christ Jésus soit pleinement accomplie.
Dans un passage de Science et Santé, un personnage recommande à Materia Medica (la médecine matérielle) d'adopter la Science Chrétienne (voir p. 441). L'effect de la Science Chrétienne sur la médecine est de la libérer de ses entraves matérielles et d'élever l'art de guérir à un niveau de toute-puissance spirituelle. Loin de détruire, cette influence amène une évolution, voire une révolution. Elle maintient cette vérité fondamentale: c'est la compréhension spirituelle des choses qui, seule, compte, et tout vrai progrès consiste à s'écarter de ce qui est matériel et limité pour atteindre la réalité spirituelle. Il ne s'agit donc pas pour la médecine matérielle d'absorber la Science Chrétienne, mais bien d'adopter l'Esprit, de s'écrier comme Jésus: « Abba, c'est-à-dire: Père ». Rom. 8:15; Le levain de l'Esprit est à l'œuvre dans ce mode de pensée mortelle comme dans tout autre mode; il devra poursuivre son action jusqu'à ce que toute structure matérielle fasse place à la « nouvelle créature ».
Regardons d'un peu plus près les théories que Mrs. Eddy connut, il y a centans. Elles ne différaient guère, dans leur de la médecine matérielle du temps de Christ Jésus. Car elles reposaient sur la matière et un pseude-entendement matériel. En fait, l'histoire de la médecine matérielle est parallèle à celle de la race de sorte qu'elle reste essentiellement inchangée. Au cours des siècles, on a constamment vu apparaître des raffinements nouveaux, et l'on a qualifié ces modifications de progrès.
Il est intéressant de noter que le mot « médecine » qui, en grec se dit pharmakon, d'où le mot « pharmacie », s'étendait à la sorcellerie, à la magie, aux enchantements, aux philtres, aux poisons, aux drogues, et ainsi de suite. On se rend donc bien compte que la médecine matérielle a toujours été basée sur la matière et sur le prétendu entendement matériel. Dieu, l'Esprit, l'Entendement divin, en est totalement absent. Pourtant tous les efforts de la médecine tendent avant tout lager, à guérir de ses maux la race humaine. Malheureusement, un dessein aussi humain, aussi altruiste ne peut s'élever davantage que ne le permettent les liens matériels qui l'enserrent. En effet, l'entendement propre à la matière ne peut jamais être autrement que matériellement mental. La psychologie, telle qu'on l'enseigne dans les écoles, propose un entendement produit par des phénomènes physiques ayant pour siège le cerveau. Ainsi cette prétendue science de l'esprit est assujettie au laboratoire physique du cerveau.
La Science Chrétienne fait « lever » la pâte de la médecine matérielle, même si le processus est lent. L'influence que la Science Chrétienne exerce sur la médecine a pour objet l'élimination de la matière et de l'entendement matériel tant de la théorie que de la pratique de cet art. Il est facile de comprendre que l'adoption de la science Chrétienne par la médecine ne peut se faire que très progressivement. Remarquez comme les cinq sens s'accordent à rendre la matière réelle. Ils témoignent de l'existence de la matière, de sa faculté de créer, de détruire et de guérir. Seule la Science Chrétienne peut expliquer de telles contradictions. C'est seulement grâce aux sens plus élevés de l'Entendement divin, Dieu, qu'on peut se convaincre que l'on ne peut faire confiance, pour guérir la maladie, à ce qui la cause. Mais la nécessité s'est déjà fait sentir de reconnaître à la maladie une cause mentale; ainsi est-on passé de la neurologie, branche de la médecine existant du temps de Mrs. Eddy, à la psychiatrie d'aujourd'hui. Bien que celle-ci ne s'élève guère au-dessus du niveau matérialiste de la médecine en général, elle a eu pour résultat de rendre celle-ci moins matérielle et de l'orienter vers la résolution chrétiennement scientifique des choses en leur essence faussement mentale; un tel progrès prépare le progrès décisif qui permettra de remplacer ces conceptions fausses par des idées vraies. Seule la Science Chrétienne peut donner ces idées correctes constituant le véritable état parfait de l'homme créé par l'Entendement divin, Dieu.
La Science Chrétienne propose à la médecine matérielle le même plan de salut pour triompher de la maladie et du péché, que celui que Jésus vint prêcher, enseigner et démontrer. Le chemin qui mène à la santé mène aussi à la sainteté. Jean-Baptiste vint prêcher cette vérité en ces termes: « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ! » Matth. 3:2; Christ Jésus vint la prêcher et la mettre en pratique. La santé et la sainteté font un tout, elles représentent l'unité du Père et du fils, de Dieu et de l'homme. L'idéal qu'exprime le serment d'Hippocrate ne peut être atteint sans un renoncement à la matière.
L'auteur de cet article prêta jadis le serment des médecins et crut pouvoir réaliser son idéal en pratiquant la médecine. Puis il s'aperçut qu'il était devenu prisonnier de la théorie que la matière dévore ses propres enfants et possède tous les vices et toutes les vertus des figures de la mythologie grecque. Force lui fut, un jour, d'accepter les paroles de l'apôtre: « Jaillit-il d'une même fontaine de l'eau douce et de l'eau amère ? » Jacques 3:11; Heureusement pour lui, il trouva la réponse à cette question, dans l'exhortation de Jean-Baptiste: « Repentez-vous ! » Ce passage de l'entendement de la matière à l'Esprit est l'ultime transformation qui s'opère dans la pensée individuelle et dans la médecine matérielle. Le Psalmiste déclarait hardiment: « Mais moi, je marche dans l'intégrité. » Ps. 26:11; Ainsi, le levain de la Vérité qu'une femme prit et mêla aux modes de guérison et de salut de la pensée mortelle finira par libérer entièrement la religion comme la médecine de leur lien fatal avec la matière et le pseudo-entendement qui forme les objets matériels; et elle les unira à nouveau dans la Science de l'unique Entendement. Il ne saurait faire de doute que la religion comme la thérapeutique de Christ Jésus étaient une seule et même chose, et qu'elles avaient pour fondement l'Esprit, non la matière, l'Entendement divin et non un entendement établi dans la matière. Sa devise n'était pas: «Un esprit saint dans un corps saint », mais « Un corps sain dans un Entendement sain », ici-bas comme c'est le cas dans les cieux.
Qu'est-ce que la médecine ? La question n'est pas superflue si l'on veut considérer l'influence exercée par Mrs. Eddy sur la médecine. Chacun est soumis dès la naissance à la croyance que la matière est douée d'un pouvoir créateur, et faute de connaître la Science Chrétienne, chacun est élevé dans la croyance que la matière possède à la fois le pouvoir de détruire et celui de guérir. Ce qui conduit à des paradoxes, à savoir par exemple, que certaines formes de matière ont des vertus curatives à faible dose mais peuvent devenir des poisons si l'on en prend beaucoup. Santé jusqu'à un certain point, désagrégation à partir de là — un mélange de bien et de mal, de vérité et d'erreur.
Au cours des siècles, les produits matériels utilisés pour guérir ont tellement proliféré que leur nom est devenu « Légion ». L'affluence actuelle de produits chimiques synthétiques classés sous les noms d'antibiotiques et de sulfamides, communément appelés « remèdes-miracles », présente l'habituel mélange de propriétés bienfaisantes et de propriétés nocives, à un point tel que la Faculté s'en est émue, l'usage de ces nouveaux produits ayant provoqué l'apparition de nouvelles maladies. Il a fallu leur trouver un nom. On les a appelées « iatrogéniques », ce qui veut dire « maladies causées par les médecins ». Et c'est avec raison que ces derniers s'en inquiètent et recommandent la plus grande prudence à ceux qui font usage de tels remèdes. Toutes ces constatations nous amènent à chercher une définition de la médecine plus conforme à la réalité. Cette recherche se justifie pleinement, en effet, quand on réfléchit qu'il n'y a guère de formes de la matière qui n'aient été utilisées comme médicaments. Pas un seule denrée alimentaire, qu'elle ait sa place dans la cuisine, dans l'office ou sur la table, qui, probablement ne joue ou n'ait joué un rôle dans l'officine de l'apothicaire. Même l'eau, le climat, l'altitude — élevée ou faible — la mer, la montagne, le désert, peuvent être considérés comme des agents thérapeutiques.
De tout ceci il ressort à l'évidence que la médecine n'est pas réductible à la matière. Elle dépend totalement du consentement que nous lui accordons. L'entendement matériel qui concrétise ses pensées par la création de produits matériels détermine également leur prétendu pouvoir curatif. Et chacun, en donnant son consentement ou en le refusant, décide si ou ou non ils agiront sur lui. Ce qu'on croit être curatif ou palliatif devient médicament. Et si, mentalement, nous refusons les lois médicales de l'entendement mortel, nous les annulons.
Il est revenu à l'auteur que les doses mortelles de morphine et de strychnine absorbées par un individu restèrent sans effet. Et il a été prouvé que des injections sous-cutanées d'eau distillée soulagent parfaitement un patient. Le Scientiste Chrétien n'a qu'une médecine: c'est le pouvoir guérisseur et rédempteur du Christ, l'idée spirituelle de Dieu, Entendement divin. Ce Christ, la « puissance de Dieu pour le salut » Rom. 1:16; comme le dit Paul, est défini ainsi dans Science et Santé: « Christ. La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée. » Science et Santé, p. 583;
La médecine matérielle est donc la fausse croyance que la matière est curative. Et une fausse croyance ne s'élève jamais au-dessus de ce qu'elle est: une conception erronée, un énoncé faux. Elle ne peut jamais être réelle. Le Christ, le pouvoir curatif et préventif de la Vérité, n'est pas un simple énoncé; c'est un état, une condition, la réalité. Le Christ de Dieu est la conscience de l'harmonie de l'Ame, ce qui exclut toutes les croyances non fondées au sujet du corps ou de l'homme; et ce pouvoir sur l'erreur mentale incarnée est actif sur terre pour guérir et pour protéger, tout comme au ciel, en d'autres termes pour préserver la perfection éternelle de Dieu et de l'homme.
L'influence que peut exercer la Science Chrétienne sur la médecine est toute spirituelle. Ce que Christ Jésus enseigna et démontra, le fut spirituellement, car telle doit être la médecine parfaite. Mrs. Eddy mit la médecine populaire en présence des concepts élevés que Jésus connaissait et employait pour guérir les malades. La médecine moderne ne peut pas rejeter le Principe et la pratique de l'art médical de Christ Jésus. Sans Dieu, comment la médecine matérielle peut-elle accomplir les mêmes guérisons que le Christ ?
Christ Jésus enseigna, prêcha, guérit les malades. Ces trois activités n'en font qu'une et sont inséparables. Pourtant on les détache arbitrairement l'une de l'autre, comme en témoignent les différents systèmes d'enseignement dont Dieu a été écarté, la médecine officielle, qui ignore Dieu, les religions envahies par les dogmes et les doctrines. Mrs. Eddy trouva cette trinité dissociée et ses éléments sans aucun rapport entre eux, tant au foyer, qu'à l'école ou à l'église, le soin de guérir étant confié à un système dépourvu de spiritualité.
L'influence de Mrs. Eddy sur la médecine ne peut être que mentale et marquée du sceau divin. La Science Chrétienne combat toute maladie en tant que phénomène mental mortel. Elle répond à la question que posait Macbeth: « Ne peux-tu guérir la pensée malade ? » Si la maladie est d'ordre mental, on ne peut la traiter que par des moyens mentaux inspirés de Dieu. Les méthodes mentales basées sur la matière et utilisées pour guérir un mal mental de nature matérielle ne s'élèvent pas plus haut que leur source, la cérébrologie.
Christ Jésus combattit la médecine matérielle, et les croyances du peuple et de la religion orthodoxe. Il trouva sans peine un écho à ses paroles dans le cœur de gens de toutes provenances, pêcheurs, publicains, chefs romains ou juifs, pauvres, riches, sans distinction. Il donnait des preuves de guérison par l'Esprit, puis il laissait se répandre le levain de la Vérité. Telle est aujourd'hui l'influence que la Science Chrétienne exerce sur l'art de guérir. Telle est l'action du levain qu'une femme mêla à la médecine. Ce levain est en train de changer la nature et la base mêmes de la médecine, et il transformera finalement la pensée, l'attitude, les méthodes mêmes des professionnels et celles de chacun de nous.
Même si Dieu ne préside pas encore à chacun de nos actes, le levain de l'Esprit nous amènera progressivement à tenir compte de Dieu de plus en plus, jusqu'à ce qu'll préside à tous les actes de notre vie. La vraie conception de la médecine prévaudra, et le passage de la matière aux croyances de l'entendement mortel aura pour fin ce qui est divinement mental et l'on comprendra pleinement le sens et la force de cette parole: « Christ en vous, l'espérance de la gloire » Col. 1:27; ainsi que la certitude de la guérison.
Une des qualités qui font la grandeur de Mrs. Eddy, c'est la patience avec laquelle elle attendait que se réalisent ses espoirs et ses desseins. Elle savait que le temps marqué par Dieu n'est pas ponctué par des événements humains, mais par le déroulement d'idées. C'était assez que le levain de l'Esprit ait été implanté dans la conception humaine de la médecine. Ce qu'elle prévoyait et attendait ne dépendait pas de l'écoulement des années, mais de la transformation de toute la pensée et de toute la pratique médicales. Cent ans ont passé et nous célébrons avec raison ce centenaire. Mais tout comme notre vénérée Leader le savait, nous pouvons nous-mêmes comprendre que, selon les paroles du Psalmiste: « Mille ans sont à tes yeux comme le jour d'hier qui est passé, comme une veille dans la nuit. » Ps. 90:4.
Voici en quoi consiste l'amour de Dieu,
c'est que nous observions ses commandements.
Or, ses commandements ne sont pas pénibles,
parce que quiconque est né de Dieu
est victorieux du monde...
Celui qui est né de Dieu se maintient tel,
et le malin n'a aucune prise sur lui.
Nous savons que nous sommes de Dieu.
I Jean 5:3–19